2|57. « C'est ce qui vous a conduits à l'échec. »

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❝ 𝓛'entraînement des Bleus vient de se terminer, ce qui signifie qu'il est maintenant l'heure des séances de kinésithérapie. Ma conversation avec Lucas résonne dans ma tête depuis plus d'une heure et je me rends compte qu'il m'a complètement retourné le cerveau parce que je ne sais plus du tout où j'en suis dans ce que je ressens. J'ai toujours su que je n'avais pas de sentiments pour lui, mais c'est plutôt ce qu'il m'a dit au sujet d'Antoine qui m'a en quelque sorte bouleversé. D'ailleurs avec Lucas, on a décidé de prendre nos distances, je pense que c'est mieux ainsi pour lui car, contrairement à moi, lui est amoureux de moi, à ma grande surprise. Je m'en veux de l'avoir embrassé à deux reprises alors que je ne ressens rien pour lui, j'ai réagi exactement de la même façon que lors de notre premier baiser avec Lucas. J'étais triste, j'avais besoin d'attention et il était là à ce moment-là.


Alors après notre discussion, Lucas est parti rejoindre l'équipe médicale qui se trouvait près du terrain, alors que moi, je suis restée en haut des gradins à réfléchir sur tout ce que je fais de travers depuis de nombreux jours. Je crois qu'il est grand temps que je me reprenne en main et que j'arrête de faire n'importe quoi pour le bien de tout le monde parce que je fais souffrir les personnes qui m'entourent à cause de mes bêtises. J'ai fait du mal à Antoine, j'en fais aussi à Lucas, et il est temps que cela cesse.


Je rejoins alors difficilement la salle où je suis censée masser les Bleus aujourd'hui. J'évite du mieux que je peux de passer devant le terrain pour ne pas voir qu'Antoine et Kim sont encore une fois ensemble à rigoler et à se charrier. Je décide d'y faire abstraction et avance rapidement vers ce qui fera office de cabinet. Il s'agit d'une grande salle où il y a plusieurs tables de massage, cela signifie que je vais faire mes séances dans la même pièce qu'Alex ce qui est loin de me déranger. En revanche, je préfère quand même lorsque je suis seule avec les garçons car c'est le seul moment où ils se confient pleinement à moi, surtout avant un match.


Dès que j'arrive dans la salle, je m'assois directement sur une chaise en attendant que le premier joueur arrive parce que mon ventre me fait toujours vraiment très mal et je ne sais même pas comment je vais pouvoir masser les garçons correctement. Être kinésithérapeute, c'est assez physique, on passe notre temps à soulever des jambes, mettre toute notre force dans les massages, etc., alors là, je crois qu'il va falloir que j'adapte mes exercices pour éviter de faire trop d'efforts pour mes bébés.


Les séances s'enchaînent alors rapidement, les Bleus profitent de cet instant pour se détendre avant le match pendant que j'essaye, comme toujours, de les motiver et de les encourager. Ils ont l'air relativement sereins face aux Danois et ils ont toutes les raisons de l'être puisqu'ils sont sûrs d'être qualifiés pour les huitièmes de finale. Ils veulent juste profiter de ce match pour prouver de quoi ils sont réellement capables. Près d'une dizaine de joueurs étaient passés sur ma table de massage et le prochain à se faire masser est Antoine. Celui-ci entre dans la pièce, les yeux rivés sur son téléphone, son casque sur les oreilles et il s'installe devant moi sans même lever le regard vers moi ou m'adresser un mot. Je me contente de faire mon travail et je le masse alors dans le silence qui est assez pesant pour moi, je dois l'avouer.


𝒕𝒘𝒐 𝒚𝒆𝒂𝒓𝒔 𝒍𝒂𝒕𝒆𝒓 [𝒂𝒈]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant