Chap14

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Ils s'attablèrent afin de déguster le breuvage réconfortant.

-Vous avez l'habitude de porter autre chose qu'un costume?

Il la fixa longuement puis aquiesça sans mot dire.

-Parlez-moi de votre enfance.

-Il n'y a pas grande chose dire, j'ai eu un père sévère et peu souciant. Je n'ai pas profité de ma merveilleuse mère car un cancer lui a ôté la vie beaucoup trop tôt. Les choses ne s'étaient pas améliorées avec la présence de la mère de Pedro qui nous a fait vivre un calvaire car elle voulait papa à elle seule. J'étais tout de même heureux de les avoir tous les trois.

Moësha fit semblant d'être surprise.

-Trois vous dites?

-Ce n'est pas la peine, je sais que vous nous écoutiez hier soir.

Moësha se sentait triste pour lui car il savait ce que ça faisait de grandir sans mère mais son père à toujours fait de son mieux pour combler ce grand vide. Au moins ils avaient quelque chose en commun.

-Désolée, je ne pouvais pas m'en empêcher.

-Inutile de me mentir, je commence à vous connaître par coeur.

Elle fixa ses yeux dans son assiette quand elle sentit le regard de l'homme la traverser.

-Je suis certaine que vous avez hérité du caractère sévère de votre père.

-Il ne vous suffira que de regarder Alexander afin de changer d'avis.

Son portable se mit à sonner une, puis deux ensuite trois fois avant qu'il ne réponde. C'était le boulot, il semblait y avoir un problème avec l'un des fournisseurs.

-C'était le travail.

-J'avais remarqué. Vous êtes doué avec les mots.

-Je suis aussi doué avec la langue et les doigts.

Subitement, elle sentit son coeur battre plus vite et son visage s'empourprer sous le visage sérieux de l'homme. Elle en fut étonnée. Il commençait à produire d'étrange effet sur elle.

-Avec la langue pour déguster les mets succulents comme la votre et les doigts pour appuyer sur la gâchette. Corrigea t-il

Elle sourit. Ses grands yeux brillaient et ses dents blanches s'étincelaient entre ses lèvres roses.

-Et dire que je vous croyais coincée.

-Vous pensez quoi de moi ?

-Je pense que vous êtes jeune et innocente.

Il la contempla d'un air rêveur.

-Vous êtes aussi très charmante. Ajouta t-il

Ça, elle le savait déjà puisque Ted ne cessait de la lui rappeler à longueur de journée, mais ne pouvait s'empêcher de rougir et de murmurer un faible merci après avoir détourner les yeux.

-Vous l'aimez beaucoup?

Elle releva la tête, bien sûr la question lui était adressé et il faisait sûrement allusion à Ted.

-Oui.

-Comment le savez-vous? 

-Je me sens en sécurité avec lui, quand il n'est pas là je sens qu'il me manque quelque chose.

-Et pourtant je vous ai enlevé sous son nez avant-hier soir. Il n'est pas là mais vous mangez tranquillement en me bombardant de question.

Ne sachant quoi répondre, elle se pinça la lèvre inférieure jusqu'au sang.

-Vous avez une piètre idée de l'amour mademoiselle Baker, repensez les choses.

-Et vous? Vous en savez quoi? 

-Pas grande chose.

*

Ce soir là, Stéphane n'arrivait pas à dormir, se rendit au salon et décida de travailler sur son ordinateur.

-Vous ne dormez pas ?

Elle était surprise qu'il aie sentit sa présence alors qu'il était de dos.

-Comment savez-vous que je suis là?

-Je n'ai jamais le dos tourné, surtout quand l'ennemi est là.

En effet, quand elle a entendu un bruit dans le salon, elle sut qu'il travaillait car c'était ce qu'il faisait la majeure partie de son temps.

-C'est plutôt vous mon ennemi, c'est vous qui me privez de ma liberté. 

Quand elle inclina sa jolie petite tête, des pensées pervers lui traversèrent l'esprit. Il n'arrivait pas à lui enlever de la tête l'idée de la sentir sous lui, voir ses épais cheveux s'éparpiller alors qu'il lui faisait l'amour.

-En effet.

Il refusait de se l'avouer mais était content qu'elle soit là. Ça faisait tellement longtemps qu'il n'était pas entre de très bonne compagnie.

-Vous faites quoi de vos temps libres ?

-Vous m'avez déjà posé cette question.

-Et vous ne m'aviez pas répondu.

-Je vais au casino.

Le jeune femme examina avec attention le visage de l'homme assit devant elle.

-Vous voyagez souvent? 

-Très souvent. J'ai toujours rendez-vous avec des hommes d'affaires dans différents pays.

-Vous avez pour habitude de voyager sans qu'il ne s'agit de travail?

-J'ai voyagé une fois pour assister au mariage d'un de mes frères.

À présent, elle le regardait bizarrement et il le remarqua.

-Ça m'arrive parfois de me rendre sur mon île quand j'ai envie de me couper du monde.

Il replongea ses yeux dans l'écran.

-Pourquoi vous ne m'avez pas encore achevé ?

-De un, je suis incapable de faire du mal à une femme, de deux, je vous ai donné ma parole et je n'en ai qu'une. Mais si vous tenez temps à mourir je connais des gens qui se feraient une joie de vous aider.

Il lui avait donné sa parole et pourtant elle était encore bouleversée.

-Donc, vous allez me laisser partir?

-Pas demain, ni le jour suivant et peut-être pas la semaine suivante mais oui, je vous laisserai partir, vous avez ma parole.

Elle hésita quelques secondes puis sortit brusquement de la pièce.

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Piégée par un mafieux (SDM. T1) Where stories live. Discover now