Chapitre 22 : Un silence redoutable.

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Lorsque Luaine s'éveilla, elle était dans la grande salle, de nouveau, entourée de blessée et d'élèves bénévoles qui aidèrent tant bien que mal l'infirmière qui était débordée. Des corps recouverts de draps blancs encerclaient la violette, la rendant mal à l'aise. Tant de morts. Luaine se redressa néanmoins avec difficultés, de milliers de décharges électriques semblaient lui frapper la colonne vertébrale.

Son regard analysait comme elle le pouvait les visages tristes et blessés des sorciers présents. L'une des jumelles Patil pleurait sa sœur tombée au combat, le professeur Slughorn semblait s'atteler à préparer des potions de soins tout en gardant un œil alerte vers chaque entrée de la salle. Pomfresh se dirigea vers Luaine en la voyant réveillée.

- Comment vous sentez-vous Lukas ? Elle la fit s'allonger de force.

– Comment suis-je arrivée ici ?

Elle avait préféré ignorer volontairement la question, trouvant inutile d'y répondre. Elle ne pouvait pas répondre allez bien alors que c'était le chaos dehors. Que son dernier souvenir avant de sombrer était le corps pâle et sans vie de Fred Weasley.

– Vous avez subi de nombreux chocs Lukas, votre dos est en piteux état, Pomfresh continua dans son bilan de santé tout sauf positif. Si le professeur McGonagall ne vous avait pas ramenée ici en urgence, je ne sais pas si vous auriez survécu.

– Que de bonnes nouvelles...

– Je suis sérieuse ! Le combat est fini pour vous !

– Quoi ?! Hors de question !

Dans l'esprit de Luaine il était inconcevable qu'elle abandonne. Elle ne se voyait pas rester sagement ici, à l'abri, alors que nombre de ses amis et connaissances se battaient à seulement quelques mètres d'ici.

Pomfresh et Luaine continuèrent d'élever la voix, commençant à attirer l'attention sur elles deux.

– S'il vous plaît ! Je DOIS me battre ! Ils ont besoin d'un maximum de renforts dehors !

Les larmes montaient aux yeux de la violette dont les cheveux semblaient faire un étrange mélange entre colère et désespoir.

–... Luaine ?

Cette voix brisée. Se retournant comme elle put avec ses douleurs au dos, et étant toujours allongée, elle put reconnaître sans mal la chevelure rousse qu'elle avait le plus redoutée de voir. Non pas Ginny. Non pas les parents Weasley.

– Georges...

Ignorant les consignes de Pomfresh et ses avertissements de rester alitée, la violette se releva non sans peine pour faire face au jumeau Weasley. Avec une démarche boiteuse, elle s'approcha de lui.

Il était dans un état à faire peur. Son visage était égratigné, ses mains qui tenaient pourtant fermement sa baguette tremblaient énormément et son regard... Il était vide de vie.

Se rapprochant de lui, Luaine se stoppa à seulement quelques mètres de lui. Il semblait l'analyser, comme pour constater si elle était bien en vie ou non. Avant de finalement faire le premier pas et de l'enlacer.

– McGonagall t'a ramenée en même temps que... que son corps j'ai cru qu- oh mon dieu...

Le corps du rouquin était pris de spasmes tant il pleurait. Silencieusement, les larmes coulant également sur ses joues, Luaine resserra son étreinte sans un mot.

– Dis-moi qu'il va se réveiller Luaine...

Un poids semblait s'être violemment posé sur les épaules de la violette qui ne savait pas quoi répondre à part juste continuer à le serrer dans ses bras pour lui montrer son soutien.

– Je suis désolée... Tellement désolée...

Georges s'éloigna de quelques centimètres de la violette, essuyant ses joues. Il emmena la métamorphomage près de sa famille, ignorant que Luaine peinait à marcher. Une fois près des Weasley, Molly avait aussitôt étreinte la violette suivit par une accolade de Arthur qui n'avait pas le cœur à dire quelque chose.

Dans un coin se trouvait Ginny qui fixait un point dans le vide. Absente de toute réalité. Sans un mot, la violette prit la main de Georges avant de l'entraîner vers sa sœur cadette. Les deux vinrent s'asseoir à ses côtés et Luaine prit une des mains de la rouquine avec celle qui n'était pas déjà prise par Georges.

– Vous avez combattu, fit une voix glaciale dans la tête de chaque personne présente, vaillamment. Le Seigneur Voldemort sait évaluer le courage. Pourtant vous avez subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous mourrez tous. Je ne souhaite pas que cela se produise. Chaque goutte de sang magique versée est une perte.

Entendre ce sifflement dans sa tête avait donné des frissons de peur à la violette qui, sans le vouloir, s'était mise à trembler.

– Le Seigneur Voldemort est compatissant. Je commande à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure pour vous débarrasser de vos morts en toute dignité et pour soigner vos blessés.

Luaine pouvait entendre certaines personnes souffler sûrement de soulagement.

- Maintenant je m'adresse directement à toi, Harry Potter. Tu as préféré laisser tes amis mourir plutôt que de me faire face en personne. J'attendrais une heure dans la forêt interdite. Si, à la fin de cette heure, tu n'es pas venu vers moi, si je n'ai pas de tes nouvelles, alors la lutte recommencera. Cette fois, je te trouverais moi même, et je punirais chaque homme, femme et enfant qui essayeront de te cacher. Une heure !

Comme un écho, le silence qui s'était fait si rare depuis le début des attaques était maintenant bien présent. Plus un sortilège ne ricoché sur les murs en pierre de l'école. Les cliquetis des araignées s'étaient également tus.

Puis finalement, les grandes portes s'étaient de nouveau ouvertes pour laisser rentrer énormément de sorciers blessés, épuisés et qui, pour certains, transportèrent des corps à l'aide d'un sort de lévitation.

Inconsciemment, Luaine cherchait les visages familiers des seuls membres de sa famille qui lui restaient. Elle cherchait les visages de Finn et de Thomas qu'elle n'avait pas du tout recroisés depuis trop longtemps.

Luaine avait lâché les deux mains qu'elle tenait précédemment, le regard fixé sur deux personnes en lévitation.

Non, ils n'avaient simplement plus la force de marcher..., pensa la violette qui redoutait le fait de se rapprocher.

Sur le chemin, elle vit le corps de Tonks être posé près de celui de Fred mais également de Remus dont le visage semblait serein. Luaine aurait vraiment pu croire qu'il dormait. Elle ferma les yeux en voyant ce spectacle. Elle n'avait pas pu empêcher leur mort.

Kingsley, qui était celui qui transportait les deux corps qui intéressaient Luaine, lui adressa un regard navré.

– Toutes mes condoléances Luaine...

Il déposa les deux corps aux côtés de la violette qui put admirer les faciès de son père et de son oncle. Eux aussi, ils semblaient se reposer. Un repos éternel que Luaine n'avait pas envisagé.

Aucun mot ne voulait sortir, aucunes larmes ne voulaient couler. Elle ne savait pas comment réagir. Ses douleurs au dos étaient loin derrière elle en fixant la plaie béante sur le torse de Thomas, sûrement attaquée par une araignée au vue des marques.

– Pourquoi..., le murmure de Luaine n'était audible pour personne.

Un simple murmure parmi les rares paroles échangeaient à voix haute. Ne lâchant pas des yeux les corps, elle ne vit pas les trois personnes qui venait de rentrer dans le hall. Elle n'avait pas vu le regard de Harry se poser sur chaque sorciers morts au combat pour une cause que personne ne savait.

Elle n'avait pas entendu Hermione dire son prénom en la prenant dans ses bras. Elle n'avait pas senti la main de Ron se poser sur son épaule et elle n'avait pas pu voir Harry sortir de la pièce, le regard vers le sol et les poings serrés.

Remus, Tonks, Finn, Thomas, Fred... Qui seraient les prochains ?

Sorcière et métamorphomage  TOME VWhere stories live. Discover now