Étincelle Flamboyante

chapitre 27 -questionnements

Je glisse mes fines jambes sous les draps, je pose l' oreiller contre le mur pour pouvoir être adossé à ce dernier. J' incline légèrement mon corps vers kail qui était exactement dans la même position dans le lit. 

-Tu voudrai dormir ? 
Dit-il en voyant que je me glisse dans le lit. Je secoue la tête. 

-non non, je me réchauffe juste. Je crois que toute cette histoire me glace le sang…
Je finis ma phrase en le regardant, il fait de même,  me donnant un sourire réconfortant. Me chuchotant : "je suis là".

-merci… il y a autre chose qui me perturbe… il y a mes mains, il se passe quoi dans mon corps ?

Il se penche un peu pour prendre mon poignet sous la couette . Il rapproche mon bras sous ses yeux, regardant les traits qui se désignent.  Il appuie, passe sa main, sens, regarde sous toutes les coutures avant de hausser les épaules. 

-je ne sais pas trop , c' est à l'intérieur de ta peau, pas une blessure,  je pense que c' est en rapport avec ton don . Esteban a dit qu' il verrait demain avec toi. C' est lui qui est le plus calé sur le sujet. Si c' était grave il aurait réagit directement, ne t' inquiète pas.

-D'accord… et tu peux pas me faire les entraînements ?  Esteban… il est… comment dire… effrayant. Il ne fait que de menacer, constamment. Je pense qu'avec toi ça serait plus simple et plus doux ...?

Il secoue la tête négativement .
-je ne peux pas. Je n'ai pas les connaissances. Il n'est pas prof,  il fait surement de son mieux… enfin en face d' un chasseur, il ne sera pas doux avec toi, il sera effrayant.  Alors ça t'habitue à avoir cette peur. Ne te laisse pas faire, Esteban te met à l'épreuve. Il attend seulement que tu l'affronte, tiens lui tête, ensuite il changera sûrement.  Il n'est pas très empathique mais c' est le temps qu'il t'accepte. Il sait très bien que tu ne vas pas devenir un soldat, néanmoins avec l'expérience du terrain, il dit qu' il est obligé d'apprendre à contrôler la peur. Sinon… c' est la fin.. La seule méthode d'après lui, c'est d'apprendre à contrôler la peur par la peur elle-même.

Il s'arrête un instant, voyant mon visage pâlir, il passe ses doigts sur ma joue en ajoutant. 

Ne t' inquiète pas , ce n' est pas un mauvais garçon. Il te montre sous ses mauvais jours. Mais il te fera jamais de mal.

-même s'il peut prendre toutes les décisions à mon sujet ? 

-oui ne t' inquiète pas, allez viens là, ça va aller.

un petit mouvement de menton vers moi accompagné sa paroles. Il tend son bras, alors je me roule sur le côté pour venir contre lui. Il referme ces deux bras autour de mon corps. Je prends une grande respiration en fermant les yeux, comme si mon cœur se gonflait de ce moment.  Une petite chaleur vient s'installer dans ma poitrine. Je ferme les yeux,  profitant de ce doux moment . Nous restons ainsi un petit bout de temps. L' une de ces mains joue avec mes cheveux alors que l'autre caresse le haut de mon dos.
Il recule le haut de son buste, pour pouvoir croiser mon regard. On se regarde tous les deux, il vient caresser ma joue dès le bout des doigts, montant de ma tempe jusqu'à ma mâchoire. Traçant une ligne invisible de caresse. Ces doigts effleurent ma peau, comme si celle-ci était fragile. Puis il s'approche de moi, pour poser ces lèvres sur le haut de mon crâne avant de me serrer contre lui une seconde fois. 

Il vient se séparer de moi, je sens la chaleur de son corps s'éloigner de moi, au même rythme que lui glisser hors du lit . Il met la couverture sur mes épaules. 

-Tu devrais dormir.  Demain une nouvelle journée attend.  Tu as suffisamment d'informations aujourd'hui. 

Je fronce les sourcils, avant de prendre une mine boudeuse. 

-je veux pas , j' ai fait une sieste toute l'après-midi. 

Il prend les oreillers juste à côté de moi pour venir me le balancer sur le visage. 

-me fait pas cette tête là. Je vais me douché, regarde la télé si tu veux mais après je dois aller dormir, donc toi aussi. 
 Dit il en sortant de la chambre. J'entend l'eau couler quelques minutes plus tard, je me relève pour prendre la télécommande et allumer la télé.  Je marche vers la fenêtre pour passer ma tête par celle là. Je sens le vent tapé contre mon visage. Cette sensation me rafraîchit.  Mais elle me manque terriblement. Par cette fenêtre,  je pouvais partir ,là maintenant. Pourtant, je ne le ferai pas. Je garderai cette envie entassé mon cœur. Je ne peux pas me permettre de prendre ce risque.  Ici me terrifie,  mais dehors me semble inconnu dorénavant, hostile. Je recule légèrement de la fenêtre,  pour rejoindre le lit en soupirant légèrement. 

Kail n'a pas tardé, il était en jogging avec un t-shirt blanc. Il s' est glissé dans le lit , tout en éteignant la télé. 

Il se retourne vers moi. 

-au lit maintenant.

Je hoche la tête, avant d'aller sur le matelas gonflable. Il ferme la lumière,  puis les yeux.  Je fais pareil. Me tournant dans tous les sens pour trouver une position confortable. Mais je me place sur le dos regardant le plafond, ou plutôt le noir de la nuit.

-kail ? Tu dors?

-humm? fit il en grognant. 

-je verrai quand ma mère ? 

-on plus tard, bientôt.  Demain si tu veux ...