Et putain, elle m'a eu.

L'impassibilité s'est faite la malle, dès que ses seins aux pointes qui ne demandaient qu'à être dévorer ont frôlé mon torse.

L'indifférence m'a fait un doigt d'honneur quand Astrid s'est assise sur mon bureau et a commencé à se caresser.

Pourtant j'en ai vu des nanas qui se donnaient du plaisir, mais rien de comparable avec ma belle ballerine.

Astrid s'est un tableau érotique peint par des maitres italiens.

Je me suis mordu les joues tellement fort qu'un goût de fer s'est mélangé à ma salive, mais pas question de lui dévorer la bouche et le reste. Sauf que son putain d'index a été comme un déclencheur. Mon cerveau a cramé, ma queue allait exploser, j'ai donc pris les choses en main, en tenant bon de ne pas prendre ses lèvres... sinon j'étais fichu. Et je ne le voulais pas.

La découvrir dans les bras de ce connard ne m'aurait pas infligé une douleur plus violente que si l'on m'avait arraché le cœur à main nu.

Mais putain qu'est-ce que c'était bon. Comme à chaque fois avec elle, mais là, cela avait un goût d'addiction.

Je refuse d'analyser pour le moment si j'ai pris mon pied parce que mon côté sombre est ressortie ou parce que Astrid m'a fait découvrir une nouvelle part d'elle-même.

Mes mains derrière la nuque, je balaye d'un œil torve le bordel qui règne autour de moi. Je soupire crevé d'avance de tout devoir ranger.

Un coup sec frappé contre le battant de la porte me fait sursauter.

Agacé par avance contre celui où celle qui a rien d'autre à foutre que venir m'emmerder, je peste en allant ouvrir.

Les yeux noirs de Jaden me dévisagent. Je le plante là et reprend ma position devant la vitre sans teint.

— Astrid est rentrée chez elle.

Je bois une gorgée d'alcool ambré.

— Seule, croit-il bon de préciser.

Je ne bouge pas, ne répond pas non plus.

— J'ai insisté auprès de Malone afin...

Dans le langage de mon ami cela signifie : je lui ai fait comprendre de ne pas s'entêter de vouloir la raccompagner s' il ne voulait pas d'ennui.

— Qu'est-ce que tu veux que ça me foute, fais-je en pivotant.

Je dois être plus imbibé qu'un baba au rhum pour employer ce ton avec Jaden.

— Je mets ta réponse sur l'alcool qui circule dans ton corps et noie ta lucidité.

Jaden que je n'avais pas vu approché, me retire le verre des mains. J'allais m'offusquer, mais me ravise quand je décèle la colère dans son regard.

— Rends le moi ! le menacé-je tout de même à la limite de l'inconscience.

Impassible Jaden continue :

— Va prendre une douche, te changer et je te conduis chez elle...

— Sûrement pas.

D'un pas mal assuré, je récupère les clefs, ma veste et me dirige vers la sortie sans un mot de plus pour mon garde du corps. Mon esprit est loin d'être clair, mais sur le coup, l'idée de l'endroit où je souhaite me rendre me paraît bonne...

Tout me parait bon, pour me tirer et éviter la leçon de morale de mon garde du corps.

On dit souvent que les mauvaises habitudes ont la vie dure... je confirme.

Save Your TearsHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin