20- Premier rendez-vous

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TW : chapitre coquin

Anakin

─ What ? je glapis malgré moi.

─ Chut ! Nous sommes dans une bibliothèque ! se moque Martial.

Il a déniché un super spot, l'endroit est sympa et désert.

J'ai diné avec les autres, qui se marrent car je vais mieux.

─ Je ne suis plus célibataire les gars !

Je suis venu à moto et avant de franchir les portes de la bibliothèque j'ai enfoncé sur mon crâne, la capuche de mon sweat. J'ai un bonnet et des lunettes de confort que je ne porte jamais, pour respecter ses consignes de discrétion. J'ai l'impression d'être une espèce de Clark Kent.

La bibliothécaire, une petite mamie avec un chignon, ne m'a pas jeté un regard.

J'ai eu un coup au cœur en m'enfonçant entre les étagères de livres et en le découvrant, mon miracle personnel. Il est déjà là, en train de bosser et je me suis installé à côté de lui, heureux et intimidé.

Il n'y a qu'une dizaine d'étudiants, éparpillés sur les grandes tables blanches lustrées. C'est sympa cette baie vitrée qui donne sur un jardin suspendu. L'endroit est moderne, calme et surtout il est là. Nous sommes entourés de livres ouvragés d'architectures.

J'avoue qu'en allant au rendez-vous, j'ai eu un peu peur, réalisant que je ne discute qu'avec mes copains et quelques personnes de ma promo. Je parle souvent de sport, quant aux filles, c'est pire ! Puisque la vérité bien nulle c'est que je m'arrange toujours pour me saouler avant d'y aller et bien sûr nous ne parlons pas quand nous baisons !

Donc là, je vais tester un truc inédit : parler à quelqu'un qui m'attire, quelqu'un d'intelligent. J'espère que je ne vais pas passer pour un gros con ! J'ai peur soudain ! Je réalise que le draguer n'a pas été si dur que ça par rapport à la difficulté de l'intéresser !

Quand je me suis assis à côté de lui, intimidé, il m'a chuchoté sur le mode espion lui aussi, sans lever le nez de son livre :

─ La bibliothécaire reste normalement en bas, nous avons le coin pour nous.

Ma peur s'est envolée, c'était mon chéri.

Je me suis blotti contre lui, guère discret, en glissant ma tête dans son cou, jusqu'à ce qu'il me repousse gêné, car les autres étudiants nous regardaient.

J'ai pris mon ordi et je fais mes devoirs en lui tenant la main sous la table, ce qui n'est pas super pratique, mais il est d'accord. De temps à autre je lui réclame un bisou. Il me tend les lèvres et nous nous embrassons, c'est paradisiaque. Il ne cesse de me rappeler que nous sommes dans une biblio, pas dans une chambre.

Mon exclamation intempestive, c'est parce qu'il m'a expliqué qu'il a été élevé par deux femmes lesbiennes. Je n'en reviens pas !

─ Sérieux ? j'insiste conscient d'être lourd sur le sujet.

─ Tu vois comment tu traites l'homosexualité des autres ? Dis-toi que les autres feront la même chose pour nous ! D'ailleurs mes mères se sont toujours un peu cachées.

Il me parle tout en continuant de faire des calculs sur sa calculatrice. Il est appliqué, sérieux, patient, drôle et parfait !

Je sais que je me comporte comme une midinette énamourée, je le regarde en clignant des yeux. Il arrête ses calculs et me sourit, adorable, il me caresse la tête en tapotant mon bonnet.

─ Non je trouve ça cool, je suis surpris c'est tout ! j'avoue.

Il rigole silencieusement, puis me caresse la main avec son pouce.

─ C'est pour cela que chez moi il n'y aura pas de souci.

Il me fait un clin d'œil avant de poursuivre.

─ Carla notre voisine est l'amour de ma mère. Je les trouvais au lit toutes les deux le matin, quand je voulais un câlin, moi, je trouvais ça normal ... plus tard, j'ai rencontré mon géniteur et il est assez décevant ! Enfin bref et toi ? Une famille, comment ?

Je lui vole un baiser, lui refais un câlin et fais les gros yeux à une fille qui n'arrête pas de nous mater. Je remonte mes lunettes sur mon nez, qui me gênent.

─ Au fait je t'adore avec des lunettes, ajoute Martial.

Je lui raconte ma famille, mes parents cools, la fratrie avec mon grand frère qui me chouchoute, les jumeaux qui m'ont toujours donné l'impression d'avoir des gardes du corps personnels pendant toute ma scolarité. Ma sœur avec qui je me castagne !

─ Tu as déjà ressenti de l'attirance pour un garçon ? demande mon amour.

─ Non jamais ! Mais jamais pour une fille non plus ! et toi ? je demande.

─ Je me doutais de mon attirance pour les mecs, certains mecs baraqués me plaisent. Radi a des pect...

Je suis jaloux immédiatement.

─ Tu ne regardes plus que moi ! je rouspète.

─ Promis, je ne regardais pas spécialement avant. Il s'amuse de ma jalousie, il pose sa main sur ma cuisse me faisant sursauter.

Nous sommes éperdument curieux l'un de l'autre, de nous découvrir. Moi je voudrais aussi le déshabiller, le toucher, ce que nous ne pouvons pas faire ici.

J'apprends qu'il adore le vert et lui découvre que j'ai un faible pour le rouge. Il adore sa ville de Cherbourg, la mer et moi je lui ai parlé de mon appartement à Paris, surtout de notre maison en Dordogne à Bergerac là où je me sens vraiment chez moi. Je veux l'y emmener.

─ La bibliothèque ferme à minuit, on reste jusqu'au bout ? Avec de la chance on restera seul ! je lui chuchote.

─ Ne rêve pas ! Les élèves ici restent tard.

Je lui murmure à l'oreille :

─ Où est-ce qu'on va pouvoir faire des câlins ?

─ On verra ne t'inquiète pas ! chuchote mon amour.

─ Dis, j'y pense. Je me dépêche de poser une question pour me changer les idées de ma queue et de mes envies de lui. Il me regarde. J'adore ! j'adore ! j'adore !

─ Tu sais faire du kitesurf ?

Je me garde de lui avouer que j'ai été regardé son dossier scolaire.

─ Oui ma mère est championne de France et nous vivons à Cherbourg. Carla, elle nage en mer super loin. Moi aussi j'en ai fait beaucoup. Je n'ai pas eu le choix !

Ma mâchoire se décroche ! Martial n'arrêtera jamais de me surprendre. Je lui caresse la tête appuyant sur ses boucles épaisses pour les écraser et je frotte ses joues pour le taquiner.

─ Pauvre bébé Martial qui a été obligé de faire du kite.

─ Tu rigoles ! À huit ans, elle m'emmenait déjà ! Je n'avais aucune chance d'y échapper.

─ Mais tu aimes ça ? j'insiste, car moi j'adore ce sport.

─ Oui j'aime ça et j'aimerais en faire avec toi, me susurre mon tentateur à l'oreille.

Quand il me dit ça, il m'achève. Je frémis.

─ Qu'est ce qu'il t'arrive ? s'inquiète Martial.

─ Je viens de ...venir ! Rien que de t'écouter. Tu m'as dit : avec toi et voilà je suis plein de sperme.

Il rigole, gêné.

─ Tu veux y aller ?

─ Je vais me nettoyer, je reviens. Où tu viens avec moi ?

─ C'est une bibliothèque ! me répète pour la millième fois mon ratde bibliothèque.

Basket & Astrophysique [ BL]Where stories live. Discover now