Chapitre 15

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Le reste de la nuit c'est à peu près bien passé, j'ai fini par m'endormir dans les bras d'Islem, sa chaleur me réconfortais, il n'osait pas me serrer trop fort, mais le peu de présence que je sentais me rassurer amplement.

Je place mon bras sur le côté pour sentir le corps d'Islem, je ne sens plus sa présence, il est partie ? Je tourne la tête, en effet, il n'est plus là, je décide de me lever aujourd'hui, cette nuit m'a portée conseil, Enzo n'aurait pas voulu que je me morfonde comme ça, il m'a demandé d'être heureuse même après son départ, je ne compte pas le décevoir.

L'enterrement est prévu dans quelques jours, j'espère que mon sang froid et ma détermination ne vont pas disparaître, j'ai peur que cet événement me fasse une sorte d'électrochoc, rien que de l'imaginer, des sueurs froides coulent dans mon dos.

Pour enlever cette sensation, je me dirige dans la salle de bain, un grand bain me ferait énormément de bien, mes nuits sont atrocement douloureuses, heureusement qu'Islem ne m'abandonne pas, tout serait plus difficile sinon...

Une fois terminé, je me dirige vers la cuisine, pour manger quelque chose, même si l'appétit n'est pas à son rendez-vous, il ne faut pas que je me laisse mourir de faim, je perdrais trop de force et ça pourrait être très dangereux.

Ma famille a été informée du décès d'Enzo, ils essayent de me joindre en vain, mais mon état d'esprit ces derniers jours était très difficile. Je décide alors de les appeler pour ne plus les inquiéter.

- Allô ?

Maman : Nour ! NOUR ! TU ES MALADE ? C'EST LA DERNIÈRE FOIS ! TU ENTENDS ? JE ME SUIS BEAUCOUP INQUIÉTÉ, ma fille j'ai cru que tu allais faire une bêtise...

- Ne t'inquiète pas, Islem est avec moi, il me surveille et est là pour moi à chaque fois que je suis mal... Je suis désolé de t'avoir inquiété

Ness : TU DEVRAIS T'EXCUSER AUPRÈS DE TOUS LE MONDE !

- Vous savez quoi, ce soir je vous invite à la maison... Je m'excuserais pour tout le monde.

Maman : Même ton père ? Il s'est beaucoup inquiété aussi tu sais..

- Oui, même lui.

Maman : A ce soir ma fille !

J'en veux encore beaucoup à mon père, mais l'inviter lui prouvera que le seul fautif dans l'histoire c'est bien lui. Pour tous organiser, j'appelle mes frères, eux aussi me passent un savon, puis finissent par accepter l'invitation.

Je finis par appeler Islem, pour lui demander de venir avec moi faire quelques courses pour le repas de ce soir, mais monsieur ne répond pas... Où est-il passé ? Je ne prête pas plus attention à ça, puis il me rappellera plus tard.

Je pars donc faire les courses seule, sur le chemin je rêvasse en regardant les passants, vais-je être heureuse un jour ? Aimer comme toutes ces petites familles que je regarde ? Moi aussi je serais mère InSh'Allah, j'espère que mes enfants seront comblés... Et le père, Islem ? Sans doute, après tous, c'est bien lui mon mari... D'ailleurs à ce propos, nous n'avons jamais passé le pas, la nuit dernière était la première nuit que nous avons passée ensemble... J'ai d'abord envie de réparer mon intérieur, de tasser cette peine avant de penser à ce genre de chose, mais je sens mon coeur s'attendrir petit à petit grâce à lui.

La journée se passe, Islem rentre, il ne m'avait pas donné de nouvelles, je commençais à m'inquiéter...

Islem : Avant que tu ouvres ta gorge pour déployer tes dires, excuse moi de pas t'avoir répondu.

- T'étais où ?

- Islem ? Une réponse ne serais pas de refus enfaite.

Islem : Nour, me rend pas fou s'il te plaît, pas ce soir.

- Redeviens aimable, ma famille vient manger ce soir.

Islem : Saha

Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Son comportement lunatique commence sérieusement à me sortir par les yeux, je décide d'ignorer et de continuer mes occupations, quand il se calmera on pourra discuter comme des adultes. Mais j'espère qu'il ne me cache rien de bizarre...

****

Maman : Qu'est-ce que ça sens bon !

Naïm : Tu va devenir aussi bonne que maman niveau cuisine !

- Arrêtez un peu ! Personne ne peut détrôner maman.

Le repas ce passe agréablement bien, même mon père qui semblait froid commence à se dégourdir le visage.

Ness : Nour ?

- Mh ?

Ness : Ne te force pas devant nous, tu sais tu peux nous parler, ça va pas vraiment hein ?

- C'est compliqué, j'ai mal vous savez, mais j'essaye d'aller mieux, Enzo je pense qu'il me regarde d'en haut, je ne veux pas le décevoir...

Mon père : Ahahah

- Pourquoi tu rigoles ?

Mon père : Qu'il te regarde d'en haut... Ce petit n'est pas une grande perte.

Tous le monde reste choqué par ce qu'il vient de dire, mes frères ont les points serrés, ma soeur a les larmes au yeux, ma mère elle baisse la tête, elle doit avoir honte, je m'apprête à répondre et déballer mon mécontentement, mais je vois Islem se lever.

Islem : Sortez de chez moi.

Mon père : Comment ?

Islem : Je pense que vous avez très bien entendu, sortez de chez moi. Maintenant.

Mon père : Comment tu ose parler à ton beau père ?

Islem : Je ne respecte pas les personnes irrespectueuses, vous parlez d'un frère qui nous a quitté, d'une personne que votre fille aimait plus que sa propre vie. Avant d'être celui qui aimait ma femme, Enzo était mon ami, je ne laisserais personne parler de lui comme vous venez de le faire. Donc beau père ou pas, sortez de chez moi sinon je vous ferais sortir de force.

Mon père : Pff, je n'aurais jamais du te donner ma fille, tu n'es pas digne d'être son mari.

- Tu n'es pas digne d'être mon père. Maintenant écoute le et pars.

Il se lève, et claque la porte, c'est décidé cet homme n'est plus mon père, mais mon géniteur.

TOME 1 : Nour - Mon mariage forcé.Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα