𝒏𝒐𝒔𝒄𝒆 𝒕𝒆 𝒊𝒑𝒔𝒖𝒎 [𝒌𝒎]

trente-neuf.

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𝐋𝐮𝐧𝐝𝐢 𝟐𝟖 𝐟𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟐, 𝐌𝐚𝐫𝐫𝐚𝐤𝐞𝐜𝐡, 𝟏𝟓𝐡𝟑𝟎 .

𝕄 𝔸 𝔻 𝔼 𝕃 𝕐 ℕ .

❝ 𝐋a chaleur étouffante du Maroc vient directement frapper nos visages dès que nous posons un pied sur la terre ferme. Nous venons, Kylian et moi, tout juste d'atterrir à Marrakech après avoir décidé sur un coup de tête d'organiser ce voyage. Mon copain a quelques jours off, sans entraînement et sans match, et il s'est dit que ce serait une bonne idée que l'on parte en vacances tous les deux pour changer un peu d'air. Honnêtement, ces derniers jours n'ont pas été faciles avec notre récente dispute au sujet d'Ezra et ma blessure à la cheville. Kylian déteste officiellement mon partenaire de danse et la seule raison pour laquelle il ne lui déclare pas la guerre est qu'il sait que c'est important pour moi de garder une relation correcte avec le danseur pour notre concours. Mon copain m'a donc promis de faire des efforts tout comme je lui ai promis de mettre des barrières entre Ezra et moi pour ne pas lui laisser espérer qu'il pourrait se passer quoi que ce soit entre nous.

En ce qui concerne ma blessure, au début, je n'ai pas très bien encaissé le coup. J'ai d'abord cru que je ne danserais plus jamais puis quand j'ai compris que d'ici quelques semaines, je n'aurais plus rien, je me suis mise à paniquer à l'idée que je ne pourrai jamais être prête pour la finale du concours. Il y a une très grande chance que je ne sois pas au point ou que ma cheville soit encore trop fragile, mais Kylian m'a fait prendre conscience qu'il valait mieux que je prenne plus de temps à guérir correctement maintenant plutôt que de vouloir me précipiter et de garder une faiblesse à cette articulation. Je suis donc au repos depuis plus d'une semaine et le personnel médical du PSG surveille avec beaucoup d'attention l'évolution de ma blessure. Le médecin et les kinés sont confiants, ils pensent que je vais pouvoir commencer la rééducation dès mon retour du Maroc.

J'imagine que c'est toujours très difficile pour un sportif de se blesser, mais ça l'est d'autant plus quand on ne connaît pas les enjeux. Je n'avais aucune idée de ce qu'était une entorse et cela m'angoissait. J'ai alors pris le temps de me renseigner à ce sujet et je me suis sentie rassurée après avoir compris que je m'en remettrai sans garder de séquelles physiques. Ce n'est pas facile de rester au repos complet, de ne pas danser ou faire un peu de sport, c'est même très frustrant, mais je m'y tiens pour guérir le plus vite possible. C'est la meilleure chose à faire si je veux espérer participer au concours.

J'ai fini par comprendre que j'en avais sûrement trop demandé à mon corps. J'en étais à un point où je dansais tous les jours, je m'accordais très peu de repos, ou du moins, pas suffisamment. La danse classique est un sport très exigeant qui demande de nombreuses qualités. Il faut être aussi solide qu'un rugbyman, avoir l'endurance d'un footballeur et la détermination d'un basketteur, mais il y a une chose qu'un danseur a et qu'aucun autre sportif ne possède, et c'est notre agilité. On naît avec, la génétique joue un grand rôle, et la souplesse innée des tendons et des ligaments est rare. Mais ce que l'on a n'est jamais suffisant et on en demande toujours plus. C'est comme une guerre contre son propre corps. Pendant que lui cherche constamment à se raidir, nous, on veut continuer à le plier toujours plus. Et à force de le plier, il finit par se briser. Si on en fait trop, notre corps finit par se venger. J'ai toujours cru que rater une journée voulait dire régresser, mais je sais maintenant qu'il est primordial de se reposer pour obtenir des résultats à long terme, sans pour autant détruire tout ce que l'on a construit.