TOME 1 : Nour - Mon mariage forcé.

Chapitre 2

Je reprends mes esprits, mon père est de nouveau dans le salon, je me dirige vers lui la tête baissée.

Mon père : Tu n'as pas honte ?

Honte de quoi ? De m'être préservée jusqu'au moment de sa demande ? Sûrement pas. Comment ça ? Qu'est-ce qu'il entend par « honte » ?

Mon père : Regarde-moi quand je parle. Tu n'as pas honte de me ramener un mécréant ?! Un français en plus.

Je relève la tête et le regarde droit dans les yeux, son ton est ferme et froid, c'est donc cette honte que je devrais avoir ? Celle d'être tombée amoureuse d'un homme athée, celle d'être une Algérienne amoureuse d'un Français. Il parle de lui comme s'il n'était qu'un vulgaire animal.

- Non, la honte n'est pas le sentiment que je ressens en ce moment, tu sais papa si je l'ai ramené ici c'est parce qu'il est l'homme le plus respectueux au monde et que contrairement à toi il n'a jamais émis aucun jugement sur mes origines, ma religion ou autres, il l'a toujours respecté.

Mon père : Il a cas se reconvertir alors. 

- C'est la seule chose qui t'ait montée à la tête ? Et toi tu n'as pas honte de conseiller à un homme de se reconvertir par amour ? On ne se convertit pas par amour d'une personne mais par amour d'Allah, donc si il n'a pas la foi pour l'instant laisse lui le temps d'être guidé.

Mon père : Nour, ose me parler encore une seule fois de cette manière et tu verras. De toute manière, c'est moi qui décide, non c'est non.

- Voilà la réponse parfaite d'une personne qui n'a plus aucun argument.

Je finis d'enfiler mes chaussures et je claque là porte en descendant les escaliers, je rentre dans ma voiture et la je craque, voila 4 ans qu'on attendait ce moment, et tout est ruiné, toutes les émotions traversent mon corps, la tristesse, la colère, la déception. Je décide d'appeler Chérine pour lui raconter. 

- Allo ma sœur ?

Chérine : Oh qu'est ce qu'il t'arrive ?

- ...

Chérine : Il n'a pas accepté ? 

- Non...

Chérine : Bouge pas j'arrive dans 5 minutes.

****

Chérine rentre dans la voiture, et me prend dans ses bras, j'éclate en sanglots, mes sentiments envers Enzo sont bien plus qu'une simple amourette de lycée, nous avions eu le coup de foudre nous deux, nous nous sommes juré de ne jamais se quitter malgré les obstacles qu'on allait rencontrer, je sais que ce n'est pas la fin de « nous » mais nous ne seront pas épanouis sans l'accord de mon père.

Chérine : Comment ça c'est fini avec ton père ?

- Mal, je lui ai faits une sorte de mini morale, il n'a pas supporté et m'a menacé.

Chérine : T'aurait pas du !

- Tu veux qu'il fasse quoi ? Me marier avec un cousin du bled ?

Chérine : Imagine.

- T'es malade il n'oserait jamais, enfin je crois...

Chérine : Et Enzo alors ?

- Je vais aller le voir.

Chérine : D'accord vas-y, viens dormir à la maison ce soir. 

- Oui, bisous.

Je sèche mes larmes, et je prends la route pour aller en bas de chez Enzo, j'arrive en bas de chez lui, il est assis sur un muret, la tête baissée, je le klaxonne, puis il se lève et monte à coté de moi.

Enzo : Ta pleuré ? 

- Toi aussi ?

Enzo : Je suis désolé Nour...

- C'est moi qui le suis, c'est a cause de mon père tout ça.

Enzo : J'aimerais tellement qu'Allah me guide aussi, qu'il nous facilite cette épreuve.

- Un jour Inch'Allah, nous devons être patient.

Enzo : Tu as raison, je ne compte pas abandonné ni toi ni notre histoire. 

- Moi non plus, promis.

Nous sommes resté là, à se prendre dans les bras comme si c'était la dernière fois, comme si notre esprit redoutait quelque chose, comme si nous avions un pré-sentiment qui menaçait notre histoire, malgré cette sensation notre promesse était gravé en moi, je ne comptais pas le lâcher, l'amour que j'ai pour lui n'est pas mesurable, et ne pourra être remplacé par aucune personne sur cette terre.

Après avoir discuté et s'être consolé, monsieur est rentré se reposer, moi j'ai pris la direction de chez Chérine sans même avoir prévenu mon père, j'ai envoyé un message à ma maman pour qu'elle ne s'inquiète pas. Je descends de ma voiture, je regarde mon bâtiment, deux personnes sont en train d'y sortir un homme et un jeune de mon âge, je ne l'ai est jamais vue, bizarre. 

Mon téléphone sonne, voila Nesrine qui m'appelle.

Ness : Nour t'es ou ?????

- Chez Chérine je monte la pourquoi ?

Ness : Il s'est passé un truc avec papa ? 

- Oui, Enzo est venue et ça a très mal fini.

Ness : Oh non...

- Du coup ?

Ness : Il y avait deux hommes à la maison, j'ai entendu qu'il parlait de mariage.

- Laisse c'est sûrement un ami à papa qui est venu demander conseille pour le mariage de son fils, vu que Naïm et Nahyl le sont.

Ness : Oui sûrement... D'ailleurs demain je vais chez Naïm pour voir son fils tu viendras il y aura Nahyl et sa femme. 

- Bien sur, bisous à demain.

Donc les deux hommes sortaient de chez moi... Mariage ? C'est quoi cette merde encore, j'espère vraiment que ce j'avance est vrai et que mon père ne me joue pas un mauvais tour. En attendant, j'arrive enfin chez Chérine, je salue sa mère, et rejoint Chérine dans sa chambre, après avoir papoté des heures, je m'endors enfin le cœur très lourd en pensant à Enzo et notre futur...