35- Le repas chez les parents

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─ C'est un peu rapide pour les rencontrer, on va trop vite, c'est ridicule ! murmure mon amour embêté qui se mord les lèvres alors que je slalome entre les voitures sur le périphérique.

Il ne me dit pas que je vais trop vite pour la conduite, mais ses poings serrés sur ses jambes maigres parlent pour lui.

─ Martial relaxe, cela va bien se passer, c'est juste un déjeuner chez des gens. Pas de prise de tête.

Je l'admire ouvrir la bouche puis se taire, cela doit cogiter sec dans sa tête.

Je pile, évitant la voiture devant moi de justesse.

─ Gloups ! Désolé !

Je suis trop distrait par mon bel amour.

Il s'est excusé de s'être fait chopper par mon père, mais finalement cela m'arrange. Les choses sont simples, nous allons faire connaissance et je n'aurais pas à me cacher.

Il rajuste son polo sur son pull, il est adorable, on dirait un enfant modèle pour une marque de bonbon anglais.

Il a l'air sage comme une image, mais nous ne l'avons pas du tout été ce matin, pour mon plus grand bonheur. Heureusement d'ailleurs qu'il a ce côté cool et accessible, car je ne l'ai pas beaucoup vu et il m'a prévenu qu'il bosserait de plus en plus pour garder sa place en troisième année.

J'arrive dans le quartier résidentiel de l'ouest parisien, les grands immeubles haussmanniens évoquent mon enfance. J'allais activer la porte du parking souterrain, quand une place libre, rare comme un trèfle à quatre feuilles, me tend les bras, juste devant, ça c'est cool. Nous sortons et Martial prend ma main et croise déjà mes doigts avec les siens. Il a tenu à emmener des fleurs, ma sœur va le charrier. Il flippe et tremble comme un malade.

─ On est en retard, on n'aurait pas dû...

Alors là, je préfère baiser et être en retard pour ma part ! Mes parents attendront ! Je n'ai pas demandé qui serait là aujourd'hui. Je suppose qu'il n'y aura pas mes frères, puisqu'ils se sont tous vus au nouvel an.

Martial lève le nez, admire le grand boulevard animé et commerçant, les boutiques bourgeoises. Je lui désigne l'immeuble de pierre et il me suit, résigné.

Dans le grand escalier de marbre recouvert de velours rouge il pousse un cri, mais quand je lui lance un regard interrogateur il secoue la tête.

─ C'est pour atténuer le bruit, je glisse.

C'est vrai que cela fait assez tapis rouge de star. Je me rappelle qu'Alex m'a dit qu'il était impressionné au début.

Je tire Martial et commence à monter quatre à quatre, mon rythme normal, quand je sens une résistance derrière moi. Martial s'est arrêté et sort son aérosol, il souffle un peu. Je dois faire une pause.

Il a raison autant qu'il n'arrive pas en crachant ses poumons chez moi. Nous sommes déjà au deuxième, il ne reste qu'un palier.

Je n'ai pas le temps d'en dire plus, qu'il s'écroule par terre, inconscient dans l'escalier.

Et merde !

Il est blanc comme un linge.

J'appelle mon père qui heureusement décroche aussitôt. Cela va faire une entrée encore plus en fanfare que je ne l'aurais voulu.

─ Fiston vous arrivez bientôt ?

─ Papa, on est dans l'escalier de l'immeuble tu peux descendre, Martial s'est évanoui.

─ Je vais venir avec ta mère c'est la pro du médical, désolé.

Du charivari au-dessus, m'indique qu'ils arrivent. Toute ma famille ! Mon père et ma mère, mes frères qui veulent aider sans doute et ma sœur curieuse.

Basket & Astrophysique [ BL]Where stories live. Discover now