Lord Park || P.JM

• Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 8 •

Je restai immobile venant de me faire prendre la main dans le sac. Le téléphone dans la main, je resserrai mon emprise sur ce dernier. Je voulais juste appeler ma mère, rien de plus. J'avais hésité à courir et me cacher pour avoir le temps de passer un appel mais si je faisais ça, qui sait ce qui pouvait m'arriver par la suite.

- Jeune fille, on ne vous a jamais appris qu'il ne fallait pas entrer dans la chambre d'un homme ?

Dos à lui, je ne me retournai pas et restai debout sans répondre. Moi qui voulais trouver une excuse, je me retrouvais bien muette. J'aurais peut-être mieux fait de réfléchir au lieu de me jeter dans la gueule du loup. J'entendis le froissement des draps, il devait s'être relevé.

- Tu as perdu ta langue ? Pouffa-t-il amusé. Tu ne comptes pas reposer ce téléphone ?

- Je veux juste appeler ma mère..., je ne lui dirais pas où est-ce que je me trouve et ni avec qui.

- Il en est hors de question. Allez, donne le moi ! Soupira-t-il. Je ne suis pas d'humeur à jouer à ça.

- Non, je ne...

Alors que j'avais tout juste fait un pas en refusant, il avait attrapé mon poignet et m'avait tiré en arrière. Je me débattais du mieux que je pouvais mais il était toujours plus fort. J'en avais marre, je voulais rentrer chez moi et retrouver ma mère. Pour m'arrêter de gesticuler, il m'avait plaqué contre lui, mon dos contre son torse et gardait mes bras en croix. Les larmes coulèrent sur mes joues rosies par l'énervement et mes pleurs. Je n'arrivais pas à me calmer et me retrouvais allongée dans le même lit avec Lord Park n'arrangeait pas les choses. Ce n'était pas la première fois qu'on avait des contacts autant rapprochés mais je ne savais pas ce qu'il pouvait me faire, ça me faisait peur. Il me tenait fermement tout en me gardant près de lui. Lord Park ne semblait pas tenter quelque chose et était d'ailleurs très calme. J'étais la seule à rompre le silence dans la chambre. Sa respiration était douce et régulière, je pouvais le sentir dans mon cou. Pourquoi n'était-il pas plus énervé ? On pouvait même croire qu'il était en train de dormir, seulement son emprise sur mes poignets me prouvait bien le contraire.

- Lâche ce téléphone maintenant, susurra-t-il d'une voix endormie. Je ne cherche pas à te faire du mal alors s'il te plaît arrête.

- Pourquoi vous me faîtes ça ? Cherchai-je à comprendre tout en pleurant. Je veux rentrer chez moi...

- J'aimerai bien te laisser partir mais je n'y arrive pas... Je suis désolé, Cha-eun.

Mes larmes continuaient de couler à flots mais je sanglotais en silence. Je n'arrivais pas à comprendre le Lord. Pourquoi il n'arrivait pas à me laisser partir ? Ce n'était pourtant pas si difficile ! Les villageois de Gwangju avaient raison, il avait bien quelque chose d'anormal avec lui mais ce n'était pas une raison pour me retenir dans son manoir. Je n'avais rien à voir avec tout ça moi !

- Je suis fatigué donc s'il te plait, donne ce téléphone qu'on en finisse rapidement...

Petit à petit, je me calmai et relâchai mes muscles. Lord Park avait dû le ressentir car il avait aussi relâché son emprise pour venir prendre le portable de ma main. De toute façon, je n'avais pas eu le choix. Ma tentative de fuite était complètement loupée, j'avais sans doute voulu trop me précipiter. Même si ce n'était pas cette fois, j'arriverai à partir de ce manoir et retourner à mon village. C'était une certitude, je ne pouvais pas rester toute ma vie avec Lord Park. Bien que je ne savais pas si je pouvais le croire, ses mots avaient quand même eu le don de me rassurer. J'espérais que ce soit vrai qu'il ne me fasse pas de mal. Il avait récupéré son téléphone mais me tenait toujours dans ses bras, sans pour autant y mettre de la force. Je dirais même qu'il était tendre dans ses gestes, comme s'il essayait de me consoler. Il était la personne qui me séquestrait alors je ne devrais pas ressentir un quelconque sentiment envers lui mais il avait une aura plutôt apaisante malgré lui. Je venais vraiment d'être apaisée par mon ravisseur. Lord Park ne bougeait pas et me gardait dans ses bras. Est-ce qu'il dormait ? Son souffle venait s'écraser contre ma nuque de façon régulière, me donnant presque un frisson. En tout cas mes pleurs avaient cessé mais je n'allais quand même pas rester dormir dans le même lit que le Lord.

- Tu es calmée ? Retourne dans ta chambre et essaie de dormir.

Juste après avoir dit ça, il me laissa libre de mes mouvements et je me relevai. Encore assise sur le bord de son lit, je me tournai vers lui et à ce moment même, il se tourna de l'autre côté du lit. Dos à moi, comme s'il ne voulait pas que je vois son visage. Mes yeux s'attardèrent sur son dos dénudé et aussitôt que je me rendis compte que j'étais contre lui il y a quelques secondes, je rougis. Gênée, je me levai et sortis de sa chambre. Il n'allait donc rien me faire, pourtant j'avais essayé de lui prendre son téléphone... J'avais dû mal à me le dire mais il n'était peut-être pas si méchant que je ne le pensais et que les habitants de Gwangju, non plus. Je retournai dans ma chambre, un peu perturbée par ce qu'il venait de se passer. Je ne savais pas quoi en penser. C'était un peu flou pour moi, je ne voyais pas dans quel but il me gardait auprès de lui. Surtout qu'il me l'avait dit lui-même, il voulait me laisser partir mais il n'y arrivait pas. Qu'est qui l'en empêchait ? Il ne me disait rien donc comment j'étais censée comprendre. Je venais d'avoir un accident et d'un seul coup j'étais prisonnière dans un manoir, qui plus est était celui du Lord Park. Personne disparue du jour au lendemain et que tous les villageois exécraient. Se retrouver face à lui était étrange. Autant plus que c'était un inconnu, on n'avait pas eu de ces de nouvelles depuis dix années. Personne ne savait ce qu'il était devenu et tous les villageois nous avaient averti sur le Lord. Depuis que j'étais petite, je n'avais entendu que du mal de Lord Park. Pourtant personne n'avait su me donner des raisons alors j'avais juste grandi en ayant en tête qu'il était quelqu'un de mauvais. Une image peu gratifiante pour ce charmant Lord. En fait, j'étais méfiante juste parce-que les autres étaient méfiants et le haïssaient.