𝒏𝒐𝒔𝒄𝒆 𝒕𝒆 𝒊𝒑𝒔𝒖𝒎 [𝒌𝒎]

vingt-six.

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❝ 𝐈l est maintenant dix-neuf heures passé et comme nous commencions à avoir froid à force de marcher le long du quai de la Seine, on a décidé d'aller se poser dans un café pour boire une boisson chaude. On est en plein centre de Paris, mais on a fini par comprendre que plus l'endroit est convoité, moins les gens font attention aux autres. La preuve en est que nous sommes dans ce café plutôt connu, qui est tout le temps bondé de monde, et absolument personne n'a encore remarqué la présence de Kylian. On s'est caché dans un coin un peu isolé, mon copain a sa capuche enfoncée sur la tête, et c'est amplement suffisant pour passer une fin de journée tranquille. On s'est parfois mis à rire en voyant quelques personnes regarder avec beaucoup d'insistance Kylian, mais je crois qu'aucune d'entre elles n'a osé l'aborder par peur qu'elles l'aient confondu avec quelqu'un d'autre. Et puis, on reste dans un quartier assez guindé, ce n'est pas la même catégorie de personnes que l'on croise ici. La plupart ne sont pas impressionnées par un footballeur, et nous, ça nous arrange bien. C'est pour cette raison que l'on vient ici, même si on doit payer pratiquement dix euros le chocolat chaud.

– Je suis sûr que c'est juste une sorte de roses un peu bizarres. dit Kylian en regardant le bouquet de fleurs sur lequel on débattait depuis au moins dix minutes

– Moi, je te dis que ce sont des pivoines. je réponds en admirant un peu mieux les fleurs roses que mon copain m'a offertes

– Ou alors un type de tulipes.

– Ce sont des pivoines. j'insiste

– Mais non, les pivoines sont rouges sinon on ne dirait pas « être rouge comme une pivoine ».

– Mais il peut y avoir des pivoines de toutes les couleurs. j'ajoute avant d'avaler la dernière gorgée de mon chocolat chaud

– Note à moi-même : ne plus jamais t'offrir de fleurs. soupire-t-il en prenant un faux air vexé

– Eh ! je râle

– Et puis déjà, ce n'est même pas la saison des pivoines. continue-t-il

– Qu'est-ce que tu en sais ? Tu es footballeur, pas fleuriste. je ris

– Je le sais parce que j'ai une plus grande mémoire que toi. Je connais le nom des fleurs depuis plus longtemps que toi, alors celles-là, même si je ne sais plus comment elles s'appellent, je sais que ce ne sont pas des pivoines.

– Alors ça, c'est très petit Kylian. je prends un air offusqué J'ai peut-être une plus petite mémoire que toi, mais au moins, les informations qui sont intégrées à l'intérieur sont bien plus fraîches que les tiennes.

Kylian fait semblant d'être choqué par mes propos et il prend même un petit air boudeur juste adorable. Il veut me faire céder, il veut que je lui dise que ces fleurs ne sont pas des pivoines juste pour avoir la satisfaction d'avoir raison. Mais je ne vais pas lui donner ce plaisir, je voulais lui prouver qu'il avait tort en lui montrant des photos de pivoines venant d'Internet, mais j'ai évidemment oublié de charger mon téléphone avant de partir et je suis tombée à court de batterie. Et évidemment, Kylian a refusé de regarder par lui-même, donc on se retrouve à se chamailler comme des gamins pour essayer de prouver à l'autre qu'il a raison. Mais les fleurs, c'est mon truc, j'adore ça, j'ai lu un livre entier juste sur ce sujet, alors je sais que ce sont des pivoines et pas autre chose. Le pire, c'est que je suis convaincu qu'il n'y connaît rien et qu'il essaye juste de m'embêter parce que ces fleurs sont loin de ressembler à des tulipes. La seule chose qui les rapproche est qu'elles ont toutes des pétales.