À LA TÊTE DU CARTEL

Contre-attaque

Le visage de Julien apparaît. Assit à son bureau, les cheveux ébouriffés et les yeux rougis par la lumière bleutée de ses écrans, il semble n'avoir pas quitté la tanière depuis plusieurs jours.
Louisa rejoint André sur le siège d'à côté.

—Oua. Dure soirée ? demande Julien en voyant le visage décrépie de la jeune femme.

André sourit mettant légèrement Louisa mal à l'aise.

—Bon t'as des infos ? rétorque-t-elle pour couper court à sa remarque.
—Toujours direct j'apprécie ça. Bon, les résultats des autopsies confirment que c'était bien les Balaz qui vous ont attaqué sur l'autoroute. Les photographies ont matché avec mon fichier sur la Slovaquie et deux des attaquants font partie du réseau slovaque. Par contre, l'individu qui vous a attaqué sur la moto est totalement inconnu, il n'est référencé dans aucun fichier gouvernemental.
—Ce qui veut dire ? demande André perplexe.
—Qu'il fait partie d'une organisation très puissante alliée aux Balaz. Assez pour camoufler totalement leur hommes de main. Par contre, j'ai retrouvé une trace de l'achat des voitures et apparemment elles proviendraient de Suède.
—Le chef de la Sombra m'a dit de vérifier du côté de la Norvège, ajoute Louisa.
—La Norvège ?

Louisa saisit un nouveau verre d'eau tendue par l'hôtesse de l'air, et prend une grande gorgée.

—Il m'a dit qu'un nouveau réseau souhaite s'implanter en Europe et qu'ils s'appuient sur des navires pétroliers quelque chose comme ça.

Julien martèle son clavier et ses yeux semblent suivre une quantité impressionnante d'informations défilant sur ses trois écrans.

—C'est vrai que la presse nordique remonte plusieurs règlement de compte et des saisies de plus en plus importantes de cocaïne en Norvège et Suède, dit-il en continuant de pianoter.
—Mais qu'est ce qu'ils souhaitent ? demande Louisa.
—Notre mort, répond André. Si ALLOS meurt, ils reprennent notre marché et nos clients.
—Et qu'est ce qu'on fait maintenant ... ?

André se retourne et la fixe d'un air grave.

—On contre-attaque, répond-il froidement.