Chapitre quarante et un.

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Décembre 2026

Maé ouvrit doucement la porte de la chambre, du bout du pied et se dirigea vers le lit. Il posa le plateau qu'il tenait dans les mains sur la table de nuit et s'assit sur le matelas. Elio dormait toujours. Le coach le contempla quelques secondes. C'était plus fort que lui. Comme toujours, il était subjugué et surtout, il était fasciné de voir que son fiancé l'hypnotisait encore... Cela faisait quand même quinze ans, mais Maé en était fou comme au premier jour. En se penchant, il embrassa tendrement la joue du rouquin qui, dérangé dans son sommeil, bougea légèrement avant d'ouvrir les yeux. Maé sourit.

— Salut trésor.

— Mmh bonjour. Murmura Elio, encore un peu endormi.

Il se rapprocha de Maé et alla poser sa tête sur les cuisses de ce dernier, entourant sa taille de ses bras. Le coach sourit un peu plus, allant doucement caresser les cheveux roux de son amant.

— Bien dormi ?

Elio hocha la tête et se redressa légèrement. Maé en profita pour saisir son visage entre ses mains, déposant délicatement un baiser sur ses lèvres.

— Joyeux anniversaire trésor.

Il sentit le rouquin sourire contre sa bouche. Maé l'embrassa de plus belle avant de se détacher de lui pour saisir le plateau qu'il posa sur le lit, devant Elio.

— Petit-déjeuner au lit pour l'occasion.

— Oh Maé...

— Je sais ce que tu vas dire mais c'est super équilibré. Je t'ai fait une salade de fruits frais, deux tartines et ton espèce de thé dégueu là...

— C'est du thé matcha et c'est très bon.

Maé fit une petite grimace.

— Si tu l'dis. Bon et puis bien sûr...

Le coach ouvrit le petit carton présent sur le plateau, dévoilant une religieuse au chocolat. Elio se mordit les lèvres et lui jeta un petit regard.

— Sérieusement ?

— Ouais ! Lança Maé en saisissant le gâteau pour séparer les deux choux. J'ai décidé que ça serait notre tradition.

Il tendit le plus petit chou à Elio, qui s'en saisit avec un sourire. Doucement, il en croqua une bouchée alors que Maé faisait de même avec le sien.

— Tu comptes vraiment m'acheter une religieuse au chocolat chaque année ?

— Bien sûr. Non seulement c'est en partageant ce gâteau qu'on a fêté tes dix-huit ans et en plus, c'est aussi juste après ça qu'on s'est embrassé pour la première fois. Tu y auras le droit tous les ans.

— Aux baisers aussi ?

Maé haussa les sourcils alors qu'Elio lui lançait un petit sourire un peu trop charmeur. Le coach posa son chou à la crème sur le plateau et caressa le nez du rouquin avec le sien.

— Les baisers, c'est tous les jours trésor.

Elio eut un petit sourire satisfait et termina son chou à la crème. A vrai dire, il était touché de l'attention de Maé et encore plus en voyant les efforts que ce dernier avait mis dans la préparation du petit-déjeuner. Même si Elio avait un peu progressé dans sa relation avec la nourriture, cela restait encore compliqué. Il ne mangeait pas de tout, parfois il essayait de faire un effort mais cela se finissait souvent en crise et il partait se faire vomir. Maé avait donc décidé d'y aller pas à pas. De réapprendre à Elio à se réhabituer à certains aliments – notamment les féculents, que le rouquin avait bannis de son alimentation pendant longtemps. Et cela marchait plutôt bien. Même si, à terme, il aurait sûrement besoin de l'aide d'un spécialiste, Elio voyait qu'il avait progressé. Un mois auparavant, il ne prenait pas de petit-déjeuner, à part un café noir. Petit à petit, Maé avait pourtant réussi à lui faire prendre l'habitude de manger deux tartines et, plus récemment, des fruits. Cela semblait peu mais pour Elio, c'était un grand pas. Et quand, parfois, il n'y arrivait pas, Maé ne le jugeait jamais. Ça aussi, c'était important aux yeux du rouquin. Pour la première fois, il ne se sentait pas forcé mais accompagné. Maé ne le faisait jamais culpabiliser de ne pas terminer son assiette, au contraire, il le félicitait d'avoir déjà réussi à en manger au moins la moitié. Et il lui répétait tous les jours à quel point il le trouvait beau. Cela pouvait sembler ridicule mais Elio s'était tellement entendu dire qu'il était banal, pas très beau, ses parents et Tim lui avaient tellement dit que s'il mangeait trop, il allait grossir, l'avaient tellement blâmé pour chaque kilos pris qu'aujourd'hui, entendre Maé lui répéter sans cesser qu'il était le plus bel homme à ses yeux lui faisait du bien. Il avait bien du mal à y croire mais ça réparait un peu son âme. A vrai dire, Elio devait l'avouer : il était vraiment heureux pour la première fois de sa vie.

Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]Where stories live. Discover now