Chapitre 23 : Dure réalité

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Faras ignorait son associée qui ne cessait de lui dire que ce qu'il faisait ne servait plus à rien. Des semaines à étudier cette chose et aucun résultat. Penché sur son bureau du laboratoire royal, il avait le nez plongé dans cette technologie sheikah qui paraissait sans limite. Pru'ha, elle, était assise autour d'une table. Elle tentait de comprendre à quoi pouvait servir les cinq monolithes que les chercheurs avaient trouvés tout autour du château d'Hyrule, en creusant très profond.

- Faras, il vaudrait mieux se concentrer sur ce qui importe le plus et ce dont nous avons déjà avancé, expliqua-t-elle.

- Je vais y arriver ! était persuadé le scientifique.

- Ce... truc n'a plus rien d'intéressant, tu as tout essayé et rien ne s'est produit !

Le sheikah grimaça derrière ses étranges lunettes. Visiblement, quelque chose tourmentait sa coéquipière qui n'agissait jamais ainsi. En effet, la sœur d'Impa avait toujours été très douce, joviale et drôle. Il était facile de savoir lorsqu'elle n'était pas en forme.

- Je te connais moins pessimiste que cela, ma chère Pru'ha.

- J'essaie juste de me focaliser sur l'important, Faras. Contrairement à toi...

Il s'arrêta dans ses activités et se retourna vers la Sheikah qui l'ignora. Elle jeta tout de même un discret regard à sa droite pour voir si Faras l'avait entendue. Celui-ci plissa les yeux en remarquant une étrange expression inhabituelle sur le visage de son amie.

- Quelque chose ne va pas. Raconte-moi avant qu'il ne soit trop tard pour aujourd'hui et que tu regrettes de ne pas avoir pu le faire, fit Faras qui s'assit face à elle.

Elle replaça le col de son long manteau beige puis refusa dans un premier temps de lui parler. Mais il ne bougeait pas de sa place, comme s'il attendait toujours qu'elle lui raconte. Ce qui agaça Pru'ha.

- Je ne suis pas du genre à parler de moi. Ça n'intéresserait personne.

- Arrête-moi cette modestie et dis-moi, insista le jeune chercheur qui referma le carnet de notes de Pru'ha devant ses yeux.

- Non. Laisse-moi travailler, s'il te plaît, refusa-t-elle en reprenant la page sur laquelle elle écrivait.

Faras retira ce qu'il avait sur les yeux, preuve qu'il prêtait une sérieuse attention à Pru'ha. Il lui montra ainsi de fins yeux couleur noisette. Il n'allait pas lâcher l'affaire. Elle posa le crayon avec lequel elle écrivait quelques notes puis dévisagea Faras dans un soupir. Tout bien réfléchi, peut-être que cela ferait du bien à l'aînée de s'ouvrir un peu. La scientifique n'était pas du genre à être facile à convaincre, mais tant pis, elle n'avait rien à perdre.

- C'est juste... que le séjour que j'ai passé à Elimith me tourmente. Mon père est gravement malade et j'ai l'impression... de tout faire de travers, avoua la Sheikah.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

La chercheuse replaça correctement ses lunettes rouges sur son nez. Après de légers balbutiements, Pru'ha se décida de partager la source du problème à son ami. Malgré le fait qu'elle n'aimait pas vraiment être le sujet de discussion.

- Je suis l'aînée de la famille... Toute mon enfance, on me disait toujours, de ce fait, que c'était à moi de montrer l'exemple, d'adopter le bon comportement... Mais aujourd'hui, je m'en veux terriblement d'avoir agi comme je l'ai fait pendant des années.

- Tu aurais voulu être plus présente, c'est ça ?

- Oui... exactement. J'ai privilégié mon travail... beaucoup plus que mon frère et ma sœur ne le pensent, expliqua Pru'ha. Et quand je vois mon père dans cet état, je me dis que peut-être si j'avais été là, j'aurais pu être alertée de sa maladie beaucoup plus tôt et peut-être aurais-je pu éviter tout cela...

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