Lord Park || P.JM

• Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 4 •

Bien que je voulais résister et essayer de m'enfuir, mon corps en avait décidé le contraire. Il ne fallut que très peu de temps pour que je commence à avoir de la fièvre, ce n'était vraiment pas le moment mais je n'avais pas trop le choix. J'avais sûrement dû attraper froid dans la rivière, elle n'était pas chaude du tout en cette période automnale. J'étais donc restée dans le grand lit sans bouger, à moitié consciente. Je passais la plupart de mon temps à dormir sans savoir ce qu'il se passait autour de moi. Parfois je me réveillais mais tout était très vague mais j'avais l'impression que quelqu'un était près de moi. Ma fièvre devait être sacrément élevée car j'étais vraiment dans un autre monde. Mes yeux étaient humides et mes paupières lourdes, j'avais tout le temps sommeil. Mon corps était tout endoloris et j'étais partagée entre le fait d'avoir froid ou chaud. Puis ma gorge me faisait toujours aussi mal. Alors que je savais que j'étais chez un inconnu qui pottentiellement était un fou dangereux, je me retrouvais incapable de faire quoique ce soit. 

- Bois un peu d'eau, ça te fera du bien...

Du peu que je pouvais, j'ouvris les yeux mais avec la maladie je ne voyais pas grand-chose. Tout ce que je sentis, était la main derrière ma tête pour m'aider à me relever légèrement et le contact du verre sur mes lèvres. Petit à petit, l'eau coula dans ma bouche et bien que ça faisait mal quand j'avalais, ça me déshydratait. J'avais encore sommeil.

- Essaie de prendre un médicament...

La personne se trouvant à côté de moi posa ses doigts contre mes lèvres et fit passer un petit cachet. On me remit le verre d'eau sur les lèvres et je pris cette fois-ci une plus grande gorgée pour avaler le médicament. Il passa sans difficulté mais je me mis tout de même à tousser. L'inconnue reposa ma tête sur l'oreiller, me laissant à nouveau me reposer. Je n'avais aucune idée de qui pouvait être à côté de moi, j'étais complètement ailleurs. Peut-être était-ce le vieux monsieur ou encore un autre médecin ? Ou bien, c'était le Lord lui-même ? Mais je le voyais mal prendre soin de moi s'il voulait me séquestrer, ça n'aurait aucun sens. En soit, c'était déjà lui qui m'avait sauvé de la noyade alors peut-être avait-il encore une pointe d'humanité en lui. De toute façon actuellement, j'étais incapable de savoir si j'étais en train de dormir ou non, alors savoir ce qu'avait Lord Park dans la tête c'était un peu compliqué. 

Je n'arrivais même plus à garder la notion du temps, rester allongée dans un lit sans rien pouvoir faire perturbait nos sens. Je me demandais bien combien de temps cela faisait que j'étais dans ce que je supposais être, le manoir de Lord Park. Est-ce que les villageois de Gwangju me cherchaient ou pensaient-ils que j'étais morte suite à l'effondrement du bâtiment ? Ma mère, dans quel état devait-elle être ? Avec un peu de chance, en ne trouvant pas mon corps, on se mettra à ma recherche. Ils ne pouvaient pas me laisser pour morte alors qu'ils n'avaient pas retrouvé mon corps. Ils allaient tout faire pour me retrouver. Oseraient-ils aller dans la forêt de Gwangju ?

Petit à petit, je me sentais un peu mieux et même si j'étais encore un peu fragile, je pouvais être totalement consciente et bouger. Difficilement, je me réveillai et essayai de me relever un petit peu. J'étais encore déboussolée mais je repris très vite mes esprits. Il fallait que je trouve une solution pour me sortir d'ici.

- Tu es enfin réveillée ? M'interrogea soudainement une voix provenant du coin de la pièce. Est-ce que tu te sens mieux au moins ?

Comme la première fois que je m'étais réveillée ici, Lord Park était assis dans son fauteuil dans le coin de la pièce et me regardait droit dans les yeux. Aujourd'hui, il avait l'air un peu fatigué. En même temps, s'il avait passé tout son temps à me fixer ainsi, ça pouvait se comprendre. Il se leva du fauteuil et vint se rapprocher de moi. Je le regardai sans rien dire, cherchant à analyser le comportement qu'il pouvait avoir avec moi. À l'instant même où il approcha sa main de mon front, je reculai subitement pour ne pas qu'il me touche.