𝑨𝒕𝒕𝒓𝒂𝒑𝒆 𝒎𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓 | HTK

[ VINGT TROISIEME ]

Septembre 2020.

♡ FALONNE MARTIN

NEW YORK, UNITED STATES,

Je suis assise dans le taxi qui me ramène à mon hôtel après avoir passé ma journée dans les locaux de ma marque pour débattre des prochaines sortie du catalogue des ventes, je scrolle sur mon écran de téléphone air pods dans les oreilles en train de m'éclater intérieurement sur ma meilleure playlist.

Les choses vont très vite en ce moment et j'ai même dû mal à suivre les choses, mais je suis hyper reconnaissante d'avoir ce train de vie et j'espère qu'il durera le plus longtemps possible.

Mon téléphone se met à vibrer contre ma cuisse alors que je le prend dans mes mains s'affiche un numéro que je ne connaît pas mais un numéro français je m'empresse donc de répondre.

"– Oui allo ?"

"– Falonne ? C'est Safia, la sœur de Clément je sais pas si tu te rappelles." Annonce-t-elle d'une voix gênée.

"– Oui bien sûr que j'me rappelle, pourquoi tu m'appelles ?"

"– Euh.. on pourrait se voir ?"

"– Ça va être compliqué je suis pas là en ce moment je suis à New York pour encore quelques jours pour le boulot, à mon retour ?"

"– Il faudrait vraiment qu'on se voit aujourd'hui, c'est extrêmement urgent."

"– Tu peux pas attendre ? Tu voulais pas m'voir est maintenant faut que je sois à ta disposition." Je répond avec agacement.

"– Falonne je rigole vraiment pas." Elle marque une pause avant d'inspirer un grand coup. "– C'est au sujet de Clément, il a eu un accident de moto hier soir, un routier la retrouver gisant sur le sol."

"– Quoi ?" J'ouvre grand les yeux. "– Si c'est une blague elle est de très mauvais goût Safia."

J'entends résonner les pleurs de Safia dans mes oreilles qui me font réaliser que ce n'est pas une blague, j'apporte ma main à ma bouche avant de laisser couler quelques larmes à mon tour alors que le mari de Safia a pris le relais au téléphone.

"– Il est à l'hôpital de Martigues pour le moment, avec Safia on a pris le premier train ce matin, à part toi nous n'avons mis personne d'autre au courant."

"– Il a quoi ? Il va bien ? Je.." ma voix déraille alors que je tape du pied sans cesse cherchant à me calmer sans grande réussite. "– Je vais récupérer mes affaires a l'hôtel, je prend le premier avion, mais dis moi qu'il va bien je t'en supplie."

"– Les médecins ne sont pas vraiment prononcés, on sait juste que l'accident a été quand même assez violant il a quand même sa main droite cassé, un choc au niveau du cou mais apparement il aurait peut-être une côte fêlé peut être même deux mais on ne sait rien pour l'instant." Il marque une pause. "– Il lui font un tas d'examens, si j'en sais plus je te tiendrais au courant."

"– Merci." Ma voix semble désespérée.

"– Ne t'en fais pas, il va s'en sortir c'est un dur bonhomme c'mec là."

Je m'accroche au peu de paroles rassurantes que j'entends alors que je m'empresse de remplir ma valise pour rejoindre l'aéroport à toute blinde le visage rempli de tristesse les membres tremblant la tête en vrac, je prend place dans mon siège air pod toujours dans les oreilles j'écoute en boucle nos chansons , qu'elles soient triste ou non, j'ai besoin de sentir un bout de lui avec moi.

Dans ces moment là où à peur de perdre un proche on se raccroche à ce qu'on peut, beaucoup de souvenirs reviennent en mémoire même les plus futiles qu'ils soient, comme ci le corps voulaient y croire encore et toujours pour se préparer au pire.

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Martigues, South Of France,

Je n'ai jamais autant courue de ma vie qu'à cet instant précis, comme ci ma vie en dépendait, j'ai fini par trouver Safia assise sur l'une des nombreuses chaises de la salle où elle se trouvait.

"– J'ai fais aussi vite que j'ai pu." Je porte mon regard vers Safia qui a elle son regard plongée dans le vide comme meurtri. "– Vous avez eu plus de nouvelles ?"

"– Il.. il a fait une hémorragie cérébrale on a du l'opérer d'urgence.."

"– Comment ça ? Je croyais que c'était juste sa main et son cou.." je pose d'un coup mes fesses contre l'une des chaises froides de la salle.

"– Au moment de l'IRM il se sont rendus compte qu'il y'avait un caillot de sang proche du cerveau et d'un coup en allant au bloc il a comme exploser..." elle se met à pleurer de plus belle. "– Ils l'ont placé dans le coma le temps que son cerveau se remet de l'opération."

"– Mais il va avoir des séquelles !"

"– Ils ne savent pas encore." Intervient le mari de Safia un café à la main. "– Soit il va se réveiller comme ci de rien était en oubliant juste l'accident, soit en ayant partiellement perdu la mémoire ou dans le pire des scénarios complètement."

"– Mais ça peut durer longtemps ?"

"– Ça peut être deux jours, comme deux mois ou deux ans."

Je porte mon regard à mon fond d'écran, une photo de Clément que j'ai prise juste avant de partir pour mon voyage, qui aurait pu prévoir ce qui allait se passer si j'avais su ça je ne saurai jamais partie même si ma présence n'aurait peut être rien changer malheureusement.

A part prier le bon dieu, espérer, attendre malheureusement les choses ne bougeront pas d'aussi vite, j'ai jamais eu autant peur de la vie de quelqu'un, comme ci s'était la mienne qui était à deux doigts de s'interrompre.