Chapitre six.

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Novembre 2025

— Bon alors, comment s'est passé ton premiers mois en tant que coach ?

Maé leva les yeux de l'objet qu'il était en train d'observer pour regarder Charly. Ils se trouvaient dans la salle de classe de cette dernière. Les cours venaient de se terminer, Maé n'avait pas d'entraînement ce soir, il était donc venu voir la jeune femme. De tous les professeurs du lycée, c'était celle avec qui il s'entendait le mieux. Cela ne faisait qu'un mois qu'il la connaissait mais le courant étant de suite bien passé entre eux.

— Plutôt bien, dans l'ensemble.

— Tu regrettes pas d'avoir quitté la NBA pour ce trou paumé ?

— Non, ça va. C'est quoi ce truc déjà ?

Charly leva la tête de ses copies et haussa les sourcils.

— Un bec bunsen. T'es pas censé être un génie ? Je croyais que t'avais été major de ta promo.

— C'était y'a douze ans. Tu crois vraiment que j'ai révisé ma chimie depuis ?

— Elio connaît chaque objet de mon laboratoire, lui.

La jeune femme avait lancé sa petite pique d'un ton léger. Maé grimaça. Depuis qu'il lui avait parlé d'Elio et qu'il lui avait un peu raconté leur histoire, Charly n'arrêtait pas de ramener le sujet sur le tapis. Le jeune homme ne s'en vexait pas, quelque part, il appréciait ça. C'était peut-être masochiste de sa part mais s'obliger à penser à Elio chaque jour était comme sa punition pour tout le mal qu'il avait pu faire à son ancien camarade.

— Je savais pas que j'étais encore en compétition avec lui.

— J'en sais rien, en attendant, tu loupes pas une occasion de le regarder dès que tu penses que personne te voit.

Charly eut un sourire et Maé soupira. Il se rapprocha du bureau de la jeune femme et se pencha pour s'accouder à ce dernier.

— C'est plus fort que moi, je crois.

— Ma question va être indiscrète mais... Tu l'aimes encore ?

Maé ne répondit pas de suite. Son regard se perdit dans le vague une fraction de secondes, peut-être une fraction de trop, suffisante à Charly pour trouver la réponse elle-même. Néanmoins, le jeune homme se ressaisit et secoua la tête.

— Bien sûr que non. C'est moi qui l'ai largué, je t'ai dit.

— Oui et tu m'as aussi dit que tu regrettais la façon dont ça s'était terminé.

— Pourquoi je te parle ? T'es trop chiante !

Maé plaisantait, cependant. Charly le savait, aussi se contenta-t-elle de lui tirer la langue, amusée. Dans le fond, elle ne voulait pas embêter son nouvel ami. Elle voulait seulement l'aider.

— C'est juste que... Il a l'air triste et...

— Elio a toujours l'air triste, Maé. Ca fait cinq ans que je bosse ici, je l'ai jamais vu avoir l'air heureux.

— C'est bien ça le problème. Je devrais m'en foutre, tu me diras, mais j'y arrive pas.

Charly observa de nouveau Maé. Elle ne connaissait pas tous les détails de sa relation avec Elio, il ne lui en avait parlé que brièvement, dans les grandes lignes mais s'il y a une chose dont elle était convaincue, c'est que Maé avait vraiment aimé le rouquin. Bien plus qu'il ne le disait et bien plus qu'il ne semblait en avoir conscience. Charly avait toujours été plutôt douée pour cerner les gens, sa bienveillance et son empathie jouaient en sa faveur.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant