21|Loin

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Le départ de Chloé l'a beaucoup affecté. Tout le monde semblait si loin de lui maintenant. Adrien ne pensait pas pouvoir suivre le rythme. Il a feuilleté une fois de plus le journal intime brisé de Marinette. Il en avait déjà lu la plupart. Ses mots et ses nombreuses entrées nageaient devant ses yeux et prenaient toujours le dessus sur ses pensées. Il ne pouvait pas y échapper. Adrien ne pouvait pas lui échapper.

Il se demandait combien de lettres il allait encore devoir livrer. Ce n'était pas facile de voir les gens que vous connaissiez se briser encore et encore. Il était sûr qu'elle ne le voulait pas, mais cela lui faisait mal et semblait creuser un nouveau trou dans sa poitrine à chaque nouvelle rencontre.

Ce n'était pas idéal, c'est le moins que l'on puisse dire. Adrien était déjà assez triste, mais d'une certaine manière, ce petit voyage ou cette quête ne faisait qu'encourager la tristesse à grandir et à se répandre. A prendre racine dans sa poitrine et à fleurir dans tout espace qu'il pouvait lui offrir. Il était vide, alors les pensées sombres ne faisaient que s'épanouir. Sa seule solution et son seul réconfort était le journal de Marinette et il s'est retrouvé à en feuilleter les pages.

Chère Ladybug

Les choses empirent. Mon corps se détériore. Je fais des allers-retours incessants à l'hôpital. J'ai besoin de la BiPAP pour dormir.

Il m'est même désormais difficile d'avaler de la nourriture.

Mes médecins m'ont dit qu'en moyenne, un patient atteint de SLA mourrait dans les deux à cinq ans. LB Je ne pense même pas pouvoir tenir aussi longtemps.

Je vais de plus en plus mal. Je ne peux même plus marcher tout seul. Mes doigts tremblent trop ou pas assez. Bientôt, je ne pourrai plus écrire. Je veux que tout s'arrête. Tout est bien trop douloureux. Je suis en train de mourir et je veux juste partir en paix.

Je ne veux pas faire durer les choses plus longtemps qu'il ne le faut. Une fois que mes muscles m'auront lâché, que mon propre corps m'aura trahi, que j'aurai besoin d'un respirateur pour survivre, je m'arrêterai. Je lisais un article sur la façon dont ma mort peut aider les autres et je l'ai trouvé. LE DDC. Ou le don après la mort cardiaque.
Une fois que j'aurai besoin d'un respirateur, je pourrai décider de ne plus recevoir de soins et de mourir tout en gardant un sens à ma vie, tout en restant moi-même en quelque sorte. Je peux encore aider les gens après ma mort.

Je veux aider les autres. C'est tout ce que j'ai toujours voulu faire. Mais je ne sais pas quand ce sera le cas.

Toujours,
Marinette.

❝ Always, Marinette ❞ || « au adrinette »  (Traduction En Français) ©Where stories live. Discover now