60. Myosotis

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« ... car les myosotis fanés qu'elle était vouée à oublier seraient pour toujours incapables de l'en protéger. » 

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

Aujourd'hui, j'allais enterrer l'homme que j'aimais

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Aujourd'hui, j'allais enterrer l'homme que j'aimais. 

Je m'étais levée à l'aube, comme le jour de notre mariage, il y a une semaine, et j'avais attendu au fond du grand cimetière grenoblois dans lequel Hans allait reposer ; seule, sous une pluie battante. 

J'avais compté les gouttes s'écrasant sur le sol avec un calme qui dénotait avec les hurlements que j'avais poussés dans toute la ville, des heures durant, sans jamais être entendue. Le reste du temps, j'avais épié ma sœur, clouée au lit par de terribles migraines jusqu'à ce que, par miracle, notre frère l'appelle pour prendre de ses nouvelles. 

Pas « notre frère », me corrigeai-je. Son frère. 

La sollicitude dont Xavier avait fait preuve à son égard m'avait rassurée, et j'espérais qu'il convaincrait mes parents de lui téléphoner à leur tour. 

Pas mes parents. Les leurs, les siens. 

Car je n'étais plus une Rivoire, désormais. Je n'étais plus la sœur d'Allie, ni son employée, ni l'humaine qu'elle avait côtoyée pendant presque l'intégralité de sa vie. 

J'étais une sylphide. Elle m'avait oubliée. 

Depuis que je m'étais éclipsée de ses souvenirs, ses pensées peinaient à combler les nombreux trous que ma disparition avait causés. Ce n'était qu'une question de temps, cependant. Elle finirait par y arriver.

Vite, très vite, Allie refleurirait. Son magasin de fleurs prospérerait, lui aussi, songeai-je au moment où le cortège funèbre s'engouffra dans le cimetière. Elle engagerait peut-être un employé.

Elle avait toujours été capable de tout, avec ou sans moi. 

Et même si je ne pourrais jamais le lui garantir de vive voix, j'étais persuadée qu'elle finirait par être heureuse. 

SYLPHIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant