PARTIE 76 - Oenthu

61 7 0
                                    


Quelques jours plus tard, Öta se rendit chez la grand-mère de Jol pour voir Alda et Élan.

Depuis quelques temps, il leur rendait visite occasionnellement au plus grand plaisir d'Élan.

L'homme avait fini par comprendre que Öta avait besoin d'espace et qu'il devait juste lui laisser le temps pour renouer leurs liens.

Öta le remerciait pour ça. Qu'Élan fasse cet effort le touchait et l'avait convaincu de faire aussi un pas en avant.

C'est pour cela qu'environ une fois par semaine, il se rendait dans la grande maison de la vieille dame pour partager un moment avec ses amis.

C'était aussi un moyen de se changer les idées après tout son travail au refuge et à l'hospice.

« Öta, tu tombes bien ! » s'exclama Alda ce jour-là en le voyant arriver. « Un homme est venu de Mortherbe avec toute une cargaison pour toi. On a tout monté dans l'ancienne chambre de Jol.
- Fantastique ! »

C'était la meilleure nouvelle de la semaine. Il attendait cette livraison avec impatience depuis si longtemps !

Sans attendre, Öta laissa son sac à l'entrée et se précipita à l'étage. Il entra dans la chambre et découvrit plusieurs coffres. Il les ouvrit et put constater qu'il s'agissait de ce qu'il avait attendu avec impatience.

« C'est quoi ? » fit Jol, dans l'embrasure de la porte. Elle était toujours nerveuse lorsqu'il s'agissait de se rendre dans son ancienne chambre. Mais la curiosité était forte. Elle entra, tendue et hésitante.

« C'est des vêtements ? » demanda-t-elle. « Qu'est-ce que tu vas faire de tout ça ?
- Ce sont les tenues et bijoux que je portais quand j'étais plus jeune. J'ai demandé à mon père de me les faire parvenir. J'ai rencontré un marchand qui est intéressé pour m'en racheter à bon prix.
- Tu veux les vendre ?
- Oui, pour le refuge. »

Öta sourit, gêné. Il expliqua :

« Je ne voulais pas demander d'aide financière à mon père, mais si on veut acheter plus de médicaments et améliorer les conditions de vie au refuge il nous faut de l'argent. Alors je me suis dit que je pourrais me séparer de mes anciennes affaires.
- Oh, je vois. »

Jol se pencha vers les coffres, admirant les beaux tissus qui s'y trouvaient. Öta sortit un châle vert et siffla de plaisir :

« Oh, je me souviens de celui-là. C'est ma mère qui l'a tissé ! Je le portais tout le temps.
- Il est vraiment superbe. Je n'ai jamais vu un aussi beau vert.
- Tu veux farfouiller avec moi ? J'en ai pour un moment, j'avais une sacrée garde-robe. »

Jol sourit et s'assit à côté d'Öta. Elle se sentait déjà plus détendue, contaminée par la bonne humeur du jeune homme.

Elle toucha une étoffe du bout des doigts, émerveillée. Depuis qu'elle était libre de porter ce qu'elle voulait, elle redécouvrait le plaisir des beaux vêtements.

« Si quelque chose te plait, je te l'offre. »

Jol tourna la tête vers Öta, touchée.

« Vraiment ?
- Oui, bien sûr ! » 

Öta et Jol avaient passé des heures à fouiller dans les coffres ensemble, admirant les vêtements avec enthousiasme

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Öta et Jol avaient passé des heures à fouiller dans les coffres ensemble, admirant les vêtements avec enthousiasme.

Jol avait enfilé plusieurs des robes d'Öta, se prenant au jeu. Elles étaient si belles ! Un peu trop longues, certes, mais si jolies !

« Je nage dedans ! » avait ri Jol en essayant une robe d'un doux vert mousse qui était beaucoup trop grande pour elle. « Mais au moins, elle est confortable !
- Essaye la avec le serre-taille, comme ça on tend le tissu derrière et on le coince à l'intérieur.
- Mais ce ne sera pas beau de dos ?
- On s'en fiche, c'est juste pour tester. »

Alda était montée un peu plus tard dans la soirée, curieuse de voir ce qu'ils faisaient. Elle n'avait pas pu se retenir de rire en voyant le désordre.

Les robes et accessoires étaient étalés partout par terre et sur le lit. Le sol n'était même plus visible !

« Il y en a qui s'amusent par ici. » commenta t-elle depuis l'embrasure de la porte, faisant rougir sa fille de gêne. « Je sens que vous n'allez pas descendre de sitôt. Je vous apporte du thé et des biscuits ?
- Oh oui, merci maman !
- Merci Alda. »

Alda sentit son cœur se réchauffer. Voilà longtemps qu'elle n'avait pas vu Jol avec un tel sourire.

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & ÖtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant