28. Marjolaine

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« Il se laissa aller à des confidences, troublé par la haine de sa marjolaine

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« Il se laissa aller à des confidences, troublé par la haine de sa marjolaine... »

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

Cette soirée avait pris une tournure plus que surprenante

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Cette soirée avait pris une tournure plus que surprenante. 

Hébène avait insisté pour que j'appelle quelqu'un qui me conduise à l'hôpital, mais j'avais refusé. Que se serait-il passé, si j'avais expliqué m'être planté un couteau dans le bras, après l'avoir volé à un restaurant ? 

En grommelant, mon acolyte avait jeté l'arme du crime dans la poubelle la plus proche, puis couvert mes épaules de sa veste rouge, assez grande pour cacher ma blessure. Il avait enlevé sa chemise – ou ce qu'il en restait – pour panser ma plaie, avant de m'interroger sur l'emplacement de l'officine de la ville. 

Un rire léger m'avait échappé, et je lui avais indiqué comment trouver la pharmacie la plus proche sur Google Maps. Je m'étais étonnée de son habileté à manier un smartphone, et il m'avait informée que Hans avait cherché à m'appeler. Trois fois. 

J'avais blêmi, ce qui n'avait fait que renforcer son inquiétude. 

Nous nous trouvions désormais à l'arrière d'un taxi en route pour le domaine de Mussy, un sac de bandages dans une main et un kebab dans l'autre. Même si je supposais que Hans comprendrait ma réaction, quand je lui expliquerais tout, je ne pouvais pas rentrer chez moi, pas dans cet état, et je ne souhaitais pas non plus déranger ma sœur. Pas après l'étrange scène qui s'était jouée dans la venelle. 

Quant au kebab, c'était le premier plat qui m'était venu à l'esprit lorsqu'Hébène m'avait demandé quel « mets » était le plus susceptible de me « rassasier ». 

Mon banquier ne manquerait certainement pas de m'appeler, à l'issue de ma petite escapade. 

Notre plan n'était pas particulièrement brillant, comme toujours, mais nous avions besoin de parler, tous les deux, et je craignais que les hallucinations dont Hébène ait été victime ne reviennent le hanter. 

En conclusion : mieux valait qu'aucun de nous ne reste seul ce soir. 

J'écrivis un rapide « j'ai une urgence, je reviens demain, désolée » à Hans, en tâchant d'occulter les vagues de culpabilité qui s'écrasaient contre les parois de mon estomac. J'avais beau disposer des meilleures intentions du monde, je savais que je ne me montrais pas complètement honnête avec lui en sillonnant Grenoble aux côtés d'un homme que j'avais embrassé et dont j'étais – inutile de le nier – dangereusement attirée.

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