Chapitre 28 : Le même chemin

508 18 61
                                    

L'endroit était froid, sombre et lugubre. La température de la pièce n'était pas très élevée, ce qui donnait un air plutôt menaçant et angoissant à l'ambiance présente. Le temps semblait terriblement long ; le silence régnait et une légère brise traversait les barreaux métalliques de la cellule par moments. Cela donnait des frissons à la petite fille assise au sol dans un coin, recroquevillée sur elle-même, la tête nichée dans ses propres bras. Les yeux fermés, elle espérait chaque seconde se réveiller de ce terrible cauchemar, se retrouver allongée dans sa chambre, dans son lit, ou dans celui de son père. À vrai dire, n'importe quel endroit pouvait mieux lui plaire que celui-ci. Cela faisait tellement de jours qu'elle attendait...

On lui donnait souvent à manger la même chose, de simples aliments qui servaient à la garder en vie. Les délicieux ragoûts qu'elle préparait chez elle lui manquaient. De plus, on ne lui permettait pas de se laver, la blonde portait les mêmes vêtements depuis qu'elle était ici. Son hygiène était donc assez compliquée. Les autres prisonniers ne restaient jamais longtemps, ils n'étaient que de passage avant de ne plus jamais revenir. Un sous-fifre ou deux venaient les chercher, puis Lysia ne sut jamais où ceux-ci étaient transportés. Sa seule certitude, c'était qu'elle se retrouvait seule à chaque fois. Car elle, personne ne l'avait encore dérangée comme les autres, ce qui l'étonnait. Elle avait peur que son tour vienne chaque jour.

Lysia essayait de se changer les idées, de penser à autre chose. Mais la peur la rattrapait à chaque fois. Elle décida de sortir de sa poche l'objet auquel elle tenait le plus depuis sa naissance, un objet qu'elle gardait constamment sur elle, tel un porte-bonheur. Elle dégagea son visage de ses cheveux blonds et l'observa avec tendresse, comme si cette petite statuette lui faisait se remémorer de merveilleuses choses. On lui avait expliqué que la personne représentée sur cette dernière était une déesse, la petite fille n'avait pas encore totalement compris qui était réellement Hylia, mais elle s'y était beaucoup attachée malgré tout. Ce personnage la rassurait et dégageait beaucoup de bienveillance à ses yeux. Lysia afficha un petit sourire en se concentrant sur elle.

- Hé ! fit une voix d'un Yiga qui passait par-là.

Lysia sursauta en remarquant le sous-fifre l'observer de l'autre côté des barreaux. Celui-ci disparut soudainement sous ses yeux pour réapparaître à quelques centimètres d'elle l'instant d'après, accroupi. Effrayée, la blonde voulut se reculer davantage afin d'échapper à ce terrifiant personnage masqué qui la regardait, mais les murs l'en empêchèrent. Lysia, tremblante, baissa les yeux et chercha à retirer de son champ de vision l'assassin qui avait une serpe à la main. Il s'empara ensuite de la petite statuette de la déesse que la petite fille serrait fort entre ses doigts.

- Qu'est-ce donc, dis-moi ?

Elle s'affola lorsqu'elle sentit l'objet quitter ses mains. Elle n'osa évidemment pas s'opposer, et voir son porte-bonheur possédé par ce Yiga l'affligea. D'un geste brusque, le masqué fit disparaître la statuette de bois à l'intérieur de sa paume de main en refermant son poing dessus. Cette action fit gémir de peur Lysia, qui allait presque traverser le mur tellement celle-ci se poussait contre lui. Son visage était dissimulé derrière ses genoux pliés et enrobés par ses bras, laissant seulement son regard dévoilé en étant obligée d'observer le personnage devant elle.

- Tu mériterais la mort sur-le-champ pour avoir sorti cette chose chez nous... continua le sous-fifre. Pas de culte de la déesse ici, pauvre idiote !

Le bruit aigu de sa lame qui frottait contre le sol retentit dans les oreilles de la blonde. La forme circulaire de la serpe du Yiga s'approcha lentement de cette dernière qui plaqua ses paumes de mains contre ses yeux avant de sentir la pointe menaçante de l'arme venir lui chatouiller quelques mèches de cheveux et frôler sa peau. Elle respirait tellement vite et fort que le Yiga semblait s'en réjouir. Après avoir terminé de la terrifier de la sorte, il éloigna sa serpe meurtrière dans un petit ricanement malfaisant.

La grande histoire de la Princesse d'HyruleOnde histórias criam vida. Descubra agora