A moi de te raconter qui je suis

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 Qilby est curieux par rapport au fonctionnement de mon monde, j'ai dû lui expliquer beaucoup de chose juste pour le début de mon histoire. Heureusement il comprenait bien les objets ou les lieux après les lui avoir décrits au moins une fois. Il écoutait avec attention chacune de mes péripéties, lâchant un petit « ma pauvre » lorsque je lui ai parlé de mon agression de Rebecca avec tout son groupe. Je me suis permise d'omettre ma rencontre avec la Déesse du Wakfu et surtout avec Nora. Mon intuition me disait qu'il n'avait pas à savoir ce détail important. J'avais donc conclu en disant qu'après le passage du camion je me suis retrouvé complètement perdu ce qui n'était pas totalement faux et que j'ai couru longtemps pour finalement lui rentrer dedans et finir assise en train de discuter.

Je me suis même permise de l'imiter avec une voix de vieil homme, ça a fait rire Qilby et il m'a dit qu'il n'était pas si vieux que ça. Après cela nous avons beaucoup discuté, beaucoup ri aussi j'ai découvert une amitié envers Qilby qui était visiblement réciproque. Puis à un moment Qilby est redevenu sérieux pour me demander :

« Et tes blessures, sont-elles encore aussi infectées que tu me les avais décrites ?

Prise de court je suis d'abord surprise puis ensuite indécise. Il est vrai que je n'avais pas regardé l'état de mes bras depuis ma traversé. Hésitante je décide de retirer mon gilet. Une chose m'étonne lorsque je tire les manches pour faire découvrir mes bras. Ces derniers étaient complètement cicatrisés les marques sont toujours bien visible mais plu une seule goutte de sang ne s'en échappe. Je fini par me dire que c'est normal puisque je suis morte les blessures se guérissent beaucoup plus vite.

- Apparemment non... affirme-t-il

- Je pense que c'est plutôt normal pour une morte.

- Une morte ?

- Oui lorsque j'ai percuté le camion j'ai dû mourir c'est pour cela que j'ai fini ici. C'est peut-être le Paradis ? Mais il n'y a pas beaucoup de monde pour un Paradis, je n'ai encore trouvé que toi qui décrète que c'est une prison.

- Espérance...

- Oui ?

- Tu es vivante.

- Mais non ce n'ai pas possible je te l'ai dit j'ai percuté un camion.

Il se met à me pincer le bras très très fort.

- AÎE ! Mais ça fait mal ! Qu'est-ce qui te prend ? m'insurgeais-je en lui tapant la main pour qu'il arrête.

- Si tu étais réellement morte je n'aurais pas pu te toucher et tu n'aurais pas dû ressentir la douleur.

Le simple fait qu'il l'est énoncé à haute voix cette possibilité m'a donné l'effet de tomber de haut. Elle tourbillonne dans ma tête : « En vie, je suis en vie, je suis vivante, mon cœur bat, je suis vivante, VIVANTE ! »

Je me sens partir en arrière, pas de sol dans mon dos. « Suis-je en train de tomber ? Je ne sais pas, je ne sais plus. » Je me rappelle de Qilby qui m'a vue tombé, de ses yeux qui s'écarquillent et de sa peau virant au blanc. « Est-ce que je n'aurais pas rêvé ? »

Je me réveille avec des courbatures, Qilby est présent lui aussi il s'est endormi à mes côtés ce qui me tire un léger sourire. De la main je le pousse légèrement ce qui le fait sursauter.

« Ah tu es enfin debout, tu as fait une sacrée chute dis-moi.

- Que s'est-il passé au juste ? Je n'arrive pas à m'en souvenir...

- Tu t'es évanouie après avoir compris que tu n'étais pas morte. Hélas dans la dimension Blanche on peut très facilement se perdre puisqu'on ne voit pas les murs ou même le sol.

La mission d'Espérance KaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant