Deep Norway Arctic

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Julien ouvre la grosse porte métallique du bâtiment.

Tiens l'héritière.
Salut Julien, répond Louisa en pénétrant dans la tanière. Et j'ai un prénom bordel, cesse de m'appeler l'héritière.
—À vos ordres herr capitaine ! rétorque le jeune homme avec un accent allemand prononcé.

Louisa le fusille du regard mais Julien répond par cette invective en lâchant son plus ravissant sourire. Son regard bleu perçant, ses petites fossettes et ses élégants cheveux noirs ne rendent pas Louisa insensible. Même son côté de garçon un peu ingrat, renfermé et très bizarre lui donne un certain charme ténébreux.
André et Hélène, assis à la table de la cuisine, discutent vigoureusement. Louisa remarque qu'ils portent exactement les mêmes vêtements que la veille.

Vous êtes restez ici toute la nuit ? demande-elle en les coupant dans leur conversation.
Oui, on a travaillé avec Julien sur ce nouveau groupe de Norvège, répond André. 
Et vous avez trouvé quoi ?
—Hier on a eu une petite discussion avec un Balaz, rétorque Hélène en souriant. Il nous a donné un lieu et une date de l'un de leur rendez-vous. Avec les caméras de surveillance on a réussi à avoir deux visages.
—Et apparemment, les deux individus qui ont livré les véhicules aux Balaz pour nous attaquer travaillent officiellement pour la « Deep Norway Arctic », une société de sondage des fonds sous-marins pour les ressources pétrolières, reprend André.
Oui et cette société possède plusieurs branches dont une branche transport de marchandises comme ALLOS. On pense qu'ils veulent prendre notre marché en Europe de l'Ouest, poursuit Julien.
Et donc, c'est quoi le plan ? demande Louisa un peu perdue par toutes ces informations.
Pour l'instant on ne fait rien, répond André. Hier on a fait passé un message aux Balaz pour les obliger à arrêter de nous attaquer même si la Norway les paient. On se concentre sur notre activité maintenant, il faut renflouer les caisses. On a un navire avec une tonne et demi de cocaïne qui revient d'Argentine.
—Vous avait fait passé un message aux Balaz ? demande Louisa en fronçant les sourcils.

Hélène ricane doucement en s'allumant une cigarette.

On a simplement posé une ou deux questions à l'un d'eux, dit-elle froidement. Des fils électriques, des cris, des pleurs et finalement un corps jeté devant un bar appartenant à ces enfoirés de Slovaques, rien de bien fou.
—Et on risque pas de se retrouver avec les Balaz sur le dos maintenant ? Vous pensez qu'ils vont réagir comment après avoir tué l'un de leur membre ? Je pense pas que c'était la bonne solution !
—T'aurai préféré quoi ? rétorque Hélène surprise par la remarque de la jeune femme.
Appeler l'un de leur représentant et discuter ! Comme des humains normaux quoi !
—Tu crois qu'ils ont un standard ?!

Hélène se met à mimer un téléphone avec sa main et le colle à son oreille. En prenant sa voie mielleuse, elle commence à imiter une standardiste.

« Si vous avez des questions concernant un meurtre ou une disparition, tapez 1. Pour un vol de cocaïne ou une attaque à la bombe, tapez 2. Pour toutes autres informations, tapez 3. »

Julien, assit sur un plan de travail de la cuisine, rigole doucement.

Oh arrête tes conneries Hélène ! Tu vois très bien ce que je veux dire !
—Je comprend Louisa, intervient André voulant apaiser la discussion. Mais tu sais, sans certaines pratiques que tu peux trouver douteuses on aurait pas eu toutes ces informations sur la Norway Arctic. Dans ce métier, on a pas le choix.
—On a toujours le choix André, rétorque froidement Louisa. Mais peu importe, je suis pas ici pour ça. Tout à l'heure j'ai reçu un appel de la police.
De la police ? rétorque instantanément Julien.
Oui du lieutenant Bérard. Il veut me revoir pour confirmer ma version après le meurtre de Del-Orti.
—Ne t'en fais pas, tu as juste à lui raconter ce que tu as vu. Tu restes dans ta version et tu évites de divaguer dans les détails, dit André.
Oui je sais, mais il m'a aussi parlé de monsieur Del-Orti. Enfin il sait que j'étais ami avec lui, il veut m'en parler tout à l'heure.

Étonnamment, toute l'équipe reste silencieuse. À cet instant précis, Louisa a la certitude que cela ne présage rien de bon. La Norway Arctic est à leur trousse, les Balaz aussi et désormais la Police. Louisa commence à prendre conscience de la réalité de sa nouvelle vie.
Être traquée.

À LA TÊTE DU CARTEL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant