Chapitre trente-huit.

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(tw : mention de suicide, sexe)

Juin 2026

— Trésor, tu veux bien arrêter ?

Elio releva les yeux vers Maé et se pinça les lèvres, cessant de frotter ses poignets. Il inspira profondément, se passant une main dans les cheveux.

— Pardon. C'est juste... Je suis nerveux.

— Tes parents sont pas les meilleurs parents, c'est certain mais ils vont comprendre.

Le rouquin eut un petit rire nerveux. Il n'était pas si confiant que Maé... Ses parents étant ce qu'ils étaient – c'est-à-dire insouciant de leur fils et continuellement en déplacement pour le boulot – ils n'étaient pas au courant de ce qui s'était passé ces dernières semaines. L'arrestation de Tim, la tentative de suicide d'Elio, le fait qu'il se soit installé avec Maé... Mais hier, sa mère l'avait appelé, pour le dîner mensuel qu'ils faisaient d'ordinaire. Elio n'avait pas eu d'autre choix que de lui dire que beaucoup de choses avaient changé et qu'il lui raconterait tout au dîner. Il avait donné l'adresse de Maé et désormais, ses parents allaient arriver d'une minute à l'autre. Elio était angoissé. Il avait tellement l'habitude que tout soit de sa faute qu'il était à peu près sûr que ses géniteurs – surtout sa mère – allaient réussir à retourner les derniers événements contre lui. Il s'était assuré que tout le reste soit parfait. Le repas, la présentation de la table, le choix du vin... Maé en avait l'estomac retourné, de voir à quel point Elio se mettait la pression. Il s'approcha de son petit-ami, qui avait recommencé à se frotter les poignets frénétiquement.

— Elio.

Maé lui attrapa les mains.

— T'es pas tout seul. Je suis là, on va affronter ce dîner ensemble d'accord ?

Elio avait la gorge trop nouée pour répondre. Il tremblait même légèrement et Maé se sentait immensément triste de voir à quel point les parents du rouquin lui avaient fait du mal, tout au long de sa vie.

— Tous les deux, trésor, ok ? Si tu restes...

— Je reste. Murmura Elio.

Il esquissa un faible sourire. Depuis quelques temps, dès qu'il doutait, broyait du noir, angoissait, Maé lui disait cette phrase. Ce n'était pas grand-chose mais c'était leur truc à eux et ça suffisait à Elio pour reprendre ne serait-ce qu'un peu de courage. Pourtant, il sentit la nausée revenir au galop en entendant la sonnette. Inspirant profondément, il se dirigea vers la porte d'entrée, avec Maggy sur les talons, qui aboyait joyeusement. Il ouvrit la porte sur ses parents. Comme à son habitude, sa mère lui jeta un regard de haut en bas.

— Tu aurais pu faire un effort sur ta tenue, jeune homme.

— Bonsoir maman. Répondit simplement Elio. Bonsoir papa.

Margarita renifla quelques secondes les parents du rouquin avant de tourner les talons d'un air dédaigneux. Elio retint un sourire. Cette chienne savait décidément beaucoup trop bien cerner les gens. Il fit entrer ses géniteurs. Sa mère était déjà en train de sonder les lieux. Sur ce point, Elio ne se faisait pas d'inquiétude, la maison de Maé était suffisamment belle et riche pour plaire à Evelyne et Todd Everlast. Maé arriva d'ailleurs dans le salon, avec sa nonchalance naturelle et salua ses beaux-parents – qui ignoraient encore qu'ils l'étaient.

— Bonsoir monsieur et madame Everlast.

— Mais tu es le jeune Pinheiro ! Maé, c'est bien ça ? Lança Evelyne.

— Exactement.

Comme elle l'avait fait avec son fils, Evelyne détailla Maé de la tête aux pieds. Mais elle ne lui fit aucun commentaire, se contentant de lui sourire. Elio savait ce que ce sourire signifiait : d'apparence au moins, Maé était jugé digne d'intérêt par sa mère – et par son père aussi, du coup.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Where stories live. Discover now