L'ÉPOPÉE - LUNATHIEL (BL/TERMINÉE)

Chapitre 27 - La création des fléaux

Lunathiel 

— Tu t'es joué de nous.

Mon souffle s'était brutalement coupé. Je n'avais pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait que Rob m'avait violemment était dérobé. Je relevai la tête, toujours choqué de la violence dont ces maudits fléaux avaient fait preuve envers mon beau dragon, et je les découvris à menacer sa vie. Tels des brutes, la main griffue de cet Osran, ce fléau des flots, couper l'air à Rob et celle de ce fléau des flammes, Sona, était parée à lui ouvrir le ventre. Volga, elle, affichait un regard plus sombre encore.

Les mêmes sentiments semblaient tous les lier : la haine et le dégoût. Oh, mais ils allaient vite découvrir que ce ne serait rien contrairement à la colère qui me tordait les tripes. Maintenant que je savais mon importance pour eux, je n'avais plus à craindre pour ma vie. C'était différent de Dragsyl et des dernières heures que j'avais passés là-bas. Ici, je pouvais me défendre. Ici, il n'y avait pas de Reïdja, pas de Erasse. Autrement dit, personne à qui je tenais et que je ne pouvais me résoudre à blesser hors mi Rob.

Je devais juste protéger mon dragon ici. Même si je ne comprenais pas ce soudain élan de rage de leur part, je savais que mon Rob était en danger et c'était suffisant pour moi. Un rien suffirait comme arme. Même si j'imaginais que même leur peau humaine était trop « épaisse » pour être réellement blessée, ça irait. J'avais été le meilleur dans tous les domaines qu'on nous avait enseignés à l'académie, sous la tutelle de madame Asméria. Alors, je saisis le couvert à ma portée.

J'enfonçai celui-ci dans le poignet d'Osran qui lâcha la gorge de Rob dans un grondement tandis que ce dernier écarquilla les yeux de surprise en inspirant hâtivement. Sona leva la tête et tenta de m'atteindre pour m'arrêter, se focalisant bien plus sur moi que sur Rob. Ce dernier stoppa le geste du fléau des flammes et le projeta bien plus loin, là où se jouait la musique. Les musiciens crièrent et se sauvèrent de scène lorsque le corps s'écroula sur les instruments.

Avant que Volga ne se décide à s'avancer, je le fis, ou j'essayais. Rob me retint d'une main sur mes hanches et me ramena contre lui. Je relevai la tête vers lui pour m'assurer qu'il allait bien, ignorant quelques secondes les fléaux qui se rapprochaient déjà, grondant de colère.

Je découvris un Rob auquel je n'avais encore jamais fait face : mi-dragon, mi-homme. Des écailles mangeaient ses joues et certainement d'autres parties de son corps ; il grognait de façon à ce que ses dents aiguisées apparaissent ; ses ongles n'étaient plus que de longues griffes acérées. Malgré tout cela, je ne me sentis pas en danger, pas avec lui, pas dans ses bras. Tout comme je venais de le faire, lui aussi voulait me protéger. Alors, après avoir brièvement embrassé sa mâchoire, je jetai un regard noir à Volga.

— Tu t'es bien joué de nous, siffla-t-elle. Tu nous as endormis avec tes exploits et ton travail mené à bien à Dragsyl, mais tu t'es bien préservé de nous révéler que tu nous avais doublés !

— Tu n'avais aucun droit de toucher à Sent Equin ! Ce n'est pas ainsi qu'est la coutume ! rajouta Osran.

— Tu es fourbe, l'insulta Sona.

Rob ne répondit pas, trop occupé à les menacer et à me maintenir contre lui. J'allais leur répondre avec une véhémence telle qu'ils en seraient restés muets, mais une présence suffisamment écrasante pour que je la ressente fit s'incliner tout le monde. Je n'étais pas idiot. Je comprenais à qui j'allais devoir faire face : Arkya. Je le cherchai du regard et je sus instinctivement quand je l'eus trouvé. Il n'y avait jamais eu de représentation de lui dans les livres d'histoires, pourtant, je l'avais reconnu.