Chapitre 26

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Je tire une balle dans sa jambe, puis jette l'arme, je ne peux pas le tuer, je ne suis pas un meurtrier, et on me retrouvera un jour ou l'autre, je n'ai pas envie de finir ma vie en prison et laisser Nour comme ça.

J'appelle mes gars de la cité, même si je ne le tue pas, j'ai envie qu'il reste traumatisé par ce que je vais lui faire, qu'il comprenne qu'il a pris la vie de mon enfant, et qu'il a blessé ma femme.

- Allo ?

Youssef : Oui mon gars, ta besoin de quelque chose ?

- Faut que tu viennes à cette adresse 64 avenue ******. Je t'expliquerai tout après, mais j'ai un truc urgent.

Youssef : Vas-y j'arrive avec Rayan.

****

Youssef et Rayan arrivent, je leur explique la situation, les deux le tabasse encore plus que je ne l'ai fait, Juan se retrouve inconscient par terre.

Youssef : On va l'emmener dans la cave de mon bâtiment, j'ai un local là bas, il va faire un petit séjour.

- J'ai envie qu'il souffre comme je souffre en ce moment.

Rayan : On lui fera la misère t'inquiète pas.

Ils le prennent et le balance dans le coffre de la voiture, moi je rentre me changer, je laisse les gars s'en occuper, je leur fais confiance, il faut que j'aille me laver et que je retourne auprès de Nour.

* POINT DE VUE DE NOUR *

Je me réveille après avoir pleuré dans les bras d'Islem, il n'est plus là... Je m'en veux terriblement de ne pas avoir protégé mon enfant, et qu'il l'ait appris aussi brusquement.

Islem passe la porte de la chambre, son visage est fatigué et marqué par les larmes...

Islem : Tu vas mieux mon coeur ?

- Non Islem...

Islem : Viens la...

Il me prend dans ses bras, je re fond en larme une deuxième fois, j'ai mal partout mais la douleur dans mon coeur est encore pire que tout, elle est même plus grande que la douleur d'Enzo... J'ai perdu mon enfant, ma moitié, une partie d'Islem et moi...

- Tu étais où ?

Islem : Rien d'important j'ai réglé un truc.

- Islem ! J'espère que tu n'a pas fais de bêtise, ce n'est pas le moment...

Islem : Ne t'inquiète pas, j'ai juste fais comprendre aux gens qu'il ne fallait pas toucher à ma femme...

- J'avais prévu de t'annoncer ma grossesse à ton anniversaire...

Islem : Chut mon amour, repose toi...

Je sens des larmes couler sur mon front... Islem est en train de pleurer, je le serre dans mes bras aussi fort que je peux, pour lui montrer que je suis là...

Nous ne pouvons même pas enterrer notre enfant, ni le connaître ni rien... Il n'était pas assez développé... Nous ne pouvons même pas le déclarer à l'état civil, car nous aurions dû avoir un certificat d'accouchement... Mon amour tu ne seras pas sur les papiers mais tu seras dans le coeur de papa et maman, nous t'aimerons jusqu'à la fin de notre vie...

****

Je dois revoir la gynécologue pour faire une échographie de contrôle pour voir si mon utérus se porte bien... Nous aurions du l'appeler Ilyès si c'était un garçon, ou Alya pour une fille... Lui donner un prénom me fait du bien, j'ai l'impression que ça contribue à son existence, ce petit être a existé et ne doit pas être négligé, il ne le sera jamais.

Le psychologue qui m'a accompagné pour Enzo, m'accompagnera aussi pour mon enfant, je ne veux pas faire de dépression ou me renfermer sur moi même, cela va être très dur, mais je veux être forte pour Islem, pour nous et surtout pour mon bébé.

Il nous a été conseillé d'attendre 2 semaines avant tout rapport sexuel, et 3 mois avant toute nouvelle grossesse, je compte respecter cela, mon corps et mon cœur ne sont pas assez solide pour supporter une deuxième grossesse pour l'instant...

****

Ma famille m'a rendue visite, ils étaient tous bienveillant, ma mère m'a soutenue, cela m'a fait du bien.

Mon corps me montre son mécontentement à sa manière, je souffre de somatisation, je suis très fatiguer mais j'ai beaucoup trop de migraine et de trouble du sommeil.

Mon psy m'a fait travailler sur moi même, m'a répété que tout ça n'était pas de ma faute, qu'il fallait que je lâche prise que je me repose, que j'arrête de me poser mille et une questions...

Mon frère Nahyl, lui, m'a dit que si Allah avait repris mon enfant c'est pour une bonne cause, il n'aurait sûrement pas été épanoui sur cette terre, il aurait été malheureux, et se retrouve maintenant au côté de notre créateur.

C'est vrai que le savoir en haut me rassure, je sais qu'on s'occupe bien de lui là bas... Mais l'envie de le rejoindre est très forte, plus forte chaque jour.

Islem a aussi du mal, il est très fatiguer et a pris un congé pour le travail, il a expliqué la situation à son employeur qui a été très compréhensif, je lui en remercie...

Nous essayons tant bien que mal d'être là l'un pour l'autre, mais la culpabilité, la tristesse et le manque nous ronge de plus en plus...

TOME 1 : Nour - Mon mariage forcé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant