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Moment oublié : Tome 1 - Ch9 Ma Bien-Aimée (2)

Tome 1 (HP6) : Vacances de Noël, soir du Nouvel An – Ch9 Ma Bien-Aimée

         Le soir, les jumeaux revinrent au Terrier pour célébrer le Nouvel An. A minuit, ils firent exploser des Feuxfous Fuseboum dans le jardin et ils s'émerveillèrent de longues minutes face au spectacle.

         Ginny descendit dans le salon, toujours un peu énervée par la lettre de Dean. En y entrant, elle vit Bill et Fleur enlacés sur un fauteuil, et Harry et Ron, assis sur le fauteuil d'en face, où ils étaient occupés à commenter des photos dans En vol avec les Canons. Harry leva les yeux du livre lorsqu'elle s'assit à côté de lui et lui sourit grandement.

« Ne me dis pas que Ron te force à lire ça, grimaça Ginny en jetant un coup d'œil dégoûté au livre.

- C'est son livre, répliqua Ron en fronçant les sourcils.

- Harry, ne me dis pas que tu supportes les Canons de Chudley ! s'horrifia Ginny.

- C'est Ron qui m'a offert ce livre, il y a quelques années, marmonna Harry en fuyant son regard.

- Et il l'aime beaucoup, ajouta Ron en fusillant sa sœur du regard.

- C'est un livre très intéressant » fit Harry d'une petite voix.

         Ginny fixa Harry, incrédule. Il ne pouvait tout de même pas supporter une équipe aussi nulle !

« Les Canons de Chudley n'ont pas gagné la coupe depuis 1892 ! s'exclama Ginny. Tu ne peux pas les soutenir ! Il n'y a que les idiots comme mon frère qui continuent de croiser les doigts et de garder espoir ! Même leur slogan est nul !

- Les Canons de Chudley ont remporté la coupe de la Ligue vingt-et-une fois ! s'indigna Ron. Ta vieille équipe des Harpies ne l'a gagné qu'une fois !

- En 1953 et après sept jours de match ! s'exclama Ginny. C'était une victoire mémorable ! Et nous sommes bien mieux classées que vous depuis des années !

- Je préfère soutenir ma région, répliqua Ron.

- Et je préfère soutenir une équipe féministe !

- Une équipe sexiste oui, grogna Ron. C'est sexiste de refuser les hommes.

- Qu'est-ce que tu en penses, Harry ? » demanda Ginny en le regardant.

         Il prit un air inquiet et les regarda à tour de rôle.

« Euh... vous avez tous les deux de... de bons arguments... Je... j'aime bien les deux équipes.

- Mais quelle équipe supportes-tu ? insista Ginny. Ne réponds pas les Canons de Chudley, s'il-te-plaît, je n'ai pas envie d'avoir un capitaine de Quidditch qui a aussi mauvais goût.

- Je... j'aime bien toutes les équipes, en fait, répliqua Harry. Et je n'ai pas mauvais goût !

- Tu ne peux pas supporter toutes les équipes, Harry ! protesta Ginny. C'est stupide ! Où est ton esprit de compétition ? Si tu supportes tout le monde, ça veut dire que tu gagnes tous les ans. C'est encore plus stupide que les gens qui soutiennent les Tornades de Tutshill parce qu'ils sont en tête du classement !

- Comme Cho Chang, grimaça Ron. Je suis d'accord avec toi, Ginny ! Tu dois choisir une équipe, Harry !  

- Je... je supporte Gryffondor, lâcha Harry en refermant son livre. Et en tant que capitaine, je vous demande de me laisser tranquille si vous voulez rester dans l'équipe.

- Ca ne te va pas les menaces, Harry, fit Ginny en levant les yeux au ciel. Et tu ne peux pas me virer de l'équipe, je suis ta meilleure joueuse...

- Ginny ! aboya Molly en entrant dans le salon, son horloge à la main. J'aimerais bien que tu mettes la table, Fred et George sont en chemin.

- Je suis en train de discuter ! s'énerva Ginny. Et pourquoi, c'est toujours moi qui dois mettre la table ?

- Ron, poursuivit Molly en ignorant sa fille, va appeler ton père dans son atelier, on va commencer l'apéritif dans le salon.

- Je peux aider si vous... commença Harry tandis que Ron sortait dans la cour.

- Oh non, Harry, mon chéri, répondit Molly d'un ton affectueux. Tu n'as qu'à rester ici avec Bill et Fleur. »

         Ginny retint un rire en voyant Harry regarder Bill et Fleur d'un air gêné. Ils s'embrassaient sur le fauteuil d'en face sans leur prêter attention.

« La table, Ginny ! » répéta Molly en quittant le salon pour monter à l'étage.

         Ginny souffla d'exaspération et se leva. Elle avait fait à peine un pas, qu'Harry se leva à son tour.

« Je vais t'aider, fit Harry précipitamment.

- Oh merci, Harry ! se réjouit Ginny en lui souriant.

- Au passage, lança Harry en ouvrant le placard des assiettes dans la cuisine, je ne supporte pas les Canons de Chudley. Mais il faut admettre que leur livre est très intéressant.

- Me voilà soulagée, soupira Ginny en plaçant les couverts. Tu avais peur de le dire devant Ron ? Quel courage... ajouta-t-elle en lui donnant un coup de coude.

- Je suis courageux ! s'indigna Harry en commençant à poser les assiettes sur la table. Au cas où tu ne le savais pas, je suis à Gryffondor...

- Oui, Harry, tu es très courageux, railla Ginny en lui tapotant le bras.

- Tiens, tiens, tiens ! fit la voix de George derrière eux. Ne serait-ce pas notre petite sœur préférée ?

- Et notre binoclard préféré ! ajouta Fred. Qu'est-ce que vous faites ?

- On met la table, répliqua Ginny avant de remarquer que sa main était posée sur le bras d'Harry.

- Ca saute aux yeux, fit Fred tandis qu'elle retirait sa main. On dérange peut-être ?

- Pas du tout ! » s'exclama Harry en s'éloignant de Ginny d'un bond.

         Ginny regarda Harry curieusement pendant que les jumeaux faisaient demi-tour en ricanant. Ses joues étaient légèrement roses et lorsqu'il croisa son regard, il fit tomber les deux dernières assiettes qu'il avait entre les mains.

« Je... désolé, je... euh.... balbutia Harry en se baissant pour récupérer les morceaux.

- Laisse-moi faire, Harry, fit Molly qui avait accouru alertée par le bruit. Reparo ! »

         Il attrapa rapidement les assiettes et les posa sur la table, le teint désormais cramoisi. 

« Ginny, termine de mettre la table, lâcha Molly. Harry, mon chéri, viens dans le salon, nous avons commencé l'apéritif... »

         Harry continuait de balbutier des excuses en sortant de la cuisine et Ginny resta immobile quelques secondes. Les jumeaux avaient-ils réellement vu juste, la semaine dernière, à Noël ? Non, pensa-t-elle, elle prenait certainement ses rêves pour la réalité. Harry était peut-être juste à l'ouest dernièrement...