Chap17

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Stéphane a toujours été conscient de la chance qu'il avait d'avoir eu Nana dans sa vie, ses frères aussi d'ailleurs et ils ne s'étaient jamais arrêtés de lui manifester leur amour, Alexander l'emmenait en voyage à chacun de ses anniversaires, Pedro en faisait de même lors des vacances d'été, Nicolas lui faisait souvent des cadeau et quant à Stéphane, il l'emmenait dîner tous les quatorze février, histoire qu'elle ne se sente pas triste de n'avoir pas connu l'amour d'un homme.

-Elle vous aime beaucoup.

-Je sais.

Son ton était ferme, peut-être qu'il avait eu une mauvaise journée et ne souhaitait pas bavarder.

-Ça va ta douleur? Demanda t-il après plusieurs minutes de silence.

Elle l'avait complètement oublié.

-Oui. Et ta journée, ça a été?

Elle a posé la question afin de confirmer ses doutes.

-J'ai perdu l'un de mes associés, je me suis disputé avec l'un de mes frères et j'ai failli renversé quelqu'un alors je vous laisse imaginer.

Moësha se rendit vers la cave à vin et en choisit un au hasard sous le regard ahuri de l'homme. Elle déposa la bouteille sur le plan de travail avant de s'emparer d'un tire-bouchon.

Il se plaça devant elle les sourcils froncés.

-Avez-vous une idée du prix de ce vin?

C'était une bouteille de la Romanée Conti Grand Cru du domaine de la Romanée et il n'en buvait que quand il avait quelque chose de spécial à célébrer.

-Ne me dites pas qu'il vaut six mois de mon salaire?

Elle se versa un grand verre de la liqueur écarlate.

-Rebouchez la et remettez là à sa place principale. En plus de cela, vous êtes censé avoir vos règles alors pourquoi du vin rouge?

Sûrement pour le faire sortir de ses gonds.

-D'accord, d'accord.

Elle s'exécuta, revint récupérer son verre et le heurta, renversant son verre de vin rouge sur sa chemise blanche.

Horrifiée, elle resta inerte quelques secondes.

-Ce n'est pas de ma faute.

-C'est du mien, ce ne serait jamais arrivé si je vous avais passé les menottes.

-Je vais chercher des serviettes.

La peur au ventre, elle le suivit jusqu'à sa chambre.

-Donnez la moi, je vais enlever la tâche.

Sa chambre spacieuse était sombre. Aussi sombre que le regard qu'il venait de lui lancer. Il retira sa chemise, comme si ce matin ça ne suffisait pas, elle contempla à nouveau ses larges épaules et son torse bien dessiné. Sa taille fine était en valeur car son pantalon était taille basse.

-Si vous ne sortez pas immédiatement de ma chambre, je suis capable de faire une bêtise.

Son reflet abordait une expression d'assurance alors qu'il venait de jeter sa chemise souillée sur le sol.

-Oh... Euh. Désolée.

Lorsqu'elle regagna la cuisine, ses joues reprirent sa couleur normale et l'homme le rejoignit quelques minutes plus tard.

-Bon appétit. Lui lança t-il

-Vous ne mangez pas?

-Je n'ai pas faim.

-Nana a préparé un

-Je-n'ai-pas- faim. La coupa t-il en séparant cette fois chaque syllabe afin qu'elle comprenne.

Il regagna le salon et se mit au travail, il fallait à tout prix qu'il trouve un autre fournisseur. Il a fallu qu'il le perde pour prendre conscience du mal que son absence faisait à l'entreprise.

-Vous voulez quelque chose?

Il n'avait pas retiré sa tête de l'écran, elle ne comprenait toujours pas comment il savait qu'elle était là. Ne plus avait-il pas dit qu'il n'avait jamais le dos tourné? Si elle avait douté au début, à présent elle en avait la preuve.

-Non, je vous regardais travailler.

Il lui lança un regard confus.

-Dites, à part aller au casino, vous n'avez pas d'autres passe-temps?

-Non. Vous m'en suggérez un?

Après quelques secondes de réflexion, elle lui lança une phrase auquelle il ne saurait jamais attendu.

-Oui. Peindre par exemple.

Nana avait vendu la mèche.

-Qu'est-ce-que Nana vous a dit d'autres?

-Elle m'a dit pas mal de chose.

Plus elle passait du temps chez lui, plus elle en apprenait sur eux et plus l'envie de ne pas la laisser partir grandissait.

-Et vous? Vous lui avez dit quoi?

-Rassurez vous, je ne lui ai pas dit que vous m'avez enlevé. En plus elle ne m'avait pas vraiment laissé le temps de parler.

Il sourit. C'était tout à fait Nana, quand elle commençait à parler. Personne ne pouvait l'arrêter.

-Pourquoi aviez-vous arrêter? C'est dommage de gâcher un tel talent.

-Dit la fille qui n'a jamais vu mes oeuvres. J'ai arrêté parce que j'ai d'autres occupations.

-J'aurais bien aimé vous voir à l'oeuvre.

-Et moi, j'aurais aimé que vous me laissez me concentrer.

Il continua de travailler puis referma son ordinateur une demie-heure plus tard.

-Nana m'a dit pour votre père.

-Vous êtes encore là? Je vous croyais endormie.

Elle a beau essayé mais n'y arrivait pas.

-J'y arrive pas sûrement parce que j'ai beaucoup de question en tête.

-Ça s'appelle: l'effet Nana

Moësha pouffa de rire.

-Pourquoi vivez-vous seule dans une aussi grande maison?

-J'aime avoir de l'espace tout comme j'aime être seul.

Il a toujours aimé être seul tout comme Alexander.

-Vous penserez autrement lorsque vous aurez des enfants.

-Je n'en aurai pas.

-Pourquoi?

-Parce que je n'en ai pas besoin. Les enfants sont synonymes de problème et même à vingt-cinq ans Pedro en est la preuve.

Là dessus il avait tord. Comment pouvait-ils qualifier les enfants de problème?

-D'autres questions?

-Nana a aussi ajouté que vous m'aimiez bien. Que voulait-elle dire par là?

-Je vous laisse imaginer. Bonne nuit mademoiselle Baker.

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Piégée par un mafieux (SDM. T1) Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon