PARTIE 51 - Traduction

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Aline referma le livre, sous le regard étonné de David.

Était-ce déjà fini ? Non, ce n'était pas possible...

Elle le posa devant elle, avant de le pousser vers lui. David l'attrapa et le feuilleta rapidement, curieux. Effectivement, le journal s'arrêtait là.

Il releva la tête vers elle, interrogateur. L'air attristé, elle expliqua :

« Malheureusement, Sylène n'a jamais pu terminer ses écrits. Elle est morte avant d'avoir achevé son histoire.

- Elle est morte ? » répéta David, qui était encore secoué par cette histoire.

Il n'appréciait pas du tout cette femme, qui avait fait tant de mal autour d'elle. La protection de son village ne justifiait pas le pillage, la haine et le meurtre.

Sa façon de traiter les réprouvés, comme s'ils étaient de simples esclaves, l'avait dérangé.

Et pire, l'idée qu'elle ait volé et saccagé le lieu de repos d'un ogre le révoltait. Dans ses écrits, elle ne semblait pas réaliser que ce n'était pas des statues... mais des êtres ayant vécu autrefois.

« De ce que nous savons, à l'époque où Sylène a débuté l'écriture de ce journal, le village était en plein conflit avec les créatures.

Elle n'a pas eu le temps d'aller aussi loin dans son texte, mais de ce que l'on sait la guerre fut sanglante. Ils étaient parvenus à déjouer ses protections. » murmura Aline.

« Comment est-elle morte ? » demanda David, intrigué. Elle paraissait si sûre d'elle, si forte. Il ne s'attendait pas à une fin aussi brutale.

« Sa fille cadette fut capturée par les créatures, qui s'étaient faufilées dans le village. Mais personne n'eut le courage de partir à sa recherche. Tous avaient peur.

- Elle est partie seule. » Compris David.

Avait-elle sacrifié sa vie pour sauver celle de son enfant ?

« Exactement. Ce fut son mari qui annonça sa mort, après avoir retrouvé son corps démembré loin de nos frontières dans les souterrains. Il l'enterra sur place et lui succéda ensuite, devenant notre nouveau meneur. »

David soupira.

« Je ne sais pas quoi penser... »

Sous le regard patient de Aline, qui lui laissait le temps d'assimiler tout ce qu'il venait d'apprendre, David feuilleta plusieurs minutes le journal

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Sous le regard patient de Aline, qui lui laissait le temps d'assimiler tout ce qu'il venait d'apprendre, David feuilleta plusieurs minutes le journal.

Il ne put s'empêcher d'être admiratif devant les quelques croquis qu'avait laissés Sylène. En plus d'avoir une écriture propre et soignée, elle avait un très bon coup de crayon.

« Et moi qui ne parviens pas à tenir une plume sans faire de grosses tâches... » songea-t-il, quelque peu jaloux.

Sylène avait beau dire qu'ils étaient des monstres, les créatures des souterrains étaient particulièrement belles lorsqu'elle les représentait. Il y avait quelque chose de doux dans leurs traits, c'était très différent de celui qui avait tenté d'attaquer David plus tôt.

« Je me demandais... » commença-t-il, brisant le silence. « Pourquoi avoir baptisé vos ennemis avec le nom de votre dirigeante ? C'est étrange. »

Aline sourit. Elle attendait cette question.

« Ce fut l'idée d'Avel. Il voulait rendre hommage à sa femme et que son nom ne soit jamais oublié. Pour que son sacrifice reste dans les mémoires à jamais. »

David grimaça.

« Cet Avel avait mauvais goût. Ce n'est pas un compliment d'être assimilé à ses propres meurtriers.

- Tu as raison. »

Aline ajouta, après avoir cherché ses mots quelques secondes :

« Cependant aujourd'hui peu de personnes connaissent l'histoire de notre fondatrice. Lorsque l'on pense à la création de la caste, nombreux sont ceux à avoir le nom d'Avel en mémoire. Il faut dire qu'il a régné très longtemps après elle. »

David ne savait pas quoi penser de cet Avel. Il avait l'air d'être un bon dirigeant, incluant les réprouvés en formant les veilleurs.

Et son nom était très proche de Ayel. Du coup, son opinion était forcément biaisée, étant donné qu'il l'imaginait comme son compagnon.

David aurait apprécié que Ayel soit à ses côtés, pour connaître son avis sur les notes de Sylène. Le roux aurait été sans aucun doute fasciné, lui qui aimait tant les histoires.

« J'ai une autre question. » continua David, curieux. « Sylène semblait dire que le rôle de meneur de la Caste se transmet dans sa famille. Est-ce vrai ?

- Oui et non. Le meneur choisit lui-même son successeur et s'il meurt avant d'avoir fait ce choix il y a deux solutions : soit le rôle se transmet à ses descendants s'il en a, soit le Shaman de la Caste interroge les dieux pour connaître le nom du prochain chef.

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & ÖtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant