13- Samedi d'Anakin

448 43 22
                                    

Anakin 

Samedi matin, en courant avec l'équipe, j'ai reconnu au loin Radi et d'autres gars de l'équipe qui se trainaient, mais pas de Martial. Quand on rentre à la maison, le coach est là pour un dernier debrief et il nous demande de nous reposer pour la journée.

─ Faites vos devoirs, détendez-vous et on se revoit seulement à dix-huit heures pour un dernier échauffement.

L'idée de ne pas bouger de la journée et de faire des devoirs ne m'enchante pas, mais j'en ai un paquet en retard donc c'est l'occasion de m'y mettre.

─ Quelqu'un veut des places VIP ? demande Jonas.

Je relève la tête, soudainement intéressé : ce sont des places au premier rang généralement pour les chéries ou la famille des joueurs.

─ Peut-être coach, je m'entends répondre.

Les autres me regardent avec des yeux ronds.

─ OK mon grand, je te garde des places. Si tu n'en veux pas, tu me préviens.

Le coach ricane.

─ Je ne pensais pas voir Anakin me demander des places ...les temps changent !

─ Bien quoi je peux avoir envie d'inviter quelqu'un ! je fais ébahi. Je ne dis rien moi, quand ils demandent des places.

─ On est curieux de voir de qui il s'agit ! se moque Sébastien.

Je m'éloigne et m'installe sur un des canapés et prends mon portable. J'écris à Martial pour lui proposer de venir me voir, en lui précisant que j'ai des places au premier rang. J'espère qu'il comprendra le message : soit mon amoureux !

Il me répond qu'il ne viendra pas au match, il a prévu d'aller à une conférence. Une excuse minable pour m'envoyer promener. Il me donne sa réponse : c'est non !

Je jure furieux et dépité part dans ma chambre. Il pourrait un peu me faciliter les choses, il m'énerve.

Le pire c'est que je dois rappeler le coach péteux pour libérer les places. Je bosse allongé dans mon lit d'une humeur maussade, quand Alex passe me voir un peu plus tard.

─ Tu veux en parler ? demande-t-il.

─ Non !

─ Viens avec nous.

─ Je bosse. Je lui montre mes classeurs sur les genoux qui dorment depuis une bonne heure déjà.

─ Viens bosser avec nous.

─ Je ne veux pas qu'on parle de moi !

─ On ne va rien dire ! promet Alex.

Je le suis avec mes bouquins, je bosse en râlant ce qui m'a permis au moins de me remettre à niveau. Ma déception est tenace, je découvre mon premier chagrin d'amour et ça fait super mal. Dire que je rigolais en lisant le désespoir des amoureux dans les romans, je comprends mieux maintenant.

Pendant un moment les autres ont bossé en supportant ma mauvaise humeur, puis ils se sont mis aux jeux vidéo.

─ Anakin ? Viens m'affronter, je vais t'éclater au combat ? propose Ben.

─ Tu rigoles je suis de mauvaise humeur ! C'est moi qui vais faire un carnage !

Le jeu perme de tuer avec toute sorte d'armes des monstres et je dégomme tout sur mon passage y compris mes potes.

─ Ok ne te fâche pas tire encore sur les zombies, rigole Alex.

Je me suis rendu au stade le soir, la boule au ventre, mais dès que je suis arrivé dans les vestiaires j'ai tout oublié happé par l'excitation d'avant-match. Mehdi me charrie, essayant de savoir ce qu'il m'arrive et nous battons comme des fous.

Je suis énervé et cela me rend très lucide sur la stratégie, mais le cœur n'y est pas et notre victoire est limite. C'est comme si je n'arrivais plus à communiquer avec les autres. Je sais que c'est de ma faute et ça m'énerve grave ! Ou plutôt c'est de la faute de Martial !

Je fête la victoire de notre match à une énième soirée. Des tas de filles sexy et de mecs sont là, mais pas celui que je voudrais voir.

Nous sommes sur un rooftop dans Paris, l'espace est classe et la musique bonne, mais je reste comme un con à bouder dans un fauteuil. Mes copains s'agitent sur la piste de danse ayant renoncé à me faire entendre raison. Je lui envoie un texto alors qu'il est une heure du matin, j'en ai assez de cette fête sans lui. Je suis toujours fâché après lui, mais je craque.

Tu dors ?

Je reçois une réponse qui me fait battre le cœur.

Non et toi tu ne devrais pas te reposer ?

Non je suis en soirée je vais me taper une super nana.

J'espère le rendre jaloux, mais bien sûr c'est faux.

Je t'ai vu au match, bravo tu as super bien joué et l'équipe aussi.

Tu étais dans le public ?

Je relève la tête, horriblement déçu qu'il ne m'est pas fait signe. Il est compliqué à suivre. Je croyais que je ne l'intéressais pas et à nouveau il me donne de l'espoir.

Oui. En fait ma conférence s'est terminée plus tôt.

Tu as dit que tu ne viendrais pas ! Tu aurais pu bénéficier de places au premier rang.

Mes copains m'ont gardé une place. On est arrivé en retard ...je n'aurai pas voulu être au premier rang. J'ai très bien vu le match de là où j'étais.

Tu aurais dû me dire que tu étais là ! Tu étais où ?

Ça n'a pas d'importance.

Dis-moi.

Tout en haut du côté des vasistas et vers notre panier.

Je voudrais quelque chose, il faut que tu te fasses pardonner.

Dit toujours.

Une photo de toi maintenant.

J'ai du mal lire ?

Non une photo de toi tout de suite.

Je reçois un selfie de lui, grave, sérieux et adorable, il est dans la pénombre en pyjama bleu marine. La pièce semble encombrée.

Photographie ta chambre et ton lit

Il s'exécute ne me demandant pas pourquoi.

Je reçois un message :

Tu dois être fatigué ?

Pas besoin de beaucoup de sommeil. Je voudrais une photo de toi torse nu.

Moi j'ai besoin de sommeil. Je vais bientôt aller me coucher.

Je t'ai demandé quelque chose.

Je reçois une photo, il a ouvert sa veste de pyjama, je vois le torse clair, le pantalon à carreau est posé sur les hanches étroites, ce n'est pas assez... loin de là, mais c'est déjà énorme ....

Bonne nuit je coupe mon tel.

C'est le dernier message de Martial.

Je regarde la photo de ce corps que j'ai envie d'embrasser. Demain je vais le voir et je le déshabille.

Alex qui faisait le fou sur la piste de danse arrive et me demande ce que je fabrique

─ Rien t'inquiète ! Dis, je vais bientôt rentrer.

─ On rentre ensemble !

─ Je vais vous gâcher vos coups.... Restez sans moi ! Tu préviendras les autres OK ?

Basket & Astrophysique [ BL]Where stories live. Discover now