Quai 27 (w/ Justin Bieber)

Chapitre 1

«Il avait ce truc qui attirait toute mon attention.»

Je venais de finir les cours, il était dix sept heures. Je me dirigeais vers la gare afin de prendre le train pour rentrer chez moi. J'étais exténuée, les cours étaient de plus en plus durs et j'avais du mal à garder le rythme. C'était ma dernière année au lycée, je me devais de réussir les examens de fin d'année.

J'arrivai dans la gare, il y avait un monde fou. Je devais prendre le train pour regagner ma maison puisque ma mère avait décidé de faire des heures supplémentaires pour pouvoir me payer une entrée dans une école supérieure. Il était vrai que je devrais plutôt la remercier mais je n'aimais pas marcher, et je n'aimais pas les gens et devoir prendre le train m'ennuyait plus qu'autre chose. San José était certes un petite ville comparée à New York ou Los Angeles mais le lycée se trouvant loin de mon chez moi, le moyen le plus rapide de rentrer était le train.

Je regardais le tableau des arrivées et départs pour trouver le train que je devais prendre. Après avoir repéré à quelle heure il quitterait la gare, je pris un billet et me dirigeai au quai indiqué dessus. Quai 27. Je rentrai à l'intérieur du train et m'assis à côté de la fenêtre. Je posai mon sac sur le siège d'à côté pour que personne d'autre ne s'assoit dessus. Je n'étais pas très sociable, je le savais. La sonnerie retentit et une voix parla pour annoncer le départ du train. Soudain, j'entendis des pas précipités franchir la porte du train qui se trouvait un peu plus loin en face de mon siège.

Et ce fut là que je vis un garçon vêtu d'une veste en jean déchirée entrer. Il semblait avoir mon âge. Sa prestance m'interpella et ne me laissait pas indifférente. Il avait ce truc qui attirait toute mon attention. Il tenait la main d'une fille blonde qui devait avoir son âge. Elle devait être sa copine. Ils se placèrent face à moi dans l'autre compartiment, un peu plus loin mais pas assez pour que je puisse encore très bien les voir. La blonde s'assit sur ses genoux.

Je tournai mon regard vers la fenêtre à côté de moi, je ne voulais pas les voir faire ces choses que les couples faisaient ; s'embrasser et se toucher partout. J'avais déjà été en couple mais j'étais trop jeune pour n'avoir fait plus que des petits bisous, c'est à dire en maternelle, et je n'étais jamais tombée amoureuse. J'étais trop timide pour essayer quoi que ce soit avec n'importe quel garçon même si il m'arrivait quelque fois de me faire accoster par certains.

La blonde se mit à rire et je tournai alors discrètement mon regard à nouveau vers eux. Ce garçon lui disait des choses, il devait peut être drôle sous son visage d'arrogant. Il était brun et avait les cheveux coiffés en hauteur un peu en bataille. On aurait dit un des ses mannequins que tu ne voyais qu'à la télé. Il avait un visage parfait, pas un seul défaut à signaler. Wow, je me rendis compte que j'étais entrain de le contempler. Je fronçai alors les sourcils et me reconcentrai sur la fenêtre. Un contrôleur interrompit mon comptage de voitures rouges. Je lui présentai mon billet, il me signala que j'avais oublié de le composter. Il parlait assez fort et c'était gênant, je ne voulais pas que tout le train sache que je n'avais pas composté mon billet.

Je lui dis alors que c'était la première fois que je prenais le train et que je ne m'y connaissais pas et il décida d'être clément avec moi pour cette fois-ci. Je le remerciai et il continua sa route. Je tournai ma tête et mon regard croisa celui du garçon. Il était entrain de me fixer pour je ne savais qu'elle raison. Déstabilisée et sentant la chaleur qui montait en moi, je tournai vite fait mon regard. Ce dernier resta collé à la fenêtre jusqu'à ce que je fus à destination.

Quand je décollai mes yeux de son point fixe, je vis que le garçon n'était déjà plus là. Cela me rendit bizarrement déçue. Je quittai le train puis la gare pour faire le reste du chemin à pied jusqu'à chez moi. Je retrouvai une maison vide. J'étais fille unique et mon père était parti refaire sa vie avec une autre femme.

Ma mère n'avait plus que moi et elle faisait tout pour me rendre la plus heureuse possible.

Dans ma chambre, entrain de faire mes devoirs, je n'arrivais pas à me concentrer. Son regard planté dans le mien occupait toutes mes pensées. Il avait des yeux noisettes, je pouvais mettre ma main à couper là dessus. Qu'est ce qu'il me prenait à penser à la couleur des yeux d'un garçon au lieu de m'appliquer dans mon travail ? Pourquoi il arrivait tant à me déconcentrer alors qu'il n'avait fait que me regarder ? Je décidai d'abandonner mes exercices de maths et de me doucher pour oublier tout ça.