55. Rose rose

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« Deux roses roses s'esquissèrent sur ses joues lorsqu'elle découvrit son portrait

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« Deux roses roses s'esquissèrent sur ses joues lorsqu'elle découvrit son portrait... »

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

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Hébène m'avait peinte. Moi, Roxanne Adeline Rivoire. 

Il m'avait peinte comme une reine, une déesse, une impératrice. 

Il m'avait peinte comme si j'étais la perfection incarnée, sublimant le grain de ma peau de reflets nacrés qui resplendissaient à la nuit tombée. Mes cheveux ondulés s'échouaient sur les manches dentelées de ma robe de mariée, celle de sa mère. Celle qu'il m'avait confiée, et qu'il m'avait imaginé porter sans même me voir l'essayer. 

Elle m'allait comme un gant. Mieux que dans la réalité, sûrement. Le corset épousait ma taille à merveille, accompagné d'un livre que je tenais en éventail dans ma main droite. 

C'était le troisième tome du Peuple de l'air, l'une de mes sagas de fantasy préférées. Je l'avais laissé traîner sur ma table de nuit, abandonnant ma relecture entamée au printemps, avant que Hans et moi ne partions explorer le château de Mussy.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas terminé un roman. 

Depuis que j'avais étudié Le Portrait de Dorian Gray, je crois, dans l'espoir d'y déceler un quelconque indice susceptible de me renseigner sur l'identité d'Hébène. 

Si, dans son portrait, mon hôte posait près de la fenêtre de son office, il avait situé la scène sur la terrasse qui surplombait les jardins, dans le mien. Là où nous avions échangé nos premiers mots, là où il m'avait éblouie par son arrogance et où j'avais manqué de succomber à l'attirance que j'éprouvais pour lui, déjà. 

Mais ce ne furent ni les rayons du soleil qui constellaient mes yeux d'étincelles mordorées, ni le vase en cristal posé sur la petite table blanche en fer forgée qui me fascinèrent le plus. Ce furent les myosotis. 

Ils semblaient prendre racine à même mon corps, perçant le tissu de la robe de mariée de leurs éclats bleutés. 

Hébène m'avait peinte comme la femme de la légende, réalisai-je soudain, au comble de l'émerveillement. Il m'avait peinte à coups de joie, de tendresse et d'affection. Il m'avait peinte comme on peint la seule muse de sa vie.

SYLPHIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant