PARTIE 67 - Le rendez-vous

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Une fois arrivé au refuge, Öta ne traina pas.

Il n'avait pas réalisé à quel point il était tard et il ne lui restait plus beaucoup de temps pour se préparer.

Il se changea, se coiffa et se maquilla jusqu'à en être relativement satisfait.

« J'en connais un qui va bien s'amuser. » fit la voix d'Ambroisie. « Tu comptes sortir ce soir ? »

La jeune femme se tenait dans l'embrasure de la porte et regardait Öta s'affairer avec curiosité.

« J'ai un rendez-vous. Si vous avez une urgence, Petrus me remplacera.
- Une nouvelle conquête ?
- J'espère. » répondit Öta. « Elle me plait beaucoup et j'ai besoin de me changer les idées. »

Öta traversa le quartier de nuit, empruntant petites ruelles et passages rapides d'un pas tranquille

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Öta traversa le quartier de nuit, empruntant petites ruelles et passages rapides d'un pas tranquille.

À force de faire des aller-retour entre le refuge et l'hospice, il commençait à bien connaitre le coin.

Le jeune homme avançait une feuille de papier à la main.

Il s'agissait d'une lettre à son intention qu'il avait trouvé coincée dans sa porte.

En l'ouvrant, il avait découvert une courte énigme qu'il avait pris du temps avant de comprendre et de traduire.

Pourquoi faire simple, lorsque l'on pouvait faire compliqué ?

Une énigme signée du nom de Tyra.

Depuis quand savait-elle écrire ? Il supposa qu'elle était passée par les services d'un scribe ou d'un ami lettré.

Il s'agissait d'un petit message lui donnant rendez-vous le soir même, aux alentours de minuit, près d'une taverne.

En arrivant sur le lieu de rendez-vous, il ne trouva personne. Il décida de s'assoir sur un banc, sa lampe posé à côté de lui.

La rue où il se trouvait était animée. Des gens passaient, ivres et joyeux.

Il s'amusa à compter le nombre de personnes qui sortaient et rentraient dans taverne en face, avant de se lasser.

De la musique s'en échappait, une fête semblait avoir lieu.

Et au bout de quelques minutes, Tyra apparut.

Elle portait une robe élimée accompagné d'un serre-taille en cuir. La tenue, bien que modeste, lui allait à merveille.

Elle s'approcha de lui, hésitante.

« Bonjour... euh, non, bonsoir. Je... euh... On va danser ? »

Öta n'était pas habitué aux fêtes

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Öta n'était pas habitué aux fêtes.

Certes, depuis le début de son voyage il avait pu assister à quelques-unes et en découvrir le plaisir, mais c'était si rare et si lointain...

Alors, quand Tyra le traina à l'intérieur de la taverne pour danser avec lui, il fut confus.

Que devait-il faire ?
Comment devait-il agir ?

Il savait évidemment danser, ayant appris avec son précepteur, mais c'était très différent de ce qu'il voyait ici.

Dans cette taverne, il n'y avait pas d'harmonie, la musique était légère et rythmée. C'était l'inverse de ce qu'il connaissait.

« Allez ! Danse ! » insista Tyra, le faisant sortir de ses pensées.

Elle lui attrapa la main et commença à tournoyer avec lui avec énergie. Öta se laissa convaincre par le sourire enjoué de la jeune femme et entra dans son jeu.

Öta posa une main sur sa taille et l'entraina avec lui, prenant le contrôle de la danse. Il ralentit la cadence, guidant la jeune femme vers un pas plus mesuré.

« J'étais sûre que tu dansais bien ! » s'exclama-t-elle, la voix en partie étouffée par le bruit.

Öta éclata de rire.

Plus tard dans la soirée, épuisés, ils s'installèrent sur un banc près des cuisines.
Ils avaient subtilisé des bières, qu'ils buvaient en riant.

« Et donc, tu participes souvent à ce genre de fête ?
- Oui ! » répondit joyeusement Tyra. « J'adore danser, mais j'ai toujours le droit à des remarques chez moi. Alors qu'ici, il n'y a personne de mon entourage. Je peux être moi-même.
- Et pourquoi m'avoir invité ?
- J'en ai marre de danser seule. » répondit-elle « Et les hommes de cette taverne ne sont pas très attirants. J'avais envie d'un beau et charmant cavalier. »

Elle détourna les yeux, rougissante. Était-ce dû à l'effort, à l'alcool, ou bien à la gêne ?
Öta se pencha vers elle, amusé.

« Beau et charmant ?
- Oui. Mais j'ai eu beau chercher, je ne l'ai pas trouvé. » répondit-elle. « J'ai dû faire des concessions, d'où ta présence. »

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & ÖtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant