Notre amour pour seule limite [BxB] [TERMINÉE]

Chapitre vingt-quatre.

(tw : TCA)

Mars 2026

— Tu fais quoi de bon à manger ?

Maé arriva derrière Elio, passant ses bras autour de sa taille et posant sa tête sur son épaule. Le rouquin eut un petit sourire et tourna le visage pour déposer un baiser sur la joue de son amant. Cela faisait maintenant une dizaine de jours qu'ils entretenaient une sorte de relation. Ils ne se considéraient pas vraiment ensemble, Elio étant toujours fiancé mais ils avaient cessé de s'obliger à rester loin l'un de l'autre. Ils n'avaient pas envie de lutter plus longtemps. Elio devait admettre que cette nouvelle histoire avec Maé était comme une vraie bouffée d'oxygène dans son quotidien étouffant. Avant, il attendait déjà les moments où Tim travaillait avec impatience, maintenant c'était encore pire. Dès que son fiancé partait, Elio retrouvait Maé. Actuellement, il était d'ailleurs au domicile de ce dernier, Tim travaillait de nuit et ne rentrait que le surlendemain matin.

— Du poulet sauté aux légumes. Allison adore ça.

Elio avait demandé à Maé s'il pouvait inviter sa meilleure amie à dîner. Ce dernier n'avait pas hésité une seule seconde avant de dire oui. Il avait jusqu'ici toujours croisé Allison très furtivement au cinéma mais ils ne s'étaient jamais vraiment parlé très longtemps. Maé était curieux de mieux apprendre à connaître la personne qui veillait sur Elio depuis des années.

— En attendant, ça sent super bon. J'pensais pas que tu cuisinais si bien.

— J'ai dû apprendre. Tim aime les bons plats mais déteste cuisiner.

Le rouquin sentit Maé se tendre, comme à chaque fois que le prénom de Tim était évoqué. Il lâcha la spatule qu'il avait dans les mains pour les poser sur les bras de Maé, tendrement, dans un geste rassurant.

— Ce n'est pas une mauvaise chose. J'adore ça, au final. Et puis... Ça m'aide.

— Comment ça ?

Elio ne répondit pas et Maé fronça les sourcils. Il le fit se tourner, pour lui faire face, essayant de capter son regard.

— T'as encore tes problèmes ?

— Tu essayes de savoir si je continue de me faire vomir ?

La voix d'Elio n'était qu'un murmure. Maé l'observa quelques secondes, sans répondre. Bien sûr que c'était ce qu'il voulait savoir. Elio soupira.

— Ca m'arrive encore. Moins qu'avant... Le fait de cuisiner moi-même ce que je mange me permets de contrôler le gras, le sucre mais j'ai du mal à manger autre chose que ma propre cuisine.

Elio se tourna pour regarder le plat sur le feu. Il remua un peu, avant de couvrir la poêle pour laisser mijoter. Il fit de nouveau face à Maé, le regard un peu fuyant cependant.

— Je mange en très petite quantité. Parfois je fais des écarts, genre les restaurants, ce genre de choses mais c'est très rare parce que la plupart du temps, ça finit toujours mal. Et puis il suffit d'une remarque sur mon physique, même anodine, pour que je déraille.

— C'était quand la dernière fois ?

Maé n'avait pas besoin de spécifier plus sa question. Elio avait très bien compris qu'il était en train de lui demander quand est-ce qu'il s'était enfoncé les doigts dans la gorge pour la dernière fois. Il baissa les yeux.

— Y'a quinze jours. On venait de dîner avec Tim et je voulais un truc sucré pour terminer le repas, j'ai voulu prendre une glace et... Il m'a regardé et il m'a demandé si j'étais sûr de vouloir manger ça. Il est un peu comme mes parents à ce niveau-là, si je prends un kilo il le remarque directement, il est plus efficace qu'un pèse-personne.