12 septembre 2012.

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J'ai l'impression, quand je parle, d'être une espèce de connasse envieuse de ma soeur. J'ai l'impression d'écrire que je la déteste, mais c'est un peu tout l'inverse. Je crois que ce serait vraiment plus facile pour moi de la détester, mais je l'aime tellement, avec cet espèce d'amour de soeur où je pourrais lui donner mon rein dans la journée si elle en avait besoin sans vraiment trop réfléchir.

C'est ça, le plus compliqué ; c'est que je l'aime mais elle ne me le rend pas. Je crois qu'elle me méprise. Quand j'entre dans la salle de bain et qu'elle s'apprête, avec son joli rouge à lèvres et sa queue de cheval relevée, elle me jette un petit regard en coin, un truc méprisant qui fait mal et j'ai l'impression qu'elle fait un mètre de plus que moi. Alors je tasse les épaules et je me ratatine vers mon lavabo en espérant qu'elle parte le plus vite possible.

J'ai essayé plusieurs fois, de mettre son rouge à lèvres, de porter plus de couleurs, d'échanger mes chemises à carreaux contre des débardeurs serrés noirs, j'ai même essayé son petit sourire en coin mi-méprisant mi-amical. Je ne me suis pas trouvée beaucoup plus jolie et j'avais l'impression de faire face à une étrangère. Une étrangère déguisée. Une espèce de voleuse nunuche.

Mon seul truc à moi, c'est mes cheveux plus clairs. C'est ce qui nous différencie - avec le rouge à lèvres, les chemises à carreaux et globalement notre manière de nous adresser aux gens. J'ai acheté un shampoing éclairicissant et depuis je l'utilise religieusement. Louise trouve que ça me va bien. Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire.

Memento mori.Where stories live. Discover now