39. Pénible évasion

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YON SOO :

Nous nous sommes reposées longuement. Curieusement, personne ne s'est arrêté pour nous rechercher. La troupe chinoise n'a fait aucun effort pour nous retrouver. Je fronce les sourcils. La logique m'échappe. Au début quand j'ai entendu les sabots au loin, je pensais qu'il s'agissait du prince et du général. Nous avons été spectatrice du passage éclair des hommes de la reine. Rien à voir avec des personnes qui tentent de repérer des fugitives. Puis plus tard, nous avons entendu d'autres cavaliers chevauchant aussi rapidement. J'en ai conclu qu'ils ne nous poursuivaient pas.

Mon corps est très douloureux, ainsi que le haut de ma tête. Je n'ai plus beaucoup de force et de réserves. Ae-hwa s'assoit à mes côtés. Je sais qu'elle est effrayée, autant que moi. Mais, je combats cette peur pour pouvoir tenir bon. Si nous sommes deux à céder à notre détresse, nous sommes perdues. Nous serons tétanisées sur place, incapables d'avancer davantage. Je n'ai pas envie de renoncer. Je me relève péniblement, suivie par ma servante. Je plonge mes yeux dans les siens. Elle est courageuse, elle m'est dévouée. Je lui souris, et nous poursuivons notre marche. Les premiers pas sont lents et difficiles, puis nous reprenons le rythme.

Pour me motiver, je pense à tous les merveilleux souvenirs que j'ai partagé avec ma famille de leur vivant : mon père et ma mère, ces êtres chers à mon cœur qui me manque énormément. Je retiens mes larmes. La douleur est toujours aussi intense. Je crois que je ne parviendrais jamais à accepter cette réalité. A l'époque, j'étais très heureuse, mon seul souci était de ne pas décevoir mes parents par mes comportements. Ce temps du bonheur est bien révolu. Je ferme les yeux, et je revois le sourire réconfortant de ma mère pour me consoler. Elle me manque surtout dans des moments comme celui-ci où ma raison est perturbée par l'amour. Elle saurait me conseiller sur mes sentiments, me soutenir dans mes choix, me tendre la main et me serrer dans ses bras.

J'essuie une larme qui coule sur ma joue. Je cache mon chagrin à mon amie, elle est à la limite de la panique. Alors, je n'évoque pas mes incertitudes quant à notre évasion. Depuis que nous avons dû changer notre itinéraire, je ne suis plus aussi optimiste qu'au début. Nous allons être à court de tout. Aurons-nous la volonté nécessaire pour poursuivre ? En fait, j'avance sans savoir si nous parviendrons à notre but. Par orgueil, je continue à fuir.

Plus tard, je vacille, je suis à bout de force. Mes jambes, trop lasses, ne peuvent plus me porter et faire des pas supplémentaires. J'ai atteint ma limite. Je dois la surpasser avec tout mon courage. Je m'effondre sur les genoux. La force physique ne se lie pas à ma force mentale. Mon état de faiblesse ruine tous nos plans. Ae-hwa me soutient, contrairement à elle, je meurs de soif. Elle m'aide à avancer. Je ne sens plus mes pieds, et ma tête est trop lourde à supporter. Je m'écroule, et c'est le trou noir. J'ai perdu connaissance.......................

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Prince WOOJIN :

Après la visite de cette épouvantable femme, je me rends chez mon ami. Il me reçoit à l'improviste. Je lui résume la situation. Il semble très troublé par ce que je lui rapporte.

"- Comment récupérer les documents, Votre Majesté ? " Il me demande.

"- Je n'en ai aucune idée, et autant dire que c'est la fin de mon règne ! » Je lui réponds.

"- Nous devons à tout prix récupérer les document du roi ! La reine ne peut pas gagner parce qu'elle a trompé tout le monde et voler les écrits. Nous ne devons pas baisser les bras, et trouver un moyen de la réduire à néant !" Il s'énerve.

Une princesse sans escorte / Park Woojin Tome 1 saga AB6IXWhere stories live. Discover now