Satisfait

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À l'intérieur de la petite maison en pierre, Hélène ouvre la porte en bois usée par le temps menant au sous-sol.

Je l'ai sorti de la voiture discrètement avant de vous rejoindre, dit-elle en appuyant sur l'interrupteur.

Louisa et André la suivent dans les petits escaliers en bois escarpés et arrive dans un minuscule sous-sol, sans fenêtre avec une simple ampoule en guise d'éclairage. Louisa a comme un sentiment de déjà vu.
Un sac sur la tête, un homme bâillonné attend ligoté sur une chaise. Ses mains tentent de se défaire de leur lien.

Bon, je sais que ton anniversaire était il y a cinq jours mais...

Hélène enlève rapidement le sac et à son grand étonnement, Andrej Kïska en chair et os.
Ses yeux s'écarquillent lorsqu'ils croisent les siens, l'homme ligoté commence à se débattre de toutes ses forces.

Surprise !! scande Louisa en levant ses deux mains.

André, sourire scotché aux lèvres, se met à rigoler.

Merci les filles... Ça me touche vraiment !
—Oui, Louisa trouvait que c'était un cadeau original pour tes cinquante ans ! C'est quand même un demi-siècle ! On se doit de fêter cet événement en te débarrassant de ton pire ennemi non ? Je l'ai trouvé dans sa résidence à Cuba !
—Malheuresement, ce n'est pas mon pire ennemi.

André se rapproche d'Andrej.

Il n'est rien. Juste un pion et il le sait.

Louisa fait signe à Hélène de lui enlever le bandeau entourant sa bouche pour lui permettre de parler.

Comme on se retrouve Andrej ! dit-elle tout sourire. Ça va la joue, pas trop douloureux après le petit coup de couteau ?
—J'aurai du serrer plus fort ton petit cou de salope !

Hélène réplique instantanément par un coup de poing dans le nez.
À son tour, Louisa s'avance face à Andrej. Sous l'unique ampoule de ce lugubre sous-sol, la lumière donne l'illusion d'une aura malveillante entourant la jeune femme. Andrej l'observe, incrédule.

Tu vois Andrej, je t'ai dit que je serai ton pire cauchemar et que j'éradiquerai la totalité des Balaz. Désormais, ton pauvre réseau de Slovaquie est à moi. Et tu sais grâce à qui ?

Louisa attrape d'une poigne ferme les cheveux d'Andrej et plonge son regard dans le sien.

Grâce à toi. J'ai écouté attentivement ton discours lors de la soirée caritative. C'est une bonne idée la fondation soi-disant « humanitaire » pour fournir aux jeunes SDF des logements. D'un côté tu t'assurais d'être présent dans tout les pays européens grâce à la construction de bâtiments pouvant stocker ta marchandise mais aussi un moyen de blanchir tes millions d'euros.

Louisa saisit une cigarette tendue par Hélène et l'allume.

Du coup, moi et un ami mexicain on a passé un coup de téléphone à ton ami... Nicholas ? C'est bien cela ?

Le visage d'Andrej se décompose.

Oui Andrej... Ta fondation « Child Slovak » est à moi et je compte bien m'en servir pour étendre ALLOS. On dirait que la petite salope de vingt ans t'a bien terminée.
—Tu n'as absolument rien compris, s'exclame Andrej en ricanant. La Norway va vous exterminer, vos ennemis sont plus forts que vous le pensez. Mon seul regret sera de ne pas voir cela ! J'aurai tant aimé admirer ton sourire de connasse s'effacer pendant qu'une lame tranche ta gorge de prétentieuse !

L'homme fini son insulte par un crachat au visage de Louisa.
Cette dernière s'essuie lentement.

André, fais toi plaisir.
—Ça serait avec joie mais j'ai vu beaucoup trop de sang dernièrement. Je vais laisser l'honneur à ma secrétaire, dit-il en souriant à Hélène.
—Il m'a traité de secrétaire ? demande-t-elle emplie de rage.
Deux fois, répond André.

Louisa remonte les petits escaliers en ne daignant même pas adressé un dernier regard à Andrej, pendant qu'Hélène se saisit d'une barre de fer présente au sol.

Tu vas voir la secrétaire ce qu'elle sait faire...
—Bonne chance, dit André en regardant une dernière fois l'homme ligoté.
Bandes d'enfoirés ! Ils vous buteront tous !!

Calmement, André remonte à son tour les escaliers lorsqu'il entend résonner un bruit métallique suivit instantanément des hurlements d'Andrej.
Tout en ricanant, il ferme la porte derrière lui et repart admirer la vallée paisible au creux des montagnes avec une petite pensée pour Del-Orti qui, là où il se trouve, doit être autant satisfait que lui.

À LA TÊTE DU CARTEL Where stories live. Discover now