Chapitre vingt et un.

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(tw : TCA, anxiété, self harm)

Mars 2013

— Elio. Tu peux descendre s'il te plaît ?

Le jeune homme grimaça en entendant la voix de sa mère. C'était très rare qu'elle l'appelle pour qu'il sorte de sa chambre et ça ne présageait jamais rien de bon. Dans un soupir, il se leva de son lit et descendit les escaliers. Il haussa les sourcils en voyant les valises de ses parents devant la porte d'entrée.

— Vous allez quelque part ?

— Voyage d'affaires, on sera de retour la semaine prochaine.

Elio haussa les épaules. Il avait l'habitude. Sur un mois, ses parents étaient bien absents les trois quart du temps. Et même quand ils étaient là, ils ne faisaient pas attention à lui.

— Mais ce n'est pas ça dont on voulait parler. On a reçu ton bulletin du second trimestre.

Sauf quand il s'agissait de ses notes. Elio inclina légèrement la tête, se demandant ce que ses parents allaient bien pouvoir lui reprocher. Sa mère fit glisser le bulletin sur le comptoir de la cuisine et le jeune homme s'en saisit. Il ne lui fallut qu'un coup d'œil pour comprendre ce qui allait lui tomber dessus. Il n'était pas premier ce trimestre. Il était second. Maé avait dû lui passer devant...

— Alors ? Qu'as-tu à dire ? Lança son père.

— J'ai terminé premier le trimestre dernier. Je ferai mieux pour le troisième et...

— Tu devrais faire mieux tout le temps, Elio !

Sa mère avait la voix dure. Elio baissa les yeux.

— T'es déjà pas très doué pour le reste alors si en plus tu rates tes études, il va te rester quoi ?

Elio ne répondit pas. Il savait déjà qu'il n'était qu'un bon à rien mais au moindre très léger affaiblissement au niveau scolaire, ses parents se faisaient un plaisir de le lui rappeler.

— Tu es dissipé, ces derniers temps. Je t'entends parler le soir dans ta chambre, sûrement au téléphone. Avec qui ?

— Personne.

— Tu nous déçois déjà beaucoup Elio, ne commences pas à négliger l'école en plus.

Le rouquin se contenta d'hocher la tête. Essayer de se justifier ne servirait à rien. C'était de sa faute... Effectivement, à fréquenter Maé, il avait passé moins de temps sur ses révisions. Il aurait dû être plus vigilant. S'il l'avait été, ni son père ni sa mère n'auraient été déçu et cette conversation n'aurait jamais eu lieu. Ses parents soupirèrent, avant de se diriger vers l'entrée.

— On doit y aller. N'oublies pas d'enclencher l'alarme.

— Le frigo est plein. Fais attention à ce que tu manges, là aussi je trouve que tu te laisses aller en ce moment. Ajouta sa mère.

Le regard qu'elle lui jeta, de haut en bas, lui fit l'effet d'une gifle. Dernièrement, il s'était senti un peu plus en paix avec la nourriture et son alimentation, il avait fait moins attention... Est-ce qu'il avait pris du poids ? Il n'en avait pas l'impression mais face au regard de sa mère, il avait soudainement l'impression d'être soudainement beaucoup trop gros. Il sentit une boule se former dans sa gorge et tressaillit quand la porte d'entrée se referma dans un petit claquement. Il entendit la voiture de ses parents démarrer et inspira profondément. Il sortit son portable de sa poche, hésitant. Il n'avait pas envie de rester seul ce soir... Il savait que c'était prendre le risque d'ouvrir la porte aux angoisses et aux crises. Prenant son courage à deux mains, Elio composa le numéro de Maé. Ce dernier décrocha au bout de la troisième sonnerie.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant