Chapitre 27 - Le calme avant la tempête

4.3K 506 889
                                    





Victoire ou défaite, la vie avait rapidement repris son cours dans les couloirs du lycée Inarizaki. Le retour des volleyeurs dès le lendemain avait été marquant, notamment grâce à l'acclamation à laquelle ils avaient eu droit, en dépit de la clôture des nationales – être qualifié, ce n'était déjà pas rien. Les conversations ne s'axaient que sur le match, que ce soit de la part des amateurs de ce sport ou bien de ceux qui n'y connaissaient pas la moindre règle, à tel point que même les résultats des examens du second trimestre avaient été évincés des conversations.

Si le volley-ball en était presque devenu un sujet étouffant en seulement moins de vingt-quatre heures, à courir ainsi sur chaque parcelle murale, Akemi devait bien admettre que le ciel gris qui surplombait la ville depuis la vieille se trouvait être bien plus déstabilisant. Elle avait beau avoir surveillé encore et encore les prévisions météorologiques pour être sûre de ne pas se faire surprendre par un quelconque orage, elle en doutait encore lorsqu'elle considérait l'épaisse nébulosité – pourtant, elle avait pu s'assurer à de nombreuses reprises que son quartier devait être épargné.

La sonnerie qui retentit avec ardeur contre les parois de la salle de classe, annonciatrice de la pause déjeuner, fit soupirer l'adolescente. Son estomac émit un grognement peu discret en guise de réponse qui arracha un faible rire à Miuri Kasumi, et elle s'affala sur son pupitre. Une rapide consultation de ses notifications sur son téléphone lui permit de constater que ni Suna ni Ritsuka n'avaient répondu à ses messages de la veille. Et outre combien elle pouvait être vexée de la part du volleyeur, elle n'en était pas vraiment surprise pour autant.

Mais en ce qui concernait Ritsuka, la perplexité dominait. Si elles s'étaient retrouvées autour d'un bol de ramens et qu'elles avaient échangé sur le match, sa meilleure amie lui avait semblé perturbée par elle-ne-savait-quoi. À plusieurs reprises, elle avait même donné l'impression de vouloir lui parler de quelque chose, sans jamais s'y résoudre. Alors le fait qu'elle n'ait pas répondu à son meme envoyé le soir la titillait.

Akemi se redressa d'un bond. Elles n'avaient pas parlé de manger ensemble ce midi, pourtant rien ne l'empêchait d'aller la voir et d'ôter ce poids de sa poitrine. Son smartphone glissa dans la poche de son blazer d'uniforme camel, avant qu'elle ne quitte sa salle de classe d'un pas déterminé. Les escaliers se soustrayaient à sa marche rapide, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour en prendre conscience, l'écriteau « 2-1 » s'imprimait déjà sur sa rétine.

Son entrain et son énergie volèrent toutefois en éclats lorsqu'elle distingua les silhouettes de Ritsuka et de Kisara postées devant la salle, aux côtés de Suna. Ses jambes ralentirent progressivement, jusqu'à s'immobiliser au milieu du couloir, à seulement quelques trop courts mètres d'eux. Une décharge électrique lui parut courir sur sa peau, et ce jusqu'aux extrémités de ses doigts, alors qu'une déglutition coulait dans sa gorge.

Rien n'avait changé.

— Ah, Akemi ? s'étonna Ritsuka en vrillant son regard de jade sur elle.

Ses deux camarades de classe portèrent à leur tour toute leur attention sur sa personne, et elle fronça les sourcils devant la surprise qui passa à la surface des billes olive du volleyeur.

— Tu voulais me–

Ritsuka n'eut toutefois pas le temps de terminer sa phrase. Avec rapidité, Suna brisa la distance qui existait entre la plus jeune et eux, pour rester dos à ses deux camarades. Akemi leva une œillade étonnée en sa direction, avant d'écarquiller les yeux lorsque son bras passa contre sa clavicule. Dans une étreinte des plus surprenantes, la main ainsi posée sur son épaule pour l'attirer contre lui, il se tourna vers les deux jeunes filles.

À l'encre indélébile | HaikyuuWhere stories live. Discover now