SkyDraw High School Livre 2 [Fanfic Disney/DreamWorks]

Chapitre 9

Même si ses vacances étaient incroyablement instructives, extrêmement divertissantes et lui faisaient le plus grand bien après sa fin d'année compliquée, Raiponce commençait à avoir le mal du pays. Ses soeurs et ses parents lui manquaient, terriblement.

Elle et Flynn étaient finalement restés une semaine entière chez les Parr, dans la banlieue proche de Chicago. Les parents n'étaient pas là, car mobilisé par le gouvernement mondial en raison des attaques ennemies de plus en plus fréquentes.

-Des forces obscures s'agitent, leur avait confié un soir Violette tandis qu'ils dînaient tous les quatre avec Flèche. Il y a des raids un peu partout dans le monde, mais celui de Paris était sans doute le plus violent.

Ils avaient passé la semaine à profiter de l'immense villa (il y avait une piscine et un jaccuzi dans le jardin), visiter la ville et sortir avec Violette et son petit ami, Tony. Fait assez amusant après coup mais terriblement gênant sur le moment, la brune avait tout d'abord pensé que Raiponce et Flynn étaient en couple. Elle avait été surprise d'entendre la réalité, alors même qu'elle prévoyait une sortie à quatre "entre couples". Violette se garda alors bien de le dire à haute voix, mais la complicité évidente du binôme laissait présager que ce n'était qu'une question de temps.

Puis, après avoir remercié les Parr pour leur accueil, ils avaient pris le premier avion pour Mexico. C'était la première fois que Raiponce prenait l'avion et elle avait été légèrement stressée au début, mais l'humour à toute épreuve de Flynn l'avait rapidement détendue. Une fois arrivés par contre, c'est la blonde qui leur sauva de plusieurs mauvais pas étant donné que son ami était une bille en espagnol. Ils avaient dû prendre le train puis un taxi pour rejoindre Santa Cecilia, où résidait le seul nécromancien de leur promotion hormis Mérida.

Raiponce appréhendait énormément, étant donné qu'elle n'était pas spécialement proche de lui, mais elle fut surprise par l'accueil extrêmement chaleureux qu'elle reçut.

-C'est dans notre culture, lui avait expliqué Miguel Rivera, leur hôte. Et puis, les amis de Mérida sont mes amis !

-J'ignorais que vous vous entendiez aussi bien.

-Crois-moi sur parole, faire des nuits blanches à écouter Mr Mushu parler ça crée forcément des liens.

Ils ne comptaient pas s'éterniser plus d'une semaine ici, alors le village organisa une petite fête pour eux. Miguel joua plusieurs morceaux à l'aide de sa guitare, révélant un talent réel que la blonde ne lui soupçonnait pas. Ils dégustèrent plusieurs plats locaux, dansèrent et s'amusèrent ainsi pendant deux jours.

-Je reviendrai, annonça Flynn d'un air assuré alors qu'ils se reposaient un peu à l'écart le lendemain. Cet endroit est génial.

-Tu ne regrettes pas le confort de la ville ? Lui demanda Miguel en changeant les cordes de sa guitare d'un air distrait.

-Naan. Mine de rien, ça fait du bien de se déconnecter. Les grandes villes c'est beaucoup trop agités.

Raiponce ne put qu'acquiescer, avant de se tourner vers leur désormais ami.

-Dis moi Miguel, est-ce que tu as... Su qu'on allait venir ?

Il lui lança un regard énigmatique, un brin charmeur.

-Tu voudrais que je lise ton avenir mi hermosa ?

Il agrémenta sa répartie d'un accord envoûtant à la guitare, s'attirant un regard soupçonneux de la part de Flynn et un rire amusé de Raiponce.

-Malheureusement, continua-t-il en reprenant son sérieux, je ne possède pas ce pouvoir. N'est pas un Dunbroch qui veut !

-Sa famille est forte à ce point ?

-Forte et célèbre, affirma le guitariste. L'art de la nécromancie se transmet de générations en générations chez eux. Ils possèdent de nombreux pouvoirs, de nombreuses techniques. Certains de leurs arts mystiques ont même été formellement interdits car jugés trop dangereux.

Flynn déglutit, mal à l'aise.

-Donc, ce serait peut-être mieux pour moi que j'arrête de lui piquer son dessert à la cafète.

-C'est ça. Mais elle n'est pas méchante en principe.

-Et toi Miguel, d'où te viennent tes pouvoirs ? De ta famille aussi ?

-Non, je tire mon pouvoir de cet objet, ma guitare.

Il leur raconta alors brièvement son histoire, comment son pouvoir était apparu un beau jour sans raison apparente, lui permettant d'interagir avec les défunts.

-Et, tu pense que c'est possible de ressusciter un mort ?

-Ressusciter genre, le ramener à la vie ? Pour de bon ?

-Oui...

Il lui jeta un air grave, gardant le silence quelques instants.

-Ce serait quelque chose de contre-nature, d'interdit, de tabou. Et ça demanderait une quantité colossale de magie. Personnellement j'en suis incapable. Pour les Dunbroch, c'est sans doute une autre histoire.

-Tu sais, je me demande quelles sont les limites de ma magie. Ce n'est pas un don familial, mais j'ignore quel est l'objet qui en est la source.

-Je ne pense pas pouvoir t'éclairer sur l'objet en question, mais rappelle-toi bien que tes pouvoirs ne sont pas arrivés là par hasard. C'est une bénédiction que t'as été offerte. Ou une malédiction.

-Pourquoi ? Et de la part de qui ?

Le jeune guitariste haussa les épaules.

-Qui sait ? Mais ce n'est pas le plus important. C'est ta destinée, pas celle de celui qui t'as bénie, ou maudite. Tu en fait ce que tu veux. Détruire ou créer, guérir ou blesser... Tout ça ne dépend que de toi ?

-Mais et si... Et si je me perdais ? Si j'oubliais mes convictions que je me mettais à faire le mal ?

-Il n'y a pas de notions de "bien" ou de "mal" Raiponce, il n'y a que le destin.

-Tu parles comme Mérida, remarqua Flynn.

-Je ne comprends pas.

-Un évènement peut être à la fois une bonne et une mauvaise chose. C'est une question de point de vue. Ton pouvoir est bénéfique pour tes amis, tout comme il est néfaste pour tes ennemis. Les gens pensent qu'il y a une part de bien dans le mal, et inversement. Or, la réalité c'est que le bien et le mal ne sont qu'une seule est même chose, que l'esprit humain a décidé de dissocier.

-Et cette chose, c'est...?

-Le destin. Ton destin n'est ni bon, ni mauvais. Il est les deux à la fois, mais aussi aucun des deux.

Raiponce médita un instant sur ces paroles, beaucoup trop sages pour sortir de la bouche d'un adolescent de seize ans. Elle se mit à faire des relations dans sa tête. D'où provenait ses pouvoirs, pourquoi elle les avait reçus, l'idée de "deux facettes d'une même pièce", d'unité, de dissociation, d'interdépendance. Et puis, son visage s'éclaira.

-Je crois, dit-elle, que je commence à comprendre.