Savoir réagir

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Avant de partir, je dois vous montrer quelque chose. Je pense que ça pourra vous aider, dit Henrique en se levant de son bureau. Remettez votre cagoule si vous voulez.

Il enjoint Louisa de le suivre et tout les deux descendent l'escalier de la mezzanine pour sortir de la grange par l'arrière. Ils rejoignent une petite cabane située non loin, à l'orée d'un champs. Une fois à l'intérieur, Louisa marque un moment d'arrêt. Stupéfaite et terrifiée.

Nous y sommes, dit Henrique.

Avec comme éclairage une simple ampoule, un homme au visage tuméfié et ensanglanté est ligoté à une chaise, la bouche bâillonnée. Louisa repense brièvement à ce qu'elle avait vécu avec André et la peur qu'elle avait ressenti à ce moment là. Apparement, l'homme de main situé au fond de la pièce lui avait fait passer un mauvais quart-d'heure.
Louisa remarque que son épaule droite est déboîtée et tombe anormalement sur son buste. Ses jambes commencent à trembler. «Pourquoi m'a t-il emmené ici ?», pense-t-elle paniquée. 

Vous voyez, lorsque qu'on nuit à vos affaires il faut savoir réagir.

L'homme de main tend une vieille pioche rouillée à Henrique, qui s'en saisit. Tel un psychopathe, il l'a fait racler sur le sol goudronneux en tournant autour du pauvre individu. Le crissement du métal contre le bitume est terrifiant.

Mes hommes ont trouvé cet hijo de puta à proximité de ma demeure. Il prenait des photos de mes proches ainsi que de mes hommes mais fort heureusement il a été repéré. Quand on a commencé à fouiller on a trouvé dans son téléphone des infos, et cet enculé ...

Henrique frappe violemment son épaule gauche à l'aide de la pioche en fer. L'éclat de sa clavicule brisée émet un son perçant et la pointe de l'outil s'enfonce profondément dans la chair de l'individu. L'homme se met à hurler mais le son est étouffée par le tissu enfoncé dans sa bouche.
Il suffoque, la douleur intense et l'impossibilité de reprendre sa respiration doit être insoutenable. Même Louisa sert les dents alors que l'homme de main, lui, reste totalement impassible. 

... appartient au Cartel de los Chicos, mes plus grands ennemis, reprend Henrique. Il faut être intraitable Louisa, et surtout mettre fin rapidement au problème.

Henrique continue de tourner autour de la chaise en maintenant la pioche dans l'épaule de l'individu. Les gloussements du sang et de la chair triturés par l'objet en métal écœurent Louisa qui ne peut s'empêcher de contracter les poings. Puis, les mains d'Henrique se resserrent autour de l'outil, il l'arrache de l'épaule fracturée en prenant de l'élan et l'encastre dans le crâne de l'individu. Le pauvre homme n'avait rien vu venir.
La puissance du coup est telle, que le visage de l'individu s'affaisse vers le bas. Une quantité astronomique de sang commence à jaillir de son crâne fendu en deux.

Plus vite c'est fait, mieux vous vous porterez, finis Henrique en jetant la pioche dégoulinante de sang sur le sol.

Avec son sourire béa et sa chemise recouverte d'éclaboussures de sang, il se retourne et regarde Louisa qui reste muette. Fort heureusement, la cagoule dissimule le visage de la jeune femme pétrifié par le dégoût et la peur.

À LA TÊTE DU CARTEL Where stories live. Discover now