16. Tragédie et guérison

533 42 7
                                    




.

Tragédie et guérison

.

Konoha avait beau être une structure militaire et quasiment dictatoriale, on était loin de l'organisation rigide et de la bureaucratie qu'on trouvait dans les régimes autoritaires comme l'URSS. Chacun faisait un peu de tout. En tant que membre de la Section Commandement, Tsunami jouait les secrétaires pour Shikaku deux jours par semaines, mais elle avait aussi des devoirs nouveaux, comme assister à des briefings avec la Section Intelligence, patrouiller dans les zones secrètes d'entraînement, ou arbitrer les différents entre ninjas... Ce qui était supposé être une des tâches de la police, mais apparemment la plupart des ninjas venaient se plaindre à Shikaku plutôt qu'à Fugaku, et wow, ça en disait long sur l'état des relations entre les Uchiha et le reste du village.

Tsunami devait également participer à des entraînements avec d'autres membres de la Section Commandement, et il ne s'agissait pas juste de se taper dessus. Généralement, un scénario était mis en place (invasion ennemie, catastrophe naturelle, capture d'un nukenin, assassinat discret, escorte d'un diplomate...) et chacun devait proposer une stratégie, puis la mettre en œuvre, puis en discuter après-coup pour étudier les failles du plan et trouver un moyen de les corriger.

Faire partie de la Section Commandement ne signifiait pas qu'on avait forcément un poste de commandement. Cela signifiait juste qu'on dépendait directement du Commandant Jounin. Certains membres de la Section Commandement se retrouvaient dans d'autres départements. Ainsi, Genma et Raidō faisaient tous les deux partie de la Section Commandement, mais Raidō effectuait souvent des missions solos, et Genma avait eu Gai comme capitaine durant des années. Ils n'étaient pas capitaines d'une équipe fixe. Leur lien avec la Section Commandement signifiait qu'ils étaient polyvalents, qu'ils pouvaient diriger une unité avec n'importe quelle spécialité. Ça voulait aussi dire qu'en cas d'attaque du village, c'était vers eux qu'on se tournerait pour coordonner les défenses. Ce n'était pas rien.

Gai était sans doute plus fort qu'eux, mais il ne faisait pas partie de la Section Commandement. Hayama-sensei non plus. Tout comme Anko, Kurenai, Aoba, Ebisu, Tokuma, Yūgao, Atsuo... Une grande partie des gens que Tsunami connaissait, en fait. En revanche, Tsunami croisa plusieurs fois Kakashi Hatake au sein du quartier général, même si elle n'engagea jamais la conversation. Kakashi n'était pas très sociable. Il semblait passer son temps à lire des rapports d'un air désintéressé, ou à critiquer les décisions des autres d'un air désinvolte. Il était exaspérant. Un peu comme une sorte de mascotte qui ne faisait que se morfondre agressivement.

– Kakashi est un cas spécial, lui confia Shikaku un jour où elle l'interrogea à son sujet. Il est extrêmement réticent à travailler avec une équipe, mais vu son potentiel, et le fait qu'il était élève du Yondaime... Ce serait criminel de ne pas le former au commandement.

Tsunami hocha la tête :

– Parce qu'il y a une chance qu'il soit Hokage un jour.

Shikaku lui lança un regard aigu :

– Bien vu.

Grâce à ses souvenirs-rêves, Tsunami avait beaucoup plus d'informations qu'elle ne devrait en avoir sur le climat politique, la personnalité de ses collègues, ou les capacités de leurs ennemis. Mais comme elle ne sortait jamais ce genre d'info de nulle part, ça l'aidait juste à noter des éléments factuels que la plupart des gens ne remarquaient pas. Tout le monde savait que Kakashi était doué : mais de là à dire « il pourrait être Hokage », il y avait un pas énorme. Il fallait une sacrée intuition, et pas mal d'esprit d'analyse. Tsunami ne manquait ni de l'un ni de l'autre, mais elle ne voyait pas le mal qu'il y avait à booster sa réputation en trichant un peu.

Tsunami Uchiha : les origines Where stories live. Discover now