Seule_Fairy Tail

Chapitre 43

La forêt baigne dans la lueur de la lune tandis que le bruit de l'eau ruisselante résonne comme un vague écho que je ne parviens plus à entendre correctement. La mousse que mes genoux n'arrêtent pas de heurter est douce, si douce, que j'aurais presque envie d'abandonner le fait de me relever pour dormir paisiblement sur ce nuage de verdure. Et pourtant, le froid et la panique de ne pas réussir à me mettre debout me dissuade de cette idée. Mes membres engourdis tentent par tout les moyens de se réchauffer en se contractant, me créant des crampes dans le bas du dos. Et mes larmes, elles, ruissellent, autant que le ruisseau qui dévale les rochers juste à côté de moi et tombent sur l'épaule de Gildarts, sur laquelle ma tête est posée. Je ne vois pas son visage, mais je peux l'imaginer, éclairé par la lumière si claire de la lune ne sachant pas quoi faire dans cette situation à laquelle aucun de nous deux ne s'attendait.

Comment vais-je faire si je n'arrive pas à me relever ? Je ne sais pas, je n'arrive pas à l'imaginer, parce que au fond de moi, je me dis que ce n'est qu'une question de temps et que, dans quelques minutes je pourrai à nouveau marcher. Que c'est comme chaque soir et qu'il me faut seulement un petit temps pour reprendre contenance.

D'une autre part, la peur m'assaille et je ne peux m'empêcher de sangloter sur l'épaule de Gildarts.

"Lucy... On devrait rentrer, il fait froid. En plus, Grey nous attend. Je peux te porter."

Quoi ? Grey ? Il nous attend ? Pourquoi Grey nous attend ? Je relève alors la tête, ne comprenant pas de quoi il parle.

"Lorsque tu t'es évanouie à la guilde, il a refusé de rentrer chez lui et est venu chez toi avec moi. Mais je me suis rappelé de l'heure alors je lui ai dit d'attendre à ton appartement.", dit-il , répondant par la même occasion à ma question silencieuse.

C'est vrai. Je me souviens avoir entendu Grey se porter volontaire pour nous accompagner chez moi. C'est d'ailleurs la seule chose dont je me souviens et lorsque je me suis réveillée, j'étais dans les bras de Gildarts, dans la forêt. Malgré le froid hivernal, je sentis mon cœur se réchauffer en pensant au fait que Grey m'attendais, prêt à aider. Mais ce sentiment me quitta vite lorsqu'une question se posa dans ma tête. Je tourne la tête vers Gildarts, inquiète de la réponse qu'il pourrait me donner.

"Est-ce qu'il sait ?"

Il reste silencieux un court instant et me répond.

"Non, je lui ai dit qu'il saurait seulement si tu le voulais bien."

Je souffle de soulagement, et en profite pour calmer mes sanglots. Je dois me poser un instant et laisser le temps à mes jambes de se remettre en route, c'est le mieux à faire.

Gildarts pose alors la main sur mon épaule et ancre ses yeux dans les miens. Mais avant de dire quoi que ce soit, sa main se resserre sur mon épaule, ce qui me fit lâcher un petit cri de douleur, presque qu'inaudible en temps normale, mais amplifié dans le silence de la forêt. Pourtant, il continue de serrer comme si de rien n'était, mais mes muscles sont courbaturés et engourdis ce qui accentue la douleur.

"Gildarts, tu me fais mal !",  je m'exclame.

"Ah oui ? Pourtant je serre à peine."

Je vois sa mâchoire se contracter malgré le fait qu'il garde un air sérieux et sa poigne augmente encore.

"Mais enfin, qu'est ce qu'il te prend ? Je te dit que j'ai mal, vraiment mal."

Mais il continue.

"Arrête !", dis-je en essayant de me dégager, mais j'étais encore trop faible. "Qu'est ce que tu fais, Gildarts ?"

"Je te montre l'erreur que tu as faites.", il répond, ses yeux toujours dans les miens. "Non mais regarde toi ! Tu ne tiens plus debout, tu n'arrives même pas à te défaire de ma poigne et tu as mal alors que je n'y met vraiment pas beaucoup de force !"