Chapitre 2

61.3K 3.3K 815
                                    

«Comme s'il voulait me faire comprendre qu'il savait que j'étais là.»

Je montai dans la voiture avec ma mère, direction le lycée. Puisque qu'elle ne travaillait pas le matin, elle pouvait m'emmener en cours.

- Ça c'est bien passé hier ? Tu as pu trouver facilement le train qu'il fallait prendre ? me demanda-t-elle.
- Oui.

J'étais pensive et pas très bien réveillée. Je n'avais pas beaucoup dormi. Le trajet se déroula alors dans le silence et on arriva à destination une demi heure après.

- Avery, m'interpella ma mère. N'oublies pas que je viens te chercher ce soir, on est mardi et je ne fais pas d'heures supplémentaires.
- Non ! C'est bon, je vais prendre le train.
- Pourquoi ? Je croyais que ça ne te plaisait pas de prendre le train.
- Finalement j'aime bien, rétorquai-je. Alors on se voit à la maison !

Je voulais retourner dans ce train et retrouver ce garçon. J'en mourrais d'envie. J'avais pensé à lui toute la nuit, il m'avait perturbée. Je comprenais pas pourquoi j'étais tellement omnibulée par ce garçon. Mais il fallait que je le retrouve.

J'avais attendu impatiemment la fin de la journée. J'avais fini à la même heure qu'hier. Il me tardait de revenir sur le Quai 27 et d'entrer dans ce train. Je regagnai la gare, fit exactement ce que j'avais fait hier et attendis sur le quai. Je regardais tous les coins pour essayer de l'apercevoir en vain. Le train arriva sur le Quai. Il ressemblait à celui que j'avais pris hier. Je rentrai à l'intérieur et me mise à la même place. Je jetai régulièrement des coups d'oeil à la porte espérant qu'il déboulerait comme la dernière fois. La sonnerie retentit et la même voix annonça le départ du train. Je priais une dernière fois et croisai les doigts.

J'entendis des éclats de rire d'une fille se rapprocher et j'en vis une entrer. Je soufflai déçue mais ma déception fut de courte durée quand je vis que cette fille était accompagnée du fameux garçon. Il était bien là, dans une veste en cuire cette fois-ci. Il était aussi proche d'elle que de la blonde d'hier. Ils s'assirent à la même place. Je le vis l'embrasser. Je ne comprenais rien. Je le pensais en couple avec la blonde et le voilà embrasser une brune. Ce garçon ne respectait pas les filles, cela me degoûtait.

Il remarqua aussitôt ma présence et que je les fixais. Il me sourit et je détournai le regard. La honte ! Mon coeur se mit à battre la chamade, je devais être toute rouge. Mais j'étais contente de l'avoir retrouvé et je pensais même qu'il prenait le même train à la même heure chaque jour. En plus de cela, il avait un magnifique sourire.

Cette fois-ci, je gardai mon regard devant moi sans pour autant les regarder, juste pour voir à quel arrêt il s'arrêtait. Je ne pouvais pas m'empêcher cependant de leur jeter quelques regards et avaler ma salive à chaque fois que je le voyais l'embrasser. Il devait être un coureur de jupons, qui ne connaissait pas l'amour et qui n'avait aucun scrupule à jouer avec le coeur des filles, tout ce que je détestais. Mais pourtant je m'étais plus intéressée à lui qu'aux garçons charmants et distingués qui m'avaient accosté une fois.

Il s'arrêta avec la brune à l'arrêt 7 qui menait au quartier des plus aisés. Cela ne m'étonnait pas, c'était peut être pour cela qu'il avait toutes les filles à ses pieds. Il me jeta un regard, que je ne saurais définir, avant de partir. Comme s'il voulait me faire comprendre qu'il savait que j'étais là. Je souris quand il fut enfin parti, je n'avais pas pu m'en empêcher. Quatre arrêts plus tard, je descendis à mon tour du train. Arrivée chez moi, je retrouvai ma mère sur le canapé qui regardait la télé.

- Ça va ma puce ?
- Oui.
- Alors tu vas me dire qui t'a autant fait d'effet pour que tu te mettes à vouloir prendre le train ? demanda-t-elle en se levant du canapé.
- Personne, dis-je en souriant nerveusement. Je veux juste être indépendante.
- Tu es sure ?
- Mais oui maman, je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat, répondis-je.
- Non c'est juste que je te connais très bien et...
- Oui d'accord, la coupai-je.

Je lui fis une rapide bise et courus à l'étage pour regagner ma chambre où je fis mes devoirs. Je me surpris entrain de dessiner son visage. Que m'arrivait-il ? Je froissai la feuille et la jetai dans la poubelle. Je ne savais pas dans quelle galère je m'étais mise.

Quai 27 (w/ Justin Bieber)Where stories live. Discover now