Une princesse sans escorte / Park Woojin Tome 1 saga AB6IX

26. Le mariage....

WOOJIN :

Le jour où je dois escorter ma future épouse et sa famille est arrivé. Depuis deux jours, je ne dors plus. Ae-hwa me distrait dans mes pensées. Elle me manque terriblement, je n'en avais pas mesuré l'importance avant maintenant. J'ai pris la décision de tourner le dos à mon passé et d'avancer pour le royaume, en compagnie de ma reine. Je ne dois pas retarder cet événement sous réserve de me voir déchu de mes droits de succession à la couronne par la partie adverse.

En même temps, je courbe le dos parce que personne n'a manifesté aucune opposition à ma décision et pour être honnête, j'ai un très mauvais pressentiment. J'ai engagé une escorte conséquente pour que notre sécurité soit maximale. Le manque de réaction me met mal à l'aise. Dois-je m'attendre à une riposte fulgurante lors de l'escorte et lors du mariage ? Je serre les lèvres. Je ne laisserais pas mes ennemis triompher alors qu'ils ont assassiné mon père.

Je m'assois au bord de mon lit. Les funérailles du roi ont été grandiosement célébrées et ce qui m'a plus irrité, c'est la présence de son épouse, la reine lors de la cérémonie. Une grande partie des citoyens du royaume ont assisté à l'événement. Mon cœur était rongé par le désespoir, le chagrin et surtout, ce qui me permet de résister, une profonde colère. Même si je dois également y laisser la vie, moi vivant, ils ne gagneront jamais le trône. Le meurtre du roi a suscité énormément de questions parmi nos conseillers et ministres. Certains se sont même ralliés à ma cause délaissant le clan opposé.

Je me lève de mon lit et me dirige vers la petite table qui orne mon coin repos. Je tire le tiroir vers moi, et j'en sors un écrin noir velours. Je l'ouvre et je contemple longuement la bague que mon père portée lors de sa mort. Je l'ai récupérée en souvenir de celui qui m'a donné la vie. Une impulsion sentimentale me pousse à la passer à mon doigt. J'admire ma main, j'ai l'impression ainsi qu'il est avec moi. Je referme l'écrin et le replace dans la table de chevet. A compter de ce jour, et parce qu'elle m'est d'un grand soutien, cette bague ne quittera plus mon doigt. Il s'agit surtout d'un bijou qui a une profonde valeur affective pour moi.

Des voix qui s'échauffent et des paroles qui claquent me sortent de ma rêverie. Je me dirige vers l'extérieur de mes quartiers et je suis témoin d'une discorde entre Jeon Woong et Daehwi. Je les fixe perplexe. Je ne les ai jamais vu se chamailler auparavant. Je suis curieux de ce qui a bien pu provoquer cet accès de colère entre eux.

"- Pourquoi vous disputez-vous ?" Je les interroge en les regardant tour à tour.

"- C'est parce que je suis venu te demander une faveur et que Jeon Woong m'a empêché d'entrer !" Se plaint Daehwi.

Je souris devant son visage triste qu'il accentue bien évidemment pour que je lui accorde sa demande. Il a toujours su m'amadouer.

D'un signe de main, je l'incite à s'exprimer :

"- J'aimerais que tu affectes Ae-hwa à mon service !" Il me quémande.

Je ne suis pas surpris par sa requête, je dirais même que je m'y attendais un peu. Ce que je ne comprends pas c'est la réaction de mon général. Je le contemple, il fuit mon regard.

"- Alors, qu'est-ce que tu réponds cousin, je peux avoir ta bénédiction !" Daehwi insiste.

Je soupire. Il est clair que sa demande me brise le cœur. Je connais la raison qui le pousse à vouloir cette servante à son service. J'hésite, j'avoue. Puis, je lui fais un signe de tête affirmatif, je ne peux pas être avec elle de toute manière. A choisir, je préfère qu'elle serve mon cousin plutôt que n'importe quel autre dignitaire qui ne la respectera pas. Il semble ravi par mon acceptation, et son visage s'illumine. Je l'envie. Il part en sautillant sur place tellement sa joie est immense. Ce qui me préoccupe pour l'instant, c'est l'attitude étrange et mystérieuse de mon ami de guerre.

"- Tu es bien mystérieux, ces derniers jours ! Serais-tu amoureux ? Je t'ai vu t'éloigner discrètement en passant par la forêt plusieurs fois cette semaine !" Je le taquine volontairement pour découvrir son secret.

Il semble nerveux et perturbé. Je le contemple, il n'a jamais été aussi déstabilisé. Du plus loin que je me souvienne, il a toujours su garder son sang froid. Il baisse la tête semblant me démontrer qu'il ne souhaite pas s'exprimer sur ce sujet. Je plisse mes yeux.

"- Si tu aimes quelqu'un, c'est tout à fait ton droit ! Inutile de le cacher !" Je le provoque pour qu'il sorte de ses gongs.

"- Ce n'est pas du tout ce que tu crois ! Ce sont juste des affaires familiales que je dois régler !" Il me rapporte.

Je doute toutefois.

"- Si ce sont des affaires familiales, je peux peut-être te venir en aide, mon ami !" Je poursuis.

"- Non, je préfère régler ce différend par moi-même !" Il intervient.

Je laisse tomber, mais je ne crois pas un mot de ses excuses inventées. Il me cache effectivement quelque chose que je ne dois pas découvrir. Je reconnais être déçu par sa réaction parce que nous n'avons jamais eu de secrets entre nous. Je découvrirais ce qu'il cherche désespérément de cacher.

Je retourne à l'intérieur de mon lieu de vie, et je passe un vêtement chaud. Nous devons partir récupérer ma future épouse et la ramener à Silla. Après une dernière vérification approfondie des troupes, équipements, etc.., notre escorte prend la route. Nous trottons depuis plusieurs heures, le soleil est très haut dans le ciel, il ne doit pas être loin de midi. Je demande à Jeon Woong d'ordonner une halte. Nous nous désaltérons et mangeons. Je tourne la bague de mon père autour de mon doigt, j'ai la sensation que notre périple ne sera pas de tout repos. Après le calme la tempête, comme on dit !

Mon esprit est en ébullition depuis notre départ. A chaque mètre que nous avançons je redoute l'attaque, la prise d'assaut, le piège. Je m'adosse le long d'un arbre aux côtés de mon général. Il est occupé à tailler à l'aide de son couteau une branche d'arbre, en apparence, mais son esprit semble ailleurs. A le contempler ainsi, je jurerais qu'il y a une femme là-dessous. Je connais mon ami, plutôt que d'avouer qu'il a des sentiments pour quelqu'un il va préférer prétexter des affaires familiales. En fait, il est pire que moi, sur le plan sentimental. Puis, je songe, moi aussi, j'aime quelqu'un. Je ressens beaucoup d'amertume face à cette situation cruelle. Mon malheur fera le bonheur de mon cousin. A regret, je me réconforte ainsi. Pourquoi m'avoir permis de rencontrer cette magnifique femme pour me faire souffrir parce que nous ne pouvons pas nous aimer ? Et surtout, je dois la laisser à un autre ! Je ferme mes yeux et je me crispe. Cet amour puissant que je ressens en moi, me démoralise. J'aurais ne pas avoir à ressenti cela. Mon ignorance d'avant m'allait très bien. Maintenant, je sais ô combien l'amour peut faire souffrir, c'est même la pire des souffrances qui ne guérit pas forcément avec le temps, mais qui nous consume petit à petit...

Je me redresse et nous reprenons notre cortège envahissant et bruyant. Avec tous les mouvements que nous faisons, nos ennemis peuvent nous remarquer de loin, en plus nous ne pouvons pas avancer très rapidement. Enfin, après beaucoup d'impatience nous atteignons la frontière entre les deux royaumes. Je cherche les gardes qui nous ont contrôlé la dernière fois. Ils sont absents. Je trouve cette absence très inquiétante. Puis, je songe que le roi de Baekje a peut-être fait en sorte que nous ne soyons pas interrompus dans notre avancée. Je laisse passer, et nous continuons à progresser en terres inconnues. La chaleur accablante ralentit l'avancée.

Les premiers toits des maisons pointes au loin dans le paysage, la ville n'est plus très loin. En pénétrant dans la capitale, je constate en fronçant les sourcils qu'il y a peu de monde à l'extérieur, dans les rues. J'ai la chair de poule. Comme je le pensais, quelque chose d'anormal est arrivé. J'arrête ma monture devant les quartiers royaux. Les décorations qui devaient être installées pour nous accueillir ne sont pas totalement achevées. J'entre dans des quartiers vides. Mon cœur commence à battre très rapidement dans ma poitrine. Je cherche dans toutes les pièces, aucune trace de la famille royale. La situation est de plus en plus inquiétante..................................