Tsunami Uchiha : les origines

Épilogue

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Epilogue

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Tsunami Uchiha était chef de clan. Aux yeux de Sasuke, ça avait un air de trahison. Un air de mensonge. Il aurait voulu que ce soit elle la menteuse, qu'elle usurpe la place de Père, qu'elle ne soit qu'une voleuse, qu'elle ait tort... Mais la vérité était que c'était son monde à lui qui avait été bâti sur des mirages, et toutes ses illusions s'étaient fracassées en un millier d'éclats tranchants. Plus rien n'était vrai. Plus rien n'avait de valeur. Plus rien n'avait de sens. Son père n'était pas le ninja le plus puissant du clan (l'avait-il jamais été ?). Sasuke n'était pas en sécurité au sein de sa famille (ils étaient tous...). Le clan Uchiha n'était pas un symbole de grandeur et de prestige à honorer (le clan Uchiha comptait quatre membres vivants, et trois-cent vingt-six noms gravés sur un petit mémorial dont les gens détournaient le regard avec honte). Sa mère n'était plus là pour le consoler ou l'encourager (sa mère était morte sur le tatami du salon, suppliant Sasuke de s'enfuir : mais est-ce que ça aurait fait une différence, s'il avait tourné les talons et couru, au lieu de rester pétrifié à regarder le sabre s'abattre sur elle ?). Son frère n'était pas un héros, un idéal à atteindre, un soutien inébranlable sur lequel compter, un modèle à admirer. Itachi était... Itachi avait...

Plus rien n'avait de sens. Tous ces faits confortables avec lesquels il avait grandi, cette vie douillette, naïve et protégée... Tout s'était écroulé du jour au lendemain. Il ne lui restait plus que la vérité : glaciale, dure, terrible. Il ne lui restait plus que Tsunami Uchiha, et il la haïssait. D'où sortait-elle ?! De quel droit était-elle devenu la force régente de sa vie, alors qu'elle n'avait même pas existé dans son petit univers avant que... avant ?! De quel droit les gens l'appelaient Uchiha-san ou Uchiha-sama, comme ils appelaient Père jadis ? Et elle l'acceptait, en plus ! Elle gardait dans sa chambre les rouleaux d'invocations de Père et de Mère, qui étaient si précieux qui Sasuke n'avait jamais été autorisés à y toucher, et elle agissait comme si c'était à elle. Elle avait vendu le district pour qu'il soit rasé, et rien qu'y repenser nouait la gorge de Sasuke, parce que c'était chez lui, chez lui, le seul chez lui qu'il ait connu. Ses affaires lui avaient été rendues, mais d'une certaine façon c'était pire, parce que Sasuke savait que ça voulait dire que Tsunami était allée les chercher. Elle était entrée chez lui, elle avait marché là où Père et Mère avaient été... Et elle avait ramené ses affaires, ses affaires d'enfant, comme s'il était encore un enfant, comme s'il en voulait encore, comme si ça pouvait arranger quoi que ce soit ! Et... Elle avait fait incinérer les membres du clan sans lui. Père, Mère, tout le monde, et la rage lui brûlait l'estomac comme de l'acide. Quelle importance qu'il ait été dans le coma ? C'était sa famille, sa famille à lui bien plus que la sienne à elle, il aurait dû être là, il aurait dû décider, elle lui avait volé ça comme elle avait volé le reste !

Et il voulait hurler, frapper, détruire quelque chose... Mais au final, c'était la vérité. La seule vérité qui comptait. Sa famille était morte. Ils avaient été tués, et tout ce qui restaient du clan Uchiha c'était Tsunami-san et les siens. Il les haïssait pour ça, pour avoir survécu alors que Père et Mère étaient morts et qu'Itachi était... avait...

Sasuke les haïssait tous : Tsunami-san qui était toujours trop occupée pour s'occuper de lui, Izumi-san et la façon dont elle le toisait avec méfiance (comme elle s'attendait à ce qu'il agisse comme... comme...), le petit Hikari et ses sourires timides un peu forcés, Karin Uzumaki qui n'avait rien d'une Uchiha mais qui avait l'air d'avoir une place plus légitime que la sienne au sein de cette famille, et Neji Hyuga qui l'ignorait ostensiblement et qui semblait penser qu'il était ici chez lui. Il les haïssait d'avoir été sauvés alors que lui avait tout perdu. Il les haïssait d'être en vie, d'être ensemble, d'être confiants, alors qu'il faisait des cauchemars toutes les nuits et que le deuil et la colère lui déchiraient le ventre comme un montre cherchant à le dévorer de l'intérieur. Il les haïssait, mais ils étaient tout ce qui lui restait et ça le terrifiait. Il n'avait jamais perdu quiconque avant, et maintenant... Maintenant...