Lord Park || P.JM

▪︎ Chapitre 17 ▪︎

Sur un coup de tête, j'avais pris un sac avec des affaires à moi et celles du Lord. Je devais le voir et m'assurer qu'il aille bien. Puis, je devais lui rendre ses affaires. J'avais gardé sa carte bancaire sans le vouloir alors je n'avais pas forcément envie qu'il me prenne pour une voleuse, on avait eu plutôt une bonne relation jusqu'à maintenant. Lord Park n'allait pas se douter que j'allais venir le voir et surtout à cette heure-là, on attendait rarement de la visite à une heure si tardive. Mais c'était le seul moment où je pouvais rentrer dans la forêt sans me faire surprendre par quelqu'un du village. Si on me voyait entrer dans ce bois, les villageois allaient encore plus s'en prendre au Lord alors que c'était moi qui cherchais à le revoir. C'était pénible de ne pas être libre de mes propres faits et gestes.

Toutes mes affaires dans mon sac, j'enfilai ma veste et mis les bretelles de mon sac à dos sur mes épaules. Je sortis de ma chambre sur les pointes des pieds, comme une adolescente qui essayait de faire le mur. Ma mère, bien qu'elle me comprenait, ne me laisserait pas y retourner. Donc, je préférais la prévenir une fois que je serais un peu plus loin de la maison. C'était d'ailleurs une chance qu'elle soit en train de dormir. Je descendis les escaliers dans la plus grande des discrétions pour ne pas me faire prendre et réussis à atteindre la porte d'entrée sans problèmes. C'était une première mission rondement menée ! La prochaine était de réussir à me repérer dans la forêt en pleine nuit... Aussitôt sortie de ma maison, je m'étais dirigée vers le bois et avais marché dans les rues calmes du village. Quelques lampadaires étaient positionnés à plusieurs mètres les uns des autres et éclairaient à peine, les rues plongées dans l'obscurité. Je me demandais bien à quoi ils servaient vraiment ! Seule dans les passages déserts de Gwangju, je n'entendais que le bruit de mes pas sur le gravier de la route. Me rapprochant de plus en plus de la forêt, j'envoyai un message à ma mère pour lui indiquer que je me rendais chez le Lord. Bien évidemment, je la prévenais de ne pas s'inquiéter et qu'à tout moment, elle pouvait m'appeler pour certifier que j'allais bien. Maintenant que j'avais de nouveau un téléphone, ça allait être plus pratique pour communiquer. Je voulais faire comprendre à ma mère qu'elle pouvait me faire confiance et aussi faire confiance au Lord Park.

Petit à petit, mes chaussures avaient quitté le gravier pour prendre un petit chemin de terre qui faisait entrer dans la forêt, dite maudite. Comme pour le Lord, les légendes de cette forêt n'étaient rien d'autre qu'une invention des habitants du village et tout se rapportait à la haine contre une et seule même personne. Cela ne devait pas être évident d'être un Lord. Je m'introduis timidement dans la forêt et je me servais de mon flash de portable pour voir où est-ce que je marchais. Déjà que de base, je n'étais pas douée en orientation alors dans le noir, je ne vous dis même pas. Quelle idée de partir à l'aventure en pleine nuit ? Parfois, j'étais vraiment bête ! Si seulement les villageois ne m'empêchaient pas d'y retourner, j'aurais pu y aller en journée mais non, il fallait qu'ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas.

- Le chemin n'était pas si long normalement, soufflai-je désespérée. Et pourquoi il n'y a pas de panneau ? Ce serait plus simple ! Puis, il n'aurait pas pu venir les chercher lui-même ses affaires ! Bah, non c'est encore moi qui doit faire le déplacement !

En plus, je n'étais même pas certaine qu'il m'ouvre. Pour la première raison, il était tard et il devait aussi certainement dormir comme tout le monde et la deuxième raison... Bah, il n'avait peut-être pas envie de me revoir. Rien ne me garantissait qu'on était devenu proche et ce n'était peut-être que mon imagination. On restait tout de même, deux personnes bien différentes. Je n'étais qu'une simple inconnue pour lui et je n'étais finalement pas certaine qui m'accorde autant d'importance que ça dans sa vie. J'allais peut-être me trouver bête une fois face à lui. Dans tous les cas, je devais lui rendre ses effets personnels alors je verrais sur le moment.