Chapitre 46 - Une part du Monde

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Les rayons de l'astre du jour déclinaient peu à peu, lorsque la silhouette de Suna s'était illustrée dans le champ de vision d'Akemi. Posté aux côtés d'Atsumu et d'Osamu, mais légèrement en retrait et concentré sur son smartphone, il avançait sans tenir compte de la querelle à laquelle les jumeaux s'adonnaient visiblement. Sac de sport sur l'épaule et vêtus de leurs tenus de survêtements pour les Miya et de son uniforme pour Suna, ils levèrent tous trois un visage en sa direction après qu'Atsumu l'eut montrée de l'index, sans qu'elle ne puisse entendre ce qu'il avait dit pour autant.

— C'est pour ça que Suna s'est remis en uniforme, releva le passeur lorsqu'ils atteignirent sa hauteur. Et qu'il était pressé après l'entraînement

— Pressé ? Je t'ai aidé à ranger, j'te rappelle.

— Oui mais tu marchais vite !

Suna roula des yeux pour toute réponse, avant de soupirer lorsqu'il aperçut le sourire taquin qui flotta sur les lèvres de la jeune fille. Et dans un regard noir à l'attention du blond, il s'avança le premier pour marcher en direction de la gare, non sans maudire le trajet qu'ils devraient partager avec les jumeaux, qui prenaient le train à la même station que lui.

— Ginjima-senpai est pas là ? questionna Akemi, après avoir constaté qu'ils partaient bien à quatre.

— On a croisé Narumi-san, alors il est resté avec elle.

— Ils sortent ensemble d'ailleurs, ces deux-là ? questionna Atsumu en se greffant à la conversation, sous le regard dépité de son jumeau.

— Pas à ce que je sache.

— Mais elle s'était pas confessée à toi, Suna ?

Le silence s'écrasa sur leurs épaules, alors que leur marche se stoppait naturellement. Le soupir qui glissa entre les lèvres d'Osamu n'échappa à personne, et le capitaine parut prendre sincèrement conscience de la bêtise qu'il venait de lâcher.

— Ah désolé, j'aurais pas dû en parler devant ta copine. T'étais pas au courant, Akemi-chan ?

Suna plissa les paupières devant le surnom aussi familier que son coéquipier employa, avant de froncer les sourcils lorsqu'il réalisa, à travers l'esquisse de son fin sourire, qu'il venait de le faire exprès.

— C'est pas ma copine, je t'ai dit.

— C'est vrai ? reprit le passeur en se tournant vers l'adolescente.

Akemi prit la peine de considérer Rintarou et le soupir qui perça le mur de ses lèvres devant l'insistance dont pouvait faire preuve Atsumu. C'était principalement sa manière à lui de le charrier, elle le devinait bien aisément, mais ce furent ses barrières à elle qui tombèrent les unes après les autres. Elle préférait garder leur relation discrète, elle n'en faisait pas un secret d'État pour autant, et encore plus maintenant qu'elle avait pu régler sa situation avec Ritsuka, puis avec Kisara.

Et au vu de la grimace qui dessinait les traits du visage de Suna, elle ne pourrait pas le faire attendre éternellement.

— Je le savais, pour Kisara-san, répondit simplement l'adolescente dans un haussement d'épaules. Et pour te répondre, Miya-senpai, on sort bien ensemble.

Les mâchoires des deux volleyeurs parurent se décrocher dans un même mouvement, sous le regard las d'Osamu, qui s'était contenté de rester silencieux. Quand bien même elle ne le connaissait pas personnellement, Akemi était bien consciente que sa réputation précédait Miya Atsumu : de toute évidence, il n'était certainement pas la personne à qui il convenait de confier un secret. Elle en assumerait sûrement les conséquences.

À l'encre indélébile | HaikyuuWhere stories live. Discover now